Ce mardi 18 novembre, lors du conseil communautaire d’Est Ensemble, un vœu* proposé par le groupe « Écologie et citoyenneté » pour la reconstruction de la Maternité des Lilas aux Lilas a été voté.
On sait que nous soutenons – sur ce blog - depuis le début, l’action pour que la maternité des Lilas soit reconstruite, plus fonctionnelle, et continue à fonctionner dans l’esprit qui est le sien aux Lilas**.
Or, la discussion de ce vœu a donné lieu à une intervention curieuse, venant d’un élu de Bagnolet, une intervention que nous aurions pu attribuer à un tenant sectaire de l’idéologie intégriste catholique d’extrême-droite anti-avortement (On pense à Madame Boutin …), si nous ne savions qu’elle émanait de J. Parat, élu (de la majorité) de Bagnolet. C’est cette intervention que nous nous devons de porter à votre connaissance :
« Personnellement ce vœu prête à un dilemme éthique pour moi. Je suis évidement pour la reconstruction de la maternité des Lilas. Nous savons tous l'état pittoresque des infrastructures hospitalières sur notre territoire. Tout cela sans compter la pénurie de médecins et des hôpitaux qui tendent à continuer au fil du temps.
Néanmoins, au vu de la prédominance du terme IVG dans ce texte, marquant apparemment l'importance aux yeux du groupe Ecologie et Citoyenneté de cet acte barbare. Je me dois, pour des raisons de déontologie morales, m'opposer à ce type d'opérations médicales que j'assimile à un meurtre.
A mon sens la vocation première d'une maternité reste l'accompagnement à la naissance et non l'accompagnement à la mort. C'est pour cette raison, l'accompagnement à la naissance et au vu de l'intitulé du texte (reconstruction de la maternité des Lilas) que je vote tout de même favorablement à ce vœu. »
À suivre.
Pierre Mathon
* L’excellent vœu « portant sur la reconstruction de la maternité des Lilas aux Lilas », présenté par le Groupe Écologie et Citoyenneté au conseil communautaire d’Est Ensemble du 18 novembre 2014 :
« Véritable symbole d’une pratique digne et respectueuse de l’obstétrique, des choix des parents et des droits des femmes, la maternité des Lilas et son centre d’orthogénie fondés il y a désormais cinquante ans sont menacés de liquidation judiciaire.
Intimement associée à l’accouchement sans douleurs, à une véritable place donnée aux pères dans le processus de la naissance de l’enfant mais aussi à la pilule et à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), cette maternité est une « petite institution mais un grand lieu de liberté » selon les mots de Marie-Laure Brival, porte parole du collectif de la maternité, gynécologue obstétricienne et chef de service.
Pourtant depuis 2007, cette maternité est dans un état de vétusté alarmant que ce soit pour la sécurité des patientes admises, de leurs enfants ou des personnels qui y travaillent. Si l’ensemble des autorités reconnaît cet état de fait et l’inadéquation des locaux actuels à l’activité réalisée au regard des normes sur la périnatalité, et que tous s’accordent sur l’impossibilité d’une extension sur le site actuel, et conséquemment sur l’impossibilité d’augmenter l’activité à plus de 1700 naissances, que tous les acteurs dont l’établissement requéreur et l’agence Régionale de l’Hospitalisation (AGH) se sont engagés dans un projet de reconstruction du bâtiment afin d’offrir aux patientes, à leurs familles et aux personnels des conditions de travail et d’accueil décentes, tout en préservant le projet médical de l’établissement qui fait sa réputation, le sauvetage de cette maternité est semé d’embuches.
Ainsi en 2011 puis en 2013, l’Agence Régionale de Santé (ARS) a suspendu le projet, conditionnant dans un premier temps la reconstruction à son adossement physique à une autre structure hospitalière puis dans un second temps à sa délocalisation.
Dès lors et depuis bientôt quatre ans, un collectif de soutien à la maternité et à son projet initial, mobilisant de nombreux personnels, usagers, élu(e)s, personnalités publiques et anonymes, mène une lutte exemplaire, entre attente, espoir et désespérance, entre promesses et menaces de fermeture.
Force est de constater en effet que de nombreuses promesses ont été faites par les politiques à l’approche des élections, qu’il s’agisse du président de la République, de ses ministres ou de personnalités locales, sans que ni les actes, ni les financements ne suivent pour reconstruire cette maternité et son centre IVG.
Considérant la logique d’accès aux soins sous l’angle de la proximité en privilégiant des établissements à taille humaine pour répondre aux besoins des femmes de Seine-Saint-Denis, population parfois vulnérable et paupérisée,
Considérant que les activités d’obstétrique de niveau 1 et d’orthogénie ne sont pas valorisées par la tarification à l’acte, et que par conséquent la Maternité des Lilas est dans l’incapacité d’autofinancer sa reconstruction ni même d’emprunter,
Considérant qu’il est important de réaffirmer unanimement le droit des femmes à disposer de leur corps et d’assurer un accès libre et égal à l’IVG pour les femmes de Seine Saint Denis selon les conclusions de l’étude départementale du Mouvement Français Pour le Planning Familial (MFPPF),
Le conseil communautaire d’Est Ensemble enjoint l’Agence Régionale de Santé (ARS) à revoir sa copie afin que cet établissement puisse vivre AUX LILAS et ne pas disparaitre.
Le conseil communautaire d’Est Ensemble demande aux autorités compétentes, administratives et politiques, notamment à l’Etat de tenir les promesses qui ont été faites par un engagement sur la totalité du financement permettant le démarrage du projet de reconstruction de la maternité des Lilas, AUX LILAS, lieu emblématique sur notre territoire. »
** http://www.bagnoletenvert.com/article-sauvons-la-maternite-des-lilas-une-maternite-pas-comme-les-autres-77487657.html