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PrÉSentation

  • : Bagnolet en Vert- L'Ecologie à Bagnolet
  • : Ce blog de Bagnolet en Vert- L'Ecologie à Bagnolet est à votre disposition pour vous informer quotidiennement de l'écologie politique et du travail de Pierre MATHON et d'Hélène ZANIER et de leurs amis.
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L'éditorial du blog

planete_bleur_belle_fond_vert.jpg                                                           

Ce blog «Bagnolet en Vert» est le blog d’Hélène Zanier, de Pierre Mathon et de leurs amiEs. Aujourd’hui militantEs associati -fs –ves (à « Bagnolet Ecologie » et Environnement 93, Jardins partagés, « l’Association des Bagnoletais contre la Dette », Romeurope, RESF, Russie-Libertés, Murs-À-Pêches, etc.), après avoir été élus (régionaux, municipaux) et responsables du parti Les Verts, nous entendons contribuer à l’avancée des idées et des projets écologistes.

Penser et agir, globalement et localement, telle est la devise de notre blog écolo,  Vert et ouvert, militant et d’éducation populaire, libre, bagnoletais, intercommunal et planétaire.

Hélène Zanier et Pierre Mathon

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En Vert et avec tous !

Vous pouvez compter sur 

Pierre MATHON
et toute l'équipe de
BAGNOLET EN VERT


* pour l’environnement et le développement durable, 
* pour la démocratie, la citoyenneté et la laïcité,
 
* pour la solidarité et l’égalité des droits, 
* pour l’école, l’éducation et la culture, 
* pour un urbanisme de qualité

 
En Vert et avec tous                                            

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AGENDA

BONNE ANNEE 2015 !

 

Mardi 3 février à 20h30 conseil de quartier de la Dhuys à l'école Joliot-Curie

 

Mercredi 4 février à 19h atelier participatif sur la ZAC Benoit Hure : les espaces extérieurs  et l'occupation de la mairie historique

 

Jeudi 5 février 19h30 salle P et M Curie conseil de quartier des Malassis

 

PETITIONS

Réaction aux propos intégristes d'un élu de la majorité municipale de Bagnolet : pour le droit des femmes à disposer de leur corps

https://secure.avaaz.org/fr/petition/Le_maire_de_Bagnolet_defense_du_droit_des_femmes_a_disposer_de_leur_corps/?sMpnibb

 

« Monsieur le Maire de Bagnolet: Nous vous appelons à créer une maison de quartier et citoyenne dans le quartier de la Dhuys»

http://www.avaaz.org/fr/petition/Monsieur_le_Maire_de_Bagnolet_Nous_vous_appelons_a_creer_une_maison_de_quartier_et_citoyenne/?tUmsDgb

 

Pour que cesse l'acharnement juridique contre la confédération paysanne
 
http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/stop-acharnement-conf-865.html

 



 

 

 

 

 

 

 


 

23 avril 2018 1 23 /04 /avril /2018 08:06
Fraternité ? Oups ! Ève n'est pas mon frère... Fatima non plus !

Fraternité ? Oups ! Ève n'est pas mon frère... Fatima non plus !

Au moment où le sort de la moitié – féminine – de l'humanité connaît de fracassantes régressions sous les coups de boutoir de religions obscurantistes et machistes en conquête – en particulier dans l'ère d'influence en expansion des musulmans - , il n'est pas inintéressant que certaines et certains continuent le combat de l'égalité jamais aboutie et surtout jamais acquise. Merci à eux et à elles.

C'est le sens de cet article de Gruni paru dans Agoravox «Fraternité c’est ringard, vive l’adelphité ! »

Et c'est parce que la France a été fer de lance dans la conquête des droits humains qu'elle a la responsabilité de continuer le travail. Et il est donc vrai que la « fraternité » ne renvoie qu'à une moitié de l'humanité, qu'elle ne dit rien de la mixité et fait plutôt penser à la fraternité des armes, des mecs, des vrais, en oubliant la « sororité ».

C'est bien sûr à partir de ce constat qu'est né le concept et le mouvement féministe qui n'est autre que ce combat pour l'égalité de tous les êtres humains.

Je ne sais pas aujourd'hui si le mot adelphité est le bon, le meilleur … mais ce que je sais c'est qu'il s'agit d'un vrai sujet qui mérite d'être sur la table...et en haut de la pile !

Voici l'article :

« Fraternité c’est ringard, vive l’adelphité !

"Adelphité", percevez-vous toute la poésie et l'agréable sonorité de ce mot qui pourrait remplacer la "Fraternité" de notre devise nationale ? Qui deviendrait donc "LIBERTE - EGALITE - ADELPHITE. Et que les ronchons aigris et autres machos se taisent, car il est question ici d'arriver à une parfaite égalité entre les sexes. L'idée, on peut dire ça comme cela, vient du "Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes" qui a fait 9 recommandations dans son rapport du 18 avril, pour ne plus exclure les femmes de la Constitution.

 

Bon, maintenant nous vous précipitez pas sur votre dictionnaire pour jouer les malins et faire croire que vous connaissiez la signification du mot adelphité. Humblement et comme moi, admettez votre ignorance ! D'ailleurs, je n'ai pas bien compris le sens de cet avis du Haut Conseil, peut-être, qu'avec votre pertinence habituelle, vous pourrez me l'expliquer. Pour vous rendre service j'ai consulté le Wiktionnaire et j'ai trouvé ça ! "Fraternité entre frère et soeurs", et alors il est où le problème ? Selon le Haut Conseil, le terme "exclut les femmes de la communauté politique". Bigre ! Mais, il y a une autre explication de Florence Montreynaud (historienne, fondatrice des Chiennes de garde et animatrice de La Meute). Le mot fraternité serait inappropriée à cause de son androcentrisme. Elle propose son remplacement par « adelphité », qui « désigne un sentiment entre fraternité et sororité. En français, sœur et frère proviennent de deux mots différents. Le mot adelphité est formé sur la racine grecque adelph - qui a donné les mots grecs signifiant sœur et frère ».

 

Mais ce n'est pas tout !

 

Le Haut Conseil recommande la modification de l'alinéa 1 de l'article 1 de la Constitution, rien que ça. Pour les oublieux, que dit-il...

 

"La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales".

 

Qu'il faudrait remplacer par...

 

"Elle assure l'égalité devant la loi de toutes les citoyennes et tous les citoyens sans distinction de sexe, d'origine, de race ou de religion, sans préjudice des mesures prévoyant des avantages spécifiques destinés à assurer concrètement une pleine égalité ou à compenser des désavantages subis par le sexe sous représenté ou discriminé."

 

Et plus encore !

 

Le Haut Conseil propose qu'au pays de la macronnie, où Jupiter dégaine les réformes plus vite que son ombre hollandaise, que "Droits de l'Homme" se transforme en "droits humains", "selon la formule utilisée dans la plupart des pays francophones". Bon d'accord avec cette proposition, mais moins avec la suivante qui consisterait à l'adoption de l'écriture inclusive. "Notamment par le biais de la double flexion : "les ambassadeurs et ambassadrices", des termes englobants : "l'électorat" ou encore du point médian : "les député.e.s""afin que la Constitution s'adresse autant aux femmes qu'aux hommes et les concerne également".

Toutefois, si les citoyen.e.s devaient en arriver là, et pour faciliter vos futures études de langue avec des points partout, j'ai déniché ce petit manuel d'écriture inclusive. Bien moins drôle que le manuel des Castors Juniors.

 

Maintenant, comme nous n'avons pas la moindre idée de ce que l'avenir nous réserve, et sait-on jamais, un jour le pouvoir pourrait revenir à des extrémistes. Le Haut Conseil a donc décidé d'anticiper et a proposé d'inscrire dans la Constitution ""La République garantit le droit à la contraception et à l'avortement, ainsi que le droit à une vie sans violence sexiste et sexuelle." Mais bon, un gouvernement totalitaire changerait de toute façon la Constitution comme bon lui semblerait.

 

Vous noterez, que le Haut Conseil s'engage quand même à ne pas demander la modification du titre de la "Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen", afin de "préserver les traces de l'histoire". Certes, ne rien faire pour avancer vers une égalité réelle entre les hommes et les femmes n'est pas acceptable. Mais, changer un mot, une phrase, ou ajouter un "e", peut-il aider à changer les mentalités ? »

 

L'auteur pose la question de l'efficacité de la loi. Eh bien, oui ! Sans hésiter … même si elle n'est pas toujours respectée ou entièrement, ou immédiatement.

Tant qu'on n'a pas encore basculé dans le totalitarisme, il faut demander à la loi de protéger les plus faibles et à la justice de l'appliquer.

 

Hélène Zanier

 

 

 

 

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9 août 2017 3 09 /08 /août /2017 15:19
Baignades en bikini de femmes algériennes contre l'Islamisme : la mise au point de "Marianne"

Lu dans Marianne.net cette mise au point en réponse à certains qui n'ont pas hésité à nier la légitime révolte de femmes algériennes contre les pressions islamistes qui s'exercent en Algérie, mettant en cause les acquis féministes :

« Mise au point

"Révolution du bikini" en Algérie et baignade du 7 août : Non, Marianne n’a pas relayé une fake news

Par Atmane Tazaghart

Publié le 08/08/2017 à 11:00

A la suite de la parution dans nos pages d'un article intitulé "Algérie, les baigneuses se rebiffent", plusieurs médias nous ont accusés d'avoir relayé une "fake news". Voici notre mise au point, et celle de notre correspondant en Algérie auteur du reportage.

Note de la rédaction
Dans notre numéro 1063, en kiosques depuis le 4 août, nous avons publié un reportage intitulé : "Algérie, les baigneuses se rebiffent". Une illustration en Kabylie d'un phénomène que nous vous rapportions déjà dans un précédent article paru sur marianne.net le 13 juillet, "En Algérie, ces femmes militent pour pouvoir enfin se baigner sans être harcelées sexuellement". Après la parution du deuxième article, plusieurs médias ont pointé une "fake news", prétendant qu'en annonçant une "baignade républicaine" pour ce lundi 7 août sur la plage de Tichy, en Kabylie - un événement dont s'est également fait l'écho BFMTV -, Marianne s'était fait berner par un canular sur Facebook. Accusation hâtive et sans fondement. Comme toute entreprise humaine, notre rédaction fait parfois des erreurs, et met dans ce cas un point d'honneur à les corriger. Mais en l'espèce, non : l'article incriminé n'a pas relayé un hoax trouvé en surfant sur Internet, d'ailleurs éventé bien avant la parution de notre article. Il a été écrit par notre correspondant en Algérie, Atmane Tazaghart, qui a fait son travail en se rendant sur place et en discutant avec ces femmes qui revendiquent simplement leur droit à se baigner dans la tenue qui leur sied - ce que d'aucuns ont surnommé la "révolution du bikini", bien que les intéressées ne revendiquent pas cette appellation. Voici, ci-dessous, sa mise au point.

La « baignade républicaine » de Kabylie était-elle un canular ? Marianne a-t-il été piégé par une fake-news ? Et la « révolte du bikini » des féministes algériennes existe-t-elle réellement ou est-ce une « invention » et un « fantasme » des médias français, comme l’affirment aujourd'hui des sites d’information algériens ?

Depuis 24 heures, la polémique fait rage sur les réseaux sociaux algériens. Marianne est accusé d’avoir publié, dans son édition papier datée du 4 août, puis sur son site Internet le 6 août, une information non vérifiée, basée sur un appel douteux lancé sur les réseaux sociaux le 11 juillet, intitulé « Le 7 août je nage nue ». Un canular qui avait fait le buzz, durant quelques heures, sur les réseaux sociaux, avant d’être démenti le jour même.

Les militantes kabyles n’appelaient pas à « nager nues » mais à une « baignade républicaine »

L’information que nous avons publiée n’avait, pourtant, rien à voir avec ce canular aux visées douteuses, dont le caractère fallacieux était déjà connu trois semaines avant notre publication. Nous faisions écho à une initiative bien authentique, mise en œuvre par une dizaine de militantes féministes kabyles, dont une comédienne et une réalisatrice bien connues. Celles-ci n’appelaient pas à « nager nues » mais à une « baignade républicaine », en solidarité avec la « révolte du bikini » initiée par de jeunes féministes à Annaba, le 5 juillet, jour de la fête nationale algérienne.

Le seul point commun entre l’appel à la « baignade républicaine » kabyle et la campagne fallacieuse « Le 7 août je nage nue » est la date du 7 août. Il n’est, d’ailleurs, pas sûr que cette coïncidence de date soit fortuite. L’administrateur de l’une des pages Facebook, qui ont relayé le canular en question l’a justifié par la volonté de démontrer avec quelle facilité les réseaux sociaux peuvent être utilisés pour véhiculer des rumeurs et de fausses informations destinées à susciter les tensions et attiser les haines !

Il n’empêche que ce canular avait des visées extrêmement douteuses : il intervenait au moment où l’initiative des féministes d’Annaba soulevait de vives réactions dans les milieux islamo-conservateurs algériens, reprenant les éléments de langage de ces milieux et amalgamant les baigneuses en bikini à des femmes voulant se baigner nues.

Qui veut discréditer les Algériennes usant de leur liberté ?

Vu cette proximité avec la campagne islamo-conservatrice appelant carrément à « ficher » les femmes en bikini sur les réseaux sociaux, il n’est pas exclu que les initiateurs du canular « Le 7 août je nage nue » aient choisi délibérément cette date pour court-circuiter et discréditer la « baignade républicaine » des féministes kabyles.

Quoi qu’il en soit, Marianne n’a absolument pas relayé une "fake news", ni n’a été piégé par un canular. Le groupe de féministes kabyles, qui ambitionnaient d’organiser une « baignade républicaine » géante, existe bel et bien. A la mi-juillet, durant mon reportage pour Marianne en Kabylie, je me suis entretenu avec certaines d’entre elles. Et je ne suis pas le seul journaliste auquel elles se sont confiées. C’est le cas de plusieurs autres confrères, dont le doyen des correspondants locaux de la presse algérienne, Redouane Akkour.

"Face à la surmédiatisation de l’événement, les initiatrices de la baignade ont décidé d’y renoncer pour éviter les risques de provocations"

Depuis un quart de siècle, Redouane est le correspondant à Béjaïa du quotidien arabophone El Khabar, l’un des plus prestigieux titres de la « presse indépendante » algérienne. Contacté par les initiatrices de la « baignade républicaine » kabyle, il s’est enthousiasmé pour cette idée à forte portée symbolique. Mais, les choses se sont envenimées, 48 heures avant la date fatidique. « Face à la surmédiatisation de l’événement, explique-t-il aujourd'hui avec une pointe d’amertume, les initiatrices de la baignade ont décidé d’y renoncer pour éviter les risques de provocations ». Et d’ajouter : « N’arrivant pas à les joindre, car elles ont coupé leurs portables et ne répondaient plus aux correspondants locaux de la presse qu’elles avaient pourtant mobilisés pour couvrir l’événement, je me suis rendu à la plage où devait se dérouler la baignade. Et sur place, j’ai constaté que ces initiatrices avaient raison d’y renoncer… Car, point de baigneuses mais une foule de curieux, intoxiqués par le canular « Le 7 août je nage nue », qui s’y sont déplacés convaincus d’assister au spectacle insolite d’une baignade géante, non pas républicaine mais nudiste ! »

Au bout de 24 heures, la polémique autour de la « baignade républicaine » kabyle a pris une autre dimension : ce n’est plus seulement l’authenticité de l’initiative kabyle qui est remise en cause, c’est l’existence même du mouvement des féministes algériennes revendiquant de pouvoir se baigner en bikini si elles le souhaitent qui est niée. Ce mouvement de contestation légitime est désormais présenté comme une « invention » née d’un fantasme collectif de la presse française ! Et pourtant, les femmes algériennes continuent à s'organiser pour faire valoir un droit simple, mais fondamental, défiant les diktats islamo-conservateurs et les tentatives de décrédibilisation, d'où qu'elles viennent. »

 

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7 août 2017 1 07 /08 /août /2017 10:16
Les femmes algériennes pour le Droit de se baigner en bikini

Les femmes algériennes, victimes des pressions inadmissibles des islamistes sont mobilisées cet été pour avoir le droit de se baigner en maillot de bain deux-pièces sur les plages.

Si le bikini est (encore …) officiellement autorisé sur les plages algériennes, un projet de loi, vient d'être déposé, afin de « réglementer les tenues vestimentaires des femmes pour garantir le respect de la pudeur et des bonnes mœurs »,.

Des femmes algériennes organisent donc des baignades groupées en bikini. C'est le cas ce lundi 7 août sur la plage de Tichy, en Kabylie où une « baignade républicaine » est organisée.

Ces baignades sont une résistance face à la pression religieuse et au harcèlement dont les femmes algériennes sont victimes au quotidien sur les plages.

Cette résistance en pays musulman est autre chose que les tentatives islamistes pitoyables – confortables ici – d'imposer le burkini en France.

Pierre Mathon

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10 avril 2017 1 10 /04 /avril /2017 15:53
Bagnolet : tentative de vol de portable et agression sexuelle d'une adolescente rue Sadi Carnot


Attention : cette agression vient d'être démentie, l'adolescente ayant reconnu l'avoir inventée : "Le Parisien" a édité quelques jours après un autre article, que nous avons publié, pour faire état de ces nouveaux éléments.

Pour information. Lu dans Le Parisien.fr du 9 avril 2017 :

« Bagnolet : une adolescente de 15 ans victime d’une agression sexuelle


Une adolescente de 15 ans a été agressée sexuellement samedi soir vers 20 heures, rue Sadi-Carnot, à Bagnolet. Trois hommes ont tenté de lui voler son téléphone portable. Devant sa résistance, l’un d’eux l’a plaquée contre le mur, la menaçant avec un couteau. Il lui a ensuite coupé ses vêtements, avant de procéder à des attouchements. Son agresseur lui a ensuite entaillé le visage à plusieurs reprises. La victime souffre de petites coupures. Les individus, qui ont pris la fuite, n’étaient ce dimanche matin pas interpellés. »

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8 mars 2017 3 08 /03 /mars /2017 08:02
Le 8 mars, journée de Lutte pour les Droits des Femmes ! Pourquoi le 8 mars ?

Le 8 mars, c'est la journée de Lutte pour les Droits des Femmes (il y a du boulot entre les luttes contre le retour du religieux, le port du voile islamique et les inégalités salariales etc.).

Nous vous proposons ce texte historique et argumenté sur l'origine de cette journée :


« KANDEL (L.) & PICQ (F.), JOURNÉE DES FEMMES : LE MYTHE DES ORIGINES (1982) Quelle est l’origine de la journée internationale des femmes ? Que commémore-t-on le 8 mars de chaque année ? Une réponse claire et précise se trouve dans toute la presse militante ; celle du PCF et de la CGT (Antoinette, Heures Claires), comme celle des groupes femmes (Les Pétroleuses, Des femmes en mouvement, Mignonnes allons voir sous la rose), que la grande presse reproduit (Le Matin, France-soir, Le Quotidien, janvier 1982). 8 MARS 1857 ? “ Ce sont les Américaines qui ont commencé, lit-on dans Antoinette (n° 1, mars 1964), c’était le 8 mars 1857… Pour réclamer la journée de 10 heures, elles ont envahi les rues de New York ”. Et quelles que soient les variantes de l’événement décrit – grève de couturières ou manifestation de rue – quelles que soient les revendications mises en avant – journée de 10 heures, à travail égal salaire égal, des crèches ou le respect de leur dignité – quels que soient les détails – journée printanière ou procession dans la neige – tout le monde s’accorde, de Mignonnes allons voir sous la rose à Des femmes en mouvement hebdo tant sur la date originelle que sur les jalons de l’histoire de la journée internationale des femmes. Quelques divergences se font jour ; ici on insiste sur la répression de la grève/manifestation des femmes : “ La police charge ce jour-là un long cortège misérablement vêtu ” (Antoinette, mars 1968) ; pour Les Pétroleuses (mars 1975) cette première grève de femmes oppose “ les ouvrières du textile à la police de New York, qui charge, tire et tue ”. Ailleurs (ou à d’autres moments) on ne mentionne aucune répression, mais on parle du serment que firent ce jour-là, les confectionneuses “ de se retrouver chaque année à la même date ” (G. Suret-Canale, Antoinette, mars 1973). Cela ne semble pas pourtant porter atteinte à l’évidence de l’événement originaire. Pas plus que le choix fait ici ou là pour tel ou tel rappel des 8 mars mémorables : 8 mars 1917 les femmes de Petrograd descendent dans la rue et c’est le début de la Révolution russe (de février ou la préparation de celle d’octobre), 8 mars 1945, à Ravensbrück… Pourtant cette date de 1857 ne se trouve pas dans les sources américaines de l’époque. Les journaux américains de mars 1857 ne mentionnent aucune manifestation ou grève de femmes le 8 mars, qui était d’ailleurs un dimanche. Aucune référence non plus à cet événement dans les histoires du mouvement ouvrier aux États-Unis (qui signalent d’autres grèves ou manifestations de femmes [1]) ou dans les histoires du féminisme. On se demande où celles qui ont, un demi-siècle plus tard “ adopté l’idée d’honorer la mémoire de ces courageuses Américaines ” (Heures Claires, mars 1976, entre autres) en ont trouvé la trace. A vrai dire, cette date de 1857 ne se trouve pas mentionnée non plus par les dirigeantes du mouvement féminin socialiste international qui ont pris l’initiative de cette célébration. On ne la voit apparaître dans la presse communiste française que dans les années 1950 […]. Une seule chose est sûre ; c’est à la deuxième Conférence internationale des femmes socialistes, à Copenhague, en août 1910, que fut prise, à l’initiative de Clara Zetkin, la décision – avalisée par le congrès de l’Internationale qui suivit – de célébrer chaque année une journée internationale des femmes. Elle reprenait l’initiative des femmes socialistes américaines qui avaient décidé, à partir de 1909, d’organiser chaque année, le dernier dimanche de février, une journée nationale pour l’égalité des droits civiques. COPENHAGUE, 1910 Les femmes socialistes n’avaient pas fixé 1857 comme événement primitif à commémorer, pas davantage ne s’étaient-elles prononcées pour la date du 8 mars, mais seulement sur le principe d’une célébration. Dans sa résolution de Copenhague, C. Zetkin proposait du reste de la fixer tous les ans, au moment des “ fêtes de mai ”. C’est la direction du parti social-démocrate allemand qui fixa la première journée des femmes au 19 mars 1911, date nullement choisie au hasard. Depuis longtemps, la social-démocratie allemande commémorait à cette date deux événements : la révolution allemande de Berlin en 1848, et la Commune de Paris – et tous les ans en mars, bien avant 1911, Die Gleichheit appelait les femmes à se joindre aux manifestations prévues. C’est donc sous le signe de deux dates importantes du mouvement ouvrier international que la journée internationale des femmes fut placée, dès sa naissance. Nous voilà loin de New York, de 1857, des ouvrières du textile… Pourquoi pas, après tout ? Mais pourquoi aussi, ne pas le dire clairement ? Pourquoi, soixante-dix ans plus tard, nous raconter que c’est une lutte de femmes que nous commémorons, que c’est celle-ci et nulle autre que C. Zetkin et les congressistes de Copenhague avaient choisie ? La première journée internationale des femmes fêtée en 1911 obtint, notamment en Allemagne et en Autriche, un succès immense. A Berlin seulement, quarante-deux meetings eurent lieu simultanément, et plus de 30 000 femmes défilèrent dans les rues de Vienne, en Autriche. II n’y avait pas en France à ce moment de groupe de femmes socialistes capable de reprendre cette initiative, et il n’y eut pas de manifestation à Paris avant 1914 [2]. LA JOURNÉE INTERNATIONALE DES FEMMES DANS LA TOURMENTE Instaurée en 1910, la tradition socialiste de la journée internationale des femmes a subi les contrecoups de la guerre puis de la scission du mouvement ouvrier. Elle fut d’abord l’occasion pour un très petit nombre de femmes socialistes de signifier, malgré la guerre, l’internationalisme prolétarien. Le Groupe des Femmes Socialistes (créé en 1913) ne l’ayant pas suivie dans son action anti-guerre, Louise Saumoneau diffusa en France l’“Appel” de Clara Zetkin et créa avec deux autres femmes (bolchevistes) un Comité d’action féminin socialiste pour la paix contre le chauvinisme qu’elle représenta à Berne en mars 1915 à la Conférence internationale des femmes socialistes, prélude à la conférence socialiste internationale de Zimmerwald (septembre 1915). En 1916 et 1917, le CAFSPC célébra la journée internationale des femmes par l’envoi de lettres de solidarité et la tenue (difficile) de réunions privées, avant de se dissoudre à l’automne 1917. Les femmes socialistes eurent alors à prendre parti, individuellement, dans le grand schisme international du mouvement ouvrier. Louise Saumoneau, qui avait lutté pour l’internationalisme révolutionnaire et l’adhésion du Parti français à la troisième Internationale, cala devant les “ 21 conditions ” de Lénine et prit la “ ferme résolution de ne pas adhérer au parti de la proscription et des épurations périodiques ” [3]. Clara Zetkin au contraire adhéra à la IIIe Internationale, mais elle était minoritaire dans le Parti social démocrate allemand, elle avait déjà perdu en 1917 la direction du journal Die Gleichheit qu’elle avait créé et fait vivre pendant 23 ans. Elle tente en 1919 de relancer l’idée d’une conférence internationale de femmes socialistes, malgré la “ division dans le camp socialiste international ” [4]. L’AUBE DE LA RÉVOLUTION Cependant la journée internationale des femmes trouva, à partir de la Russie, un nouveau départ. Les femmes socialistes y avaient en 1913 et 1914 célébré la journée internationale des ouvrières. Le 8 mars 1917 (23 février du calendrier russe) eurent lieu à Petrograd des manifestations que les Bolcheviks désignèrent comme le premier jour de la révolution (de février). “ Sans tenir compte de nos instructions, écrit Trotsky (Histoire de la révolution russe), les ouvrières de plusieurs tissages se sont mises en grève et ont envoyé des délégations aux métallurgistes pour leur demander de les soutenir… II n’est venu à l’idée d’un seul travailleur que ce pourrait être le premier jour de la Révolution ”. L’histoire bolchevique officielle ne tardera d’ailleurs pas à s’attribuer la paternité de cette manifestation. “ Le 23 février (8 mars), à l’appel du comité bolchevik de Petrograd, les ouvrières descendirent dans la rue pour manifester contre la famine, la guerre, le tsarisme. Cette manifestation fut soutenue par l’action gréviste des ouvriers de Petrograd ” (Histoire du Parti bolchevik, cité par V. Michaut, Cahiers du Communisme, 1950). Spontanées ou non, féminines ou non, des manifestations ont eu lieu ce jour-là pour la paix et contre la faim dont L’Humanité du 11 mars 1917 fait état d’après une dépêche du Times du 9 mars. “ En 1917, écrit Alexandra Kollontaï [5], la journée des ouvrières est devenue mémorable dans l’histoire. Ce jour-là les femmes russes ont levé le flambeau de la Révolution prolétarienne et mis le feu au monde ; la révolution de février a fixé son commencement à ce jour ”. C’est donc une nouvelle tradition qui est instaurée, sous les auspices du Parti bolchevik de la IIIe Internationale ; chaque année, la Russie des Soviets fête dignement ses ouvrières tandis que les femmes sont appelées dans les autres pays à commémorer “ l’action énergique des ouvrières de Petrograd ” (L’Humanité, 6 mars 1922). “ La journée internationale des Ouvrières, conclut Alexandra Kollontaï, est devenue journée internationale de lutte pour la libération complète et absolue des femmes, ce qui signifie lutte pour la victoire des soviets et du communisme ”. Le 8 mars (ou une date proche) sera désormais l’occasion pour les partis communistes de mobiliser les femmes, de les “ appeler à la lutte sous le drapeau communiste ” (L’Ouvrière, 4 mars 1924), en même temps que de développer en direction des femmes la propagande du Parti ou l’action du Syndicat. C’est cette date qu’on choisit pour lancer L’Ouvrière, “organe de propagande parmi les femmes ” (n° 1, 11 mars 1922) selon les directives de l’Internationale. Directives qui seront appliquées à la lettre : les 8 mars successifs seront autant de sollicitations (ou d’injonctions) aux femmes de protester contre la guerre du Maroc ou de Syrie, de soutenir la République espagnole, les mouvements antifascistes italiens – mais peu de choses y seront dites quant à leurs luttes propres. Entre les deux guerres, la journée internationale des femmes est devenue l’objet d’âpres disputes entre la Deuxième et la Troisième Internationale – en France entre le PCF et la SFIO qui ne le cé1èbrent pas à la même date. Depuis la fin de la seconde guerre, elle est officiellement célébrée dans tous les pays socialistes ; en France le PCF (relayé par la CGT) n’a jamais cessé de manifester à cette occasion (parfois unique) l’intérêt qu’il porte aux femmes. 8 MARS 1857, L’ÉLABORATION D’UN MYTHE Dans les différents appels à la célébration de la journée internationale des femmes entre les deux guerres il est rare qu’on rappelle un quelconque événement [6]. Celui de 1917 est parfois mentionné mais n’apparaît pas comme un référent nécessaire ; la décision de 1910 est souvent citée et quelquefois l’initiative première des femmes socialistes américaines (parfois attribuée au Parti dans son ensemble). En 1950 celle-ci est mise au premier plan et éclipse l’origine soviétique ; il s’agit de montrer que cette tradition n’est pas “ une diabolique invention soviétique ”. L’Humanité du 4 mars 1950 cite un article de Victor Michaut dans le numéro de mars des Cahiers du Communisme : “ Le Parti Socialiste américain à son. Congrès de 1908 décida en effet de consacrer le dernier dimanche de février, chaque année, à une manifestation pour le droit de vote des femmes et la propagation des mots d’ordre socialistes parmi les femmes (…) et la première manifestation de ce genre, célébrée surtout à New-York, se déroula aux États-Unis le 27 février 1909. ” Cette initiative, précise l’auteur, reprise au congrès international de Copenhague en 1910 “ ne devait revêtir toute son ampleur et son véritable contenu de lutte à caractère international qu’avec la victoire de la Révolution socialiste en URSS ”. Au meeting, cette année-là, Jacques Duclos “ rappelle rapidement l’origine de la journée internationale des femmes qui remonte à une décision prise en 1908 par le Congrès du parti socialiste américain ” (L’Humanité, 8 mars 1950). Ce n’est qu’en 1955 que la légende de 1857 fait son apparition : “(La journée internationale des femmes continue) la tradition de lutte des ouvrières de l’habillement de New York qui, en 1857, le 8 mars, manifestèrent pour la suppression des mauvaises conditions de travail, la journée de 10 heures, la reconnaissance de l’égalité du travail des femmes. Cette manifestation produisit une grande impression et fut recommencée en 1909, toujours par les femmes de New York. En 1910, […] C. Zetkin proposa de faire définitivement du 8 mars la journée internationale des femmes ” (L’Humanité, 5 mars 1955). Quelques jours plus tard, nouvelles révélations, en forme de conte de fées (et légèrement contradictoires avec le premier texte) : “ II était donc une fois, à New York, en 1857, des ouvrières de l’habillement. Elles travaillaient dix heures par jour dans des conditions effroyables, pour des salaires de famine. De leur colère, de leur misère, naquit une manifestation ” (L’Humanité-Dimanche, 13 mars 1955). Deux ans plus tard, de nouveaux détails viendront compléter la légende : “ Le 8 mars est revenu 93 fois depuis ce jour de 1857 où, à New York, les ouvrières de l’habillement, lasses de travailler des premières lueurs de l’aube à une heure fort avancée de la nuit, fournissant fil, aiguilles et parfois machines, quittèrent les soupentes qui leur servaient d’atelier et s’en allèrent défiler dans les rues, comme des hommes, portant pancartes et banderoles. Cette manifestation fit grand bruit dans le monde du travail […] jusque dans notre vieille Europe où l’on chantait l’héroïsme des canuts et où les pères contaient à leurs fils l’histoire des barricades de 48, le 8 mars de New York fit l’effet d’un coup de poing sur la table […]. Le souvenir de ce premier 8 mars est resté si vivace dans les esprits ouvriers que c’est cette date que proposa la grande militante socialiste allemande Clara Zetkin à la Conférence de Copenhague en 1910, pour une journée internationale des femmes ” (L’Humanité, 7 mars 1957). A partir de là, les ouvrières de 1857 prendront une place de plus en plus importante. Antoinette, journal des femmes de la CGT, les célèbre pour son premier numéro paru en mars 1964 et chaque année (ou presque) rappelle leur histoire avec de nouveaux détails. Le mythe semble dès lors se répandre comme une traînée de poudre, comme s’il correspondait à une attente. Personne ne semble le mettre en doute et chacun s’emploie à l’étoffer, l’habiller, à le préciser. II revient chaque fois que “ revient le printemps (et que) revient le 8 mars, journée internationale des femmes, journée d’espoir, journée de lutte pour nos sœurs du monde entier ” (Antoinette, mars 1966). II faut bien alors s’intéresser à cette légende, à cette origine symbolique donnée récemment à une célébration beaucoup plus ancienne. A-t-il paru nécessaire de détacher la journée internationale des femmes de son histoire soviétique pour lui donner une origine plus internationale, plus ancienne que le bolchevisme, plus spontanée aussi que la décision d’un congrès ou l’initiative de femmes affiliées à des partis ? La date de 1857 a-t-elle été choisie comme un dernier hommage à Clara Zetkin, née cette année là et dont la journée internationale des femmes comme le mouvement socialiste féminin international fut entièrement l’oeuvre ? [7] Quoiqu’il en soit, il nous semble que ce mythe d’origine, forgé a posteriori, est parfaitement conforme à ses objectifs, les femmes socialistes, réunies à Copenhague en 1910 auraient pu le choisir. Cette représentation de la lutte des femmes – ouvrières luttant pour leurs conditions de travail – est bien celle que privilégiaient les femmes socialistes de cette époque : – des ouvrières seulement, pas des demoiselles des postes, des secrétaires ou des prostituées ; – pour leurs conditions de travail seulement, pas contre la domination masculine ou pour le droit des femmes à la parole. Pourtant dès l’instauration de la journée internationale des femmes la revendication centrale était celle du vote des femmes. Pour nous au contraire cette vision de la lutte des femmes pose quelques problèmes si on la réfère à la situation de l’époque et aux conflits dans le mouvement féministe du début du siècle. La lutte des ouvrières pour leurs conditions de travail fait certes partie de la lutte des femmes, mais nous refusons qu’elle soit prise en modèle unique, seul acceptable et opposé à toutes les autres considérées comme “ bourgeoises ”. Nous refusons que cette version féminine du premier mai soit célébrée pour mieux être démarquée des luttes féministes pour l’égalité juridique ou le suffrage des femmes, de l’acharnement des intellectuelles forçant l’entrée des carrières interdites aux femmes, de la résistance des suffragettes anglaises torturées et gavées de force dans les prisons… Nous refusons que cette lutte d’ouvrières soit légitime, et non celle des travailleuses imposant, contre des ouvriers, leur droit au travail et leur admission dans les syndicats [8]. Nous refusons que la lutte des femmes ne soit reconnue que lorsque, partie de la lutte des classes, elle s’y intègre avec soumission et n’y soulève aucune contradiction. Tout laisse à penser que telle était bien la conception des femmes socialistes à Copenhague, et que telle fut également la conception du Groupe des femmes socialistes créé en France en 1913 suivant les résolutions de la Conférence de Copenhague. Les “ femmes socialistes de tous les pays ”, réunies en avant-première du Congrès de l’Internationale ont décidé d’organiser tous les ans “ en accord avec les organisations politiques et syndicales du prolétariat ” une journée des femmes où la revendication du droit de vote serait “ éclairée conformément à la conception socialiste d’ensemble de la question des femmes ”. Elles voulaient ainsi montrer “ aux masses que la social-démocratie est le seul parti pour qui l’égalité des femmes n’est pas seulement verbale ” et dépasser les féministes. “ Les manifestations des suffragettes anglaises sont impressionnantes, disait Louise Zietz, leader de la social-démocratie allemande, mais elles manquent de force. Le jour des femmes de la social-démocratie montre que seul le prolétariat a la puissance nécessaire ” (L’Humanité, 16 septembre 1912) [9]. Et la conférence de Copenhague décidait en même temps de créer partout des groupes de femmes socialistes refusant toute alliance avec le féminisme. Pour elles, lutte des femmes et lutte des classes étaient deux choses différentes et il fallait empêcher qu’elles se confondent. LE GROUPE DES FEMMES SOCIALISTES La lutte des sexes était-elle antithétique avec la lutte des classes ? Toutes les femmes socialistes n’étaient pas de cet avis. Madeleine Pelletier, la plus célèbre des femmes socialistes françaises d’avant 1914 s’était opposée sur ce point avec Clara Zetkin, à la Conférence de Stuttgart, le point de vue de celle-ci avait triomphé : la séparation complète des femmes socialistes d’avec les féministes bourgeoises. Madeleine Pelletier n’alla pas à Copenhague [10] mais on peut penser qu’elle fut comme son amie Caroline Kauffmann choquée par I’antiféminisme de cette Conférence et “l’intolérance” des femmes socialistes [11]. Madeleine Pelletier ne participa pas au GDFS constitué en 1913 en partie contre elle [12]. “ Je crains, écrivait-elle à Hélène Brion, que le groupe des femmes socialistes ne soit que la petite classe du parti socialiste et qu’on y laisse de côte le féminisme pour complaire aux hommes du parti […] l’organisation des femmes dans le parti socialiste ne peut avoir de raison d’être que si elle est féministe ; tout au moins suffragiste ” [13]. Le GDFS ne fut même pas la petite classe du parti ; par crainte du féminisme, Louise Saumoneau y fit voter des statuts tels que ne pouvaient y adhérer que les femmes déjà inscrites au parti. Ainsi le groupe s’interdisait de développer un mouvement féminin de masse pour l’attirer au parti. II ne cherchait pas non plus à obtenir pour les femmes la plénitude de leurs droits, mais bien plutôt à protéger les femmes socialistes, et particulièrement les ouvrières, de la subversion féministe. L’organisation, le 9 mars 1914, d’un meeting pour célébrer – pour la première fois en France – la journée internationale des femmes fut l’activité principale du groupe pendant les dix-huit mois de vie qu’il connut avant la guerre. Lors de l’affaire Couriau [14], il ne prit pas position, “ afin de rester un groupement de classe ”, et se consacra à mener en son sein la lutte antiféministe [15]. La brève rencontre, pleine de promesses du féminisme et du socialisme à la fin du siècle [16], s’achevait pour laisser place à la théorie du “ féminisme bourgeois ”, élaborée non contre les grandes dames du féminisme que les femmes socialistes ne rencontraient guère sur leur terrain, mais contre les féministes sociales dont l’activité militante était tournée vers les ouvrières, ou contre les féministes socialistes qui refusaient la subordination des revendications féminines aux intérêts supérieurs de la classe ouvrière indivisible et de son parti. Considérer comme bourgeois le féminisme qui luttait pour la syndicalisation des ouvrières – y compris contre les syndicats -, et soulignait les contradictions entre les sexes dans la classe ouvrière, évitait en effet d’affronter les problèmes soulevés par celui-ci. Les décisions de la Conférence de Copenhague : célébration de la journée internationale des femmes et création de groupes de femmes socialistes, concouraient au même objectif : faire apparaître un mouvement de femmes socialistes distinct du féminisme ; tracer entre les femmes une infranchissable ligne de classe, ligne de marquage et de démarcation, schéma d’explication sommaire des contradictions : les revendications des “ bourgeoises ” ne peuvent avoir d’autre objectif que de conforter le capitalisme, seules sont “ prolétaires ” celles qui exigent la collectivisation des instruments de production (voir notamment Suzon, Féminisme et Socialisme). Louise Saumoneau fut, comme le dit Charles Sowerwine, “ l’architecte de cette rupture qu’elle imposa au mouvement socialiste féminin du XXe siècle ” ; rompant avec le mouvement féministe, elle “ empêcha le mouvement socialiste de prendre en compte les problèmes féminins, de lutter pour l’égalité des sexes en même temps que pour l’égalité des classes ” [17]. Clara Zetkin, quant à elle, l’initiatrice de la journée internationale des femmes, dirigeante internationale des femmes socialistes, luttait pour faire prendre en compte les problèmes féminins par le socialisme, mais elle aussi refusait toute action concertée avec le féminisme qualifié de bourgeois. “ Marx, disait-elle, a forgé le glaive qui a tranché les attaches entre mouvement féminin prolétarien et bourgeois ” [18]. Une tradition qui nie avec tant de constance le droit des femmes à s’organiser de façon autonome, en dehors des organisations et partis politiques traditionnels pour lutter contre leur oppression, peut-elle être reprise sans danger ? Peut-elle être utilisée, voire détournée, par celles-là mêmes qui depuis des années, se battent précisément pour assurer l’indépendance des luttes de femmes ? C’est peut-être l’un des enjeux des diverses manifestations du 8 mars 1982 en France, que de répondre, aussi, à cette question. *** Liliane Kandel et Françoise Picq Le mythe des origines, à propos de la journée internationale des femmes 1ère publication : La Revue d’En face, n° 12, automne 1982 NOTES [1] En particulier : décembre 1828 dans les filatures de Cochech Mill ; 1834 les couturières de New York ; 7 mars 1880 manifestation de femmes pendant la grève – mixte – dans l’industrie de la chaussure à Lynn (Mass.) (Cf. Philip Foner, Women and the American Labor, N.W., 1979). [2] Quoi qu’en dise Des femmes en mouvement hebdo (11/12/1981) pour qui “ Alexandra Kollontaï organise une manifestation de femmes à Paris ”. II serait particulièrement long et fastidieux de relever les falsifications historiques dans le schéma présenté dans ce numéro comme dans les suivants. [3] Cité par Charles Sowerwine, Les femmes et le socialisme, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, Paris, 1978, p. 214. [4] La Suffragiste, n° 47, sept-oct. 1919, Clara Zetkin, “ Aux femmes socialistes de tous les pays ”. [5] Alexandra Kollontaï, International Women’s day, International socialist pamphlet. [6] Notamment L’Humanité en 1922 célèbre l’action énergique des ouvrières de Petrograd ; La Vie Ouvrière en 1933 : “ elle fut le prélude glorieux de la révolution victorieuse ”. [7] C’est elle qui convoqua les conférences internationales des femmes socialistes de Stuttgart (1907) et de Copenhague (1910) où elle imposa son point de vue et qui l’élirent secrétaire, faisant de son journal Die Gleichheit leur organe officiel. [8] Voir plus bas l’exemple d’Emma Couriau (note 14). [9] Les manifestations des suffragettes sont en effet très présentes dans la presse socialiste de l’époque (L’Humanité, 21/2/1913, 3/3/1913…) et souvent de façon positive (L’Humanité du 8/3/1914 fait un compte rendu très favorable du banquet de la Ligue française pour le droit des femmes). [10] Elle y était déléguée mais, occupée à la rupture avec les hervéistes, elle renonça au voyage ; on y envoya en catastrophe quatre Françaises, épouses ou belles-sœurs de congressistes, dont aucune ne prit la parole (Cf. C. Sowerwine, op. cit.). [11] C’est dans La Suffragiste, le journal de Madeleine Pelletier, que Caroline Kauffmann, membre comme elle de la SFIO et, comme elle, présidente de la Solidarité des femmes, dénonça la politique sectaire des femmes socialistes (La Suffragiste, n° 18, sept. 1910). [12] D’autres groupes féministes socialistes avaient existé auparavant : L’Union des femmes, en 1880, puis La Solidarité des femmes, en 1891, qui, ne parvenant pas à en obtenir le soutien escompté aux luttes des femmes, s’étaient progressivement détachées du socialisme ; puis, en 1899, le Groupe féministe-socialiste qui, malgré sa totale soumission, ne parvint pas à convaincre de son utilité lors du débat d’unification du Parti en 1905 et disparut. [13] C. Sowerwine, op. cit. [14] Emma Couriau, typographe payée au tarif syndical, se vit refuser son adhésion à la section de Lyon du Syndicat du livre, tandis que son mari en fut exclu pour avoir permis à sa femme d’exercer le métier. Impulsée par la Fédération Féministe du Sud-Est, l’“ Affaire Couriau ” fit grand bruit dans les milieux syndicaux, suscitant un vaste débat à l’issue duquel on constate une très réelle évolution de l’opinion syndicale sur le travail des femmes (voir Madeleine Guilbert, Les Femmes et l’organisation syndicale avant 1914, CNRS, Paris, 1966, et les débats dans L’Équité, La Bataille syndicaliste, La Voix du peuple, d’août à décembre 1913). [15] En vertu du principe bien connu selon lequel les ennemis les plus dangereux sont ceux qui sont les plus proches ; c’est au sein du Groupe des Femmes Socialistes que furent débusquées ces “ féministes bourgeoises ” qu’il fallait combattre. Hélène Brion en fut l’incarnation courageuse (voir le débat entre elle et Suzon dans les colonnes de L’Équité, et les monologues de Louise Saumoneau dans La Femme socialiste). [16] Voir en particulier le Congrès ouvrier socialiste de Marseille en 1879 et l’intervention d’Hubertine Auclert. Pour plus de précisions, voir Françoise Picq, “ Qu’est-ce que le féminisme bourgeois ? ”, Stratégies des femmes, Tierce, Paris, 1984, pp. 391-406. [17] C. Sowerwine, op. cit., p. 235. [18] Clara Zetkin, Batailles pour les femmes, ouvrage publié sous la responsabilité de Gilbert Badia, Éditions sociales, Paris, 1990, p. 94.
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Source : http://www.archivesdufeminisme.fr/ressources-en-ligne/articles-et-comptes-rendus/articles-historiques/kandel-l-journee-des-femmes-le-mythe-des-origines/
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29 décembre 2016 4 29 /12 /décembre /2016 13:50
La libération (tardive) de Jacqueline Sauvage  « un mauvais signal » ; de qui ?



 Nous entendons certains représentants de l'institution judiciaire parler de la libération de Jacqueline Sauvage comme d'un « mauvais signal » … S'il y a un « mauvais signal » donné dans cette affaire, c'est bien celui donné par eux, insensibles au sort des femmes violentées. Une justice qui n'a pas protégé cette femme et ses filles victimes des crimes d'un homme (viols, violences volontaires graves...).

Le président de la République, visiblement peu motivé par la cause des violences faites aux femmes, a enfin accordé la grâce présidentielle à Jacqueline Sauvage. Dans un premier temps, il s'était contenté d'une demi-mesure, bien dans sa logique social-démocrate.

Certes Hollande avait, dans un bouquin d'interviews à des journalistes, égratigné les potentats de la justice, mais ce n'était pas une raison pour l'institution judiciaire de se venger de cette manière mesquine et machiste sur cette femme.

Si elle a passé Noël en prison, elle vient de sortir  et passera le jour de l'an avec ses filles: on a échappé de peu au scandale  … à un scandale qui aurait fait désordre.

Bref, Jacqueline Sauvage est libre et la cause des femmes a progressé.

Grâce à la mobilisation citoyenne.

Hèlène Zanier et Pierre Mathon

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20 décembre 2016 2 20 /12 /décembre /2016 11:01
Tunisie : en 2016 la loi permet au violeur d'épouser sa victime mineure
Lu dans Le point.FR ce 16 décembre 2016 ;
 
« Tunisie : en 2016, la loi permet à un violeurk d'épouser sa victime

Une jeune mineure de 13 ans, violée et enceinte, devra épouser ce proche car les deux familles le veulent et la loi le permet. Le pays est en émoi.

PAR NOTRE CORRESPONDANT À TUNIS, BENOÎT DELMAS

Gouvernorat du Kef, à deux heures de route de Tunis. Dans cette région du nord-est, un tabou vient de se rappeler aux oreilles de la capitale. Au pays du Code du statut personnel, imposé par Bourguiba sitôt l'indépendance acquise, on réalise une fois encore qu'une préadolescente peut être violée, tomber enceinte de l'enfant de son bourreau et être contrainte de l'épouser.

Article 227 du Code pénal

Le paragraphe 4 de l'article 227 du Code pénal tunisien autorise cette situation : « Le mariage du coupable avec la victime arrête les poursuites ou les effets de la condamnation. » Les deux familles ayant demandé au juge l'autorisation d'unir leur fille à son violeur, la loi s'applique. Logique. Avant l'âge de treize ans, l'enfant ne peut pas s'engager. Une fois atteint cet âge, avec l'aval de ses tuteurs, l'enfant peut se marier. Saisi, le Tribunal de première instance du Kef a pris sa décision en vertu de cet article 227 qui punit « de six ans d'emprisonnement tout agresseur sexuel d'une fille de moins de quinze ans ». Châtiment qui passe aux oubliettes s'il y a mariage. Cette jeune fille qui quitte l'enfance pour l'adolescence verra donc sa vie sacrifiée. Elle sera une très jeune mère – l'avortement pratiqué en Tunisie ne peut être autorisé, les trois premiers mois de la grossesse étant dépassés. Elle passera sa vie avec son agresseur. Les deux familles se sont engagées à s'occuper du futur bébé. Le ministère public a fait appel.

Un scandale justifié par la loi

Ce cas n'est pas isolé. En septembre, une fillette de douze ans a été « fiancée » à un adolescent sans que le délégué à l'enfance n'y trouve à redire. La divulgation de photos sur Facebook de la fillette maquillée et apprêtée comme une femme a médiatisé l'affaire. Qui, avec un certain retard, a été reprise en mains par les autorités et un autre délégué à l'enfance. Sans les réseaux sociaux, la caisse de résonnance qui fait bouger l'État, un mariage se serait déroulé sitôt la fille ayant atteint ses treize ans.

Des droits de la femme à géométrie variable

Si la Tunisie bénéficie d'une image « progressiste » quant aux droits des femmes (interdiction de la polygamie, droit au divorce, à l'avortement, place professionnelle dans la société), ce sont surtout elles qui se sont fait leur place. Soixante-sept pour cent des diplômés de l'enseignement supérieur sont des diplômées. Pourtant, elles sont deux fois plus nombreuses à être au chômage. Dans le secteur informel, elles sont très nombreuses à œuvrer comme « bonnes », « femmes de ménage »…

 

À l'Assemblée de modifier le Code pénal

Seule l'ARP (Assemblée des représentants du peuple) peut modifier cet article médiéval du Code pénal. Les réactions politiques ne semblent pas, pour l'instant, au diapason de l'émotion d'une partie du pays. Existe-t-il une majorité pour effacer le paragraphe 4 de l'article 227 du Code pénal ? Parmi les élites, on évoque « le poids des traditions », des situations qui se situent dans « des villages isolés », une union précoce souvent liée « au patrimoine des familles ». Cette fois-ci, ce cas se déroule à moins de deux cents kilomètres de Tunis, du ministère de la Femme. Et une très jeune fille accouchera du bébé né d'un viol. Avec le consentement des familles. Toute la société tunisienne est interpellée par ce fait divers. »

 

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17 décembre 2016 6 17 /12 /décembre /2016 16:52
Tuées en Afghanistan parce qu'elles travaillaient

Il y a des pays où la libération de la femme se paie cher. Ainsi des hommes armés viennent de tuer cinq femmes employées à l'aéroport de Kandahar (sud de l'Afghanistan). Elles avaient reçu des menaces leur reprochant de travailler. Trois hommes à moto ont ouvert le feu sur le minibus qui emmenait les femmes à leur travail, les tuant toutes les cinq ainsi que le chauffeur.

Hélène Zanier

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9 décembre 2016 5 09 /12 /décembre /2016 14:44
La rosière 1969 de Bagnplet

La rosière 1969 de Bagnplet

Rosière Bagnolet 1905

Rosière Bagnolet 1905

Bagnolet 1913

Bagnolet 1913

Une « rosière » est une jeune fille qu'on récompense pour sa réputation vertueuse.
Instituée, selon la légende, par Saint-Médard à la fin du Ve siècle, la fête de la Rosière est née à Salency (Oise).
Elle consiste, à l'origine, en la remise d'une couronne de roses (d'où le nom) à la jeune fille dont la conduite irréprochable, la vertu, la piété et la modestie ont marqué le village.
Cette « tradition » réactionnaire et anti-féministe s'est perpétrée longtemps dans Bagnolet communiste. La photo que nous publions concerne une « jeune fille vierge et méritante », couronnée en 1969, soit un an après 1968 !

Pierre Mathon
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7 décembre 2016 3 07 /12 /décembre /2016 17:37
1989 : féminicide à Polytechnique Montréal il y a 27 ans

Il y a comme ça des événements structurants. Ainsi la catastrophe de Tchernobyl en 1986 a été un tournant pour me forger une conviction anti-nucléaire. De même la tuerie de l »école polytechnique de Montréal , le 6 décembre 1989 où 14 étudiantEs furent assassinées au nom de la haine des femmes m'a confirmé dans mon combat féministe.

 

Alors que le « testament » idéologique http://www.philo5.com/Feminisme-Masculisme/890612%20Lettre%20de%20Marc%20Lepine.htm de l'assassin Marc Lépine, né Gamil Gharbi,  ne faisait aucun doute quant à ses motivations, il aura fallu plus de vingt ans pour reconnaître le caractère misogyne de ce massacre. Longtemps les communiqués de presse évoquaient la mort de 14 étudiants – et non étudiantEs - alors que le meurtrier n'avait assassiné que des femmes, qu'il avait pris soin d'éloigner les hommes lors de son actei.

 

Le terme de féminicide est maintenant admis, bien qu'encore timidement, alors que la destruction physique des femmes pour des raisons idéologiques est de plus en plus courante.

 

Voici les noms des victimes, elles n'étaient pas de militantes, juste des femmes :

 

Geneviève Bergeron (née en 1968), étudiante en génie civil.
Hélène Colgan (née en 1966), étudiante en génie mécanique.
Nathalie Croteau (née en 1966), étudiante en génie mécanique.
Barbara Daigneault (née en 1967), étudiante en génie mécanique.
Anne-Marie Edward (née en 1968), étudiante en génie chimique.
Maud Haviernick (née en 1960), étudiante en génie des matériaux.
Barbara Klucznik-Widajewicz (née en 1958), étudiante infirmière.
Maryse Laganière (née en 1964), employée au département des finances.
Maryse Leclair (née en 1966), étudiante en génie des matériaux.
Anne-Marie Lemay (née en 1967), étudiante en génie mécanique.
Sonia Pelletier (née en 1961), étudiante en génie mécanique.
Michèle Richard (née en 1968), étudiante en génie des matériaux.
Annie St-Arneault (née en 1966), étudiante en génie mécanique.
Annie Turcotte (née en 1969), étudiante en génie des matériaux.
 
Elles ont été précédées par d'autres et malheureusement aussi suivies par de nombreuses autres. La violence contre les femmes, ce cancer de l'humanité, est un sport très pratiqué dans le monde. Jusqu'à quand ?
 
Hélène Zanier

 

 

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