Le Parisien du lundi 10 juin 2013 publie un article révélant de nouveaux éléments sur le trafic d’armes et de drogue qui se déroulait à Bagnolet avec comme épicentre le garage municipal. On ne peut que mettre cela en relation avec le système de « gestion du personnel » construit à Bagnolet par le maire et son Directeur général des services : le clientélisme généralisé et institutionnalisé, l’aventurisme financier, immobilier, l’endettement phénoménal…

« Les frères trafiquants de Bagnolet sont en prison

Six membres d’un important trafic de cocaïne à Bagnolet, dans le quartier du Plateau, ont été déférés samedi devant le parquet de Bobigny. Quatre ont été mis en examen et deux d’entre eux ont été écroués hier : il s’agit du chef du centre technique municipal et de son frère.

Tous avaient été interpellés mercredi lors d’une opération qui n’était pas passée inaperçue dans la ville.

Pour mener à bien leurs perquisitions, les policiers de la brigade stupéfiants avaient prié les employés du centre technique municipal de regagner leur domicile. Tandis qu’à l’hôtel de ville, le branle-bas de combat était décrété, le maire se désolidarisant de cet agent. (Nous prenons acte de cette désolidarisation … tardive. NDLR)

Car c’est au cœur de locaux communaux que les enquêteurs vont découvrir le pot aux roses, dans l’atelier du centre technique municipal (CTM). Les trafiquants s’étaient rendus à l’évidence : il n’y avait pas plus belle planque que les dépendances de la mairie. (En effet, c’était, à tous points de vue,  « l’outil » idéal pour préparer les go-fast et autres braquages: outillage à disposition, carburant à volonté, parking, lieux de stockage, coffres-forts… Mais l’enquête policière devra faire la lumière sur les appuis municipaux dont aurait pu bénéficier le chef du garage. NDLR)

Dans l’un des bâtiments du CTM, le chien antistup marquera l’arrêt devant un coffre où étaient dissimulés 11 kg de cocaïne et 15 000 €. Dans un autre coffre, les policiers tombent sur un Kalachnikov chargé, un fusil pompe, un pistolet automatique et des munitions. La clé du coffre était sur le bureau du chef du garage municipal.

La drogue écoulée dans le quartier du Plateau (des Malassis. Ndlr)

L’enquête a ainsi permis de mettre à jour un trafic important et une organisation hiérarchisée. A sa tête, Belkacim A., 40 ans, (dit Kaça) frère de Mustapha, chef du garage du CTM. Il se rangeait lui-même dans la catégorie des « vrais voyous ». Selon un rituel quasi quotidien, en fin de matinée, le caïd arrivait au volant de son Audi au CTM puis s’enfermait dans l’atelier avec Mustapha, priant les autres employés de sortir. Puis il mettait le cap sur le quartier du Plateau où étaient écoulés cannabis et cocaïne, faisant un crochet par un fast-food de la place Lucien-Sampaix.

Les deux frères « supervisaient le trafic » en compagnie d’un troisième homme, un certain « Snake », dont le rôle était de veiller sur les petites mains du trafic. Mustapha, qui gardait les clés des coffres, était aussi l’homme « des basses œuvres », récupérant l’argent chez les débiteurs récalcitrants. Employé municipal depuis 2006, il ne faisait pas l’unanimité parmi ses collègues. Certains indiqueront qu’il « faisait régner un climat de terreur », n’hésitant pas à « en venir aux mains pour imposer son autorité ». A l’occasion, cet ancien boxeur — qui avait conservé une bonne droite — s’en vantait pour intimider les adversaires politiques du maire. (« Mous », ancien boxeur du « Boxing Club » a dû interrompre sa carrière, parce qu’il avait été jugé trop …dangereux. NDLR)

Ce trafic durait « au moins depuis un an », selon une source proche du dossier. Depuis assez longtemps en tout cas pour générer de substantiels bénéfices. En analysant les comptes bancaires et les documents appartenant aux trafiquants, les policiers ont identifié des mouvements financiers vers l’Algérie. Ils ont également été alertés par le montant des acquisitions et projets immobiliers des deux frères. Chacun de leur côté, envisageait d’acheter une belle maison à Aulnay (estimée à plus de 350 000 €) et une villa en Espagne. La brigade des stupéfiants va approfondir ses investigations. »

En complément dans le même numéro du Parisien :

« Ils aimaient les voitures et les montres de luxe

N.R. | Publié le 10.06.2013

Les perquisitions menées aux domiciles des trafiquants et de leurs complices, la semaine dernière, ont confirmé qu’ils menaient grand train. Ils possédaient de coûteuses berlines allemandes, une Audi A6 (Coût : environ 40 000 euros. Ndlr) pour Belkacim, le chef présumé du trafic, et un 4 x 4 Mercedes (Coût : au moins 65 000 euros. Ndlr) .

A Villeparisis, en Seine-et-Marne, dans le pavillon où habitait Belkacim, les policiers ont également mis la main sur une profusion d’accessoires de luxe, dont des montres de marque Rolex, et de fortes sommes d’argent.

Les frères trafiquants de Bagnolet sont en prison. Plus de 50 000 € en billets ont été comptabilisés. (Les 11 kg de cocaïne saisis au garage peuvent être estimés à 800 000 euros … le coût de la passerelle qui mutile la mairie historique. Ndlr) Autant de signes extérieurs d’opulence étonnants pour cet homme sans emploi. »

À suivre.

Hélène Zanier

Les faits sont particulièrement graves par la quantité de la drogue saisie et la présence d’armes. L’enquête policière est en cours.

Très grave également apparaît le fait que le chef du garage municipal a bénéficié d’une ascension favorisée par le maire et le directeur général des services de Bagnolet. Difficile à croire pour les Bagnoletais que l’on peut se payer une 4X4 Mercédès (coût 60 000 euros) et un Tmax (coût 20 000 euros) avec une paye de cadre communal et que ceux qui le connaissaient bien ne se soient doutés de rien (Comment croire le maire quand il affirme sur twitter qu’il est « tombé de l’armoire » ?).

Il arrive un moment où ça suffit et où les 11 kg de cocaïne (etc.) « font déborder le vase » !

Pour information, les communiqués du PS et d’EELV Bagnolet, que naturellement je partage.

Pierre Mathon

Le communiqué du 7 juin du PS Bagnolet :

« Cocaïne et armes saisies au Centre Technique Municipal : la Justice doit travailler sereinement, le Maire de Bagnolet doit s’expliquer!

Nous avons appris avec effarement et consternation comme toutes les Bagnoletaises et tous les Bagnoletais qu’une perquisition menée par la  Brigade des Stupéfiants , ce Mercredi 5 Juin, a notamment permis de découvrir 9 kilos de cocaïne et des armes lourdes  au Centre Technique Municipal.

Trois  personnes dont deux employés communaux sont actuellement en garde à vue.

Nous tenons à apporter notre soutien total à l’ensemble du personnel communal, attaché au service public, qui accomplit ses missions sous la mandature du Maire actuel et de son équipe  dans les conditions de désorganisation et d’opacité que chacun connaît.

Il faudra que le Service Public communal soit refondé en concertation avec les agents et en y associant la population.

Nous faisons toute confiance à la Justice pour résoudre cette affaire et lever le voile sur une situation qui voit des bâtiments municipaux devenir le lieu de stockage de cocaïne et d’armes lourdes.

Nous rappelons que les élus socialistes de Bagnolet, par la voix de Tony Di Martino, demandent depuis plusieurs années que la transparence totale soit faite par le Maire et la municipalité en matière de gestion des ressources humaines, d’attribution de logements sociaux ou de versement des subventions aux associations.

Toutes ces demandes sont restées lettre  morte.

La perquisition du 5 Juin et la garde à vue de deux employés communaux nous interpellent sur l’existence éventuelle de dysfonctionnements dans l’organisation administrative et politique de la Mairie qui ont pu entrainer l’existence de tels faits. Quel est le statut des personnes concernées ? Quelles étaient leurs relations avec le Maire ? Comment un trafic d’une telle ampleur a-t’il pu passer inaperçu dans un bâtiment communal comme le Centre Technique Municipal ? Depuis combien de temps cela dure-t-il ?

Si la Justice doit pouvoir avancer avec sérénité, le Maire de Bagnolet, qui concourt par ses pouvoirs de police à l’exercice des missions de sécurité publique et en sa qualité de premier responsable du personnel communal, doit s’expliquer sur l’existence d’éventuels dysfonctionnements au sein de ses services et apporter des réponses précises aux questions légitimes des habitants. »

Le communiqué EELV du 6 juin 2013 :

« Après l’arrestation de deux agents municipaux, remettre sur pied un grand service public municipal 

Ce mercredi matin, une descente de police à Bagnolet a mis à jour un ahurissant trafic d’armes, de cocaïne et d’objets volés, recelés dans les locaux municipaux. Ces faits sont d’une gravité sans précédent et nous ont violemment scandalisés.

Notre première pensée va aux salariés de la ville dont nous comprenons le désarroi et l'amertume.

Quelques brebis galeuses ne doivent pas ternir l'image d'une administration qui subit depuis des années des conditions de travail anormalement dégradées. Les agents municipaux n'ont pas pour autant renoncé à maintenir un niveau de service public remarquable au regard des moyens de plus en plus faibles qui leur sont alloués.

Face au scandale qui éclate publiquement aujourd'hui, deux priorités s'imposent :

D'abord faire toute la lumière sur l'ampleur exacte des dysfonctionnements gravissimes révélés par l'intervention de la police, ce mercredi matin, au sein du Centre technique Municipal de Bagnolet. Nous devons savoir jusqu'où remontent les complicités et les responsabilités dans cette affaire. Pour nous, la responsabilité politique du Maire et de sa majorité est manifeste. Depuis plusieurs mois, nous sommes en effet outrés de constater que rien ne bouge face à l’évidence :

- recrutement d'agents qui n'avaient pas les compétences pour exercer les fonctions qui leur ont été confiées, malgré les jugements rendus par le Tribunal Administratif.

- harcèlements, pressions, mutations disciplinaires comme méthodes de management.

- suspicions d'actes délictueux, étouffées par un climat de grande violence entretenu au plus haut niveau de l'administration communale.

La deuxième urgence est de rassurer les agents sur leur avenir professionnel et sur les conditions d'exercice de leurs missions. Cette question doit devenir un enjeu majeur du projet politique d'animation de la commune.

La reconquête de la citoyenneté à Bagnolet passera par une réforme claire et ambitieuse du service public. Nous nous y engageons et prendrons rapidement une initiative visant à préciser les propositions indispensables de rétablissement d'un grand service public de qualité à Bagnolet. »

« Le Parisien.fr » informe sur l’intervention de ce matin 5 juin au centre technique municipal (avec quelques commentaires) :

Gwenael Bourdon et Julien Duffé

La brigade des stupéfiants a interpellé ce mercredi matin, sur son lieu de travail, deux agents du centre technique municipal de Bagnolet (Seine-Saint-Denis). Il s'agit du responsable du garage municipal et de son adjoint. Les employés ont été contraints de quitter les locaux pendant que les policiers perquisitionnaient les locaux. 

Selon le maire (PC) Marc Everbecq, qui se dit «effaré» de cette affaire touchant un fonctionnaire de sa commune, «des armes ont été trouvées» dans ces bâtiments municipaux. (Quand on est le nez dans la …, une seule tactique : faire semblant de tomber de l’armoire et crier fort, le plus vite possible. Ndlr)

Selon nos informations, il s'agit d'un pistolet Glock (L’affaire est effectivement glauque. Ndlr), d'un pistolet-mitrailleur et d'un fusil à pompe. 
Neuf kilos de cocaïne ont également été découvert lors de la fouille.

Les policiers intervenaient dans le cadre d'une commission rogatoire délivrée par un juge d'instruction. Les deux agents, âgés de 30 à 35 ans, ont été placés en garde à vue dans les locaux de la brigade des stupéfiants, au 36 quai des Orfèvres.»

Bagnolet en Vert

Lire aussi notre article de ce matin : http://www.bagnoletenvert.com/article-la-pj-interpelle-le-directeur-du-garage-municipal-et-perquisitionne-le-ctm-de-bagnolet-118289469.html

Des riverains du parc du Château de l’Étang ont découvert dimanche matin un groupe d’individus dans le parc : ils avaient rentré des voitures, allumé des barbecues (sous les arbres !) et détruit le système d’arrosage automatique (l’eau coulait sans discontinuer on ne sait depuis quelle heure). Un feu était allumé devant le local des boulistes (encore sous les arbres), menaçant d’incendier la maison des boulistes. Un carreau des anciennes serres (qui abritent les activités de REC, avait également été retiré….

Les riverains témoins étaient scandalisés et écœurés  par ces agissements. Ils sont très légitimement attachés à ce parc qu’ils considèrent comme un sanctuaire à protéger au même titre qu’une école.

Prévenue par ces riverains, j’ai appelé le cadre d’astreinte de la mairie qui s’est rendu sur les lieux et a confirmé l’ampleur des dégâts.

(Les photos prises dimanche ne rendent compte que très partiellement de ces dégâts)

Il a travaillé d’abord à éteindre le feu qui brûlait toujours et aurait mis le feu à la maison des boulistes sans son intervention et à couper l’eau.

Cette intrusion fait suite à bien d’autres dont une la veille qui avait donné lieu au placement d’un cadenas sur le portail situé avenue Gambetta (d’après le responsable de l’astreinte technique).

Des riverains s’interrogent pour savoir si ce cadenas  a été ouvert « normalement » ou forcé…

On ne sait pas non plus si une plainte a été déposée par la mairie…

On ne sait pas davantage si les intrusions de la veille avaient donné lieu à une information particulière en direction de la police nationale qui aurait peut-être pu arrêter les délinquants… avant qu’ils ne commettent d’autres dégâts …

Décidément, cette ville est complètement désorganisée et les missions les plus basiques et élémentaires ne sont même plus assurées.

Hélène Zanier

Le Parisien du jeudi 23 mai 2013 publie un compte-rendu de mercredi 21 mai à Montreuil sur la sécurité à l’initiative de Razzy Hammadi.

Ce compte-rendu est centré sur la rue de Paris, ce qui correspond à la plupart des interventions de la réunion.

Le voici :

« MONTREUIL Il va prendre des mesures pour améliorer la sécurité

La rue de Paris dans le viseur du préfet

« On va mettre le paquet sur la rue de Paris ! » a martelé le préfet Christian Lambert, mardi soir devant 250 personnes réunies au Palais des congrès de Montreuil. Pendant trois heures, à l’initiative du député PS Razzy Hammadi et en présence de la maire de Montreuil (Europe Ecologie) Dominique Voynet, les habitants se sont exprimés sur leurs problèmes de sécurité au quotidien. Dans la ligne de mire : la rue de Paris, cet axe qui relie la porte de Montreuil au centre-ville, bien connu pour sa station  - Robespierre – mais aussi sa succession de bars, de petits restaurants et de boutiques.

Le « dépotoir » et les incivilités.

Depuis quatre ans, selon les habitants, la propreté se détériore, l’ambiance devient pesante, surtout pour les femmes. « La rue de Paries devient le territoire d’une population masculine », assure le « collectif du Bas-Montreuil » dans un communiqué. « Les commerçants se servent aussi de cette rue comme un dépotoir pour leurs poubelles », renchérit Jean-Jacques Grados, responsable de ce collectif créé en mars. Le stationnement sauvage en double file et les incivilités des automobilistes ont aussi été dénoncés. « La sécurité routière se dégrade à Montreuil », a constaté Dominique Voynet. Concernant l’aménagement de la voirie, des travaux sont en cours, notamment au carrefour avec la rue Emile-Zola. Il s’agit d’élargir les trottoirs pour les terrasses et d’éviter le stationnement sauvage. Nom de code de ce programme : le Pepa pour « Petits espaces publics autrement.»

Les bars, le deal, les bagarres.

Le tronçon qui sépare la porte de Montreuil du métro Robespierre concentre les problèmes. « Chaque week-end, il y a un afflux de population extérieure à Montreuil sur les trottoirs », explique-t-on au cabinet de Dominique Voynet. Deux établissements en particulier attirent les trafics de drogue et sont dans le collimateur de la préfecture. L’un d’entre eux a déjà fait l’objet d’une fermeture administrative provisoire avant de rouvrir.

Le bruit du Palais des congrès

Les soirées tardives se multiplient au Palais des congrès Paris-Est Montreuil. « Les murs de nos appartement vibrent ! » alertent les habitants. « Des mesures ont été réalisées par un expert acoustique le week-end dernier (NDLR : lors de la grande nuit techno), nous attendons les résultats. Si besoin, des mesures seront prises », soutient le propriétaire du site, Robert Harroch, qui met davantage le bruit sur le compte « du tapage nocturne des gens ivres qui sortent tard » plutôt que sur l’isolation du bâtiment.
BÈRANGÈRE LEPETIT »