Les ventes de vélos à assistance électrique (VAE) ont fait un bond l’an dernier en France
Lu dans Les Échos sous la plume de Julien Dupont-Calbo
« Les ventes de vélos électriques ont presque doublé l’an dernier en France.
Environ 255.000 VAE ont trouvé preneur.
Alors que l’écosystème était en roue libre depuis l’arrivée du VTT, à la fin des années 1980, les fabricants de petites reines accélèrent à nouveau, aiguillonnés par l’essor des vélos à assistance électrique (VAE) – et dans une moindre mesure par la mode des nouvelles bicyclettes urbaines. « Les industriels se développent à nouveau. Nous avons une très belle autoroute devant nous », se félicite Jérôme Valentin, le président de l’Union sport & cycles, la fédération professionnelle du secteur.
L’an dernier, il s’est vendu quelque 2,78 millions vélos dans l’Hexagone, soit 0,2 % de plus qu’en 2016. Mais c’est surtout en valeur que le gain est conséquent : le marché a frisé 1,3 milliard d’euros, un saut de 9,8% en un an. Le prix de vente moyen a gagné 9 %, à 459 euros. Il faut dire que l’étiquette moyenne d’un VAE affiche 1.564 euros, contre 1.404 euros pour un vélo de course et 396 euros pour un VTT. Un véritable jackpot, avec pas moins de 254.870 VAE qui ont trouvé preneur en 2017 (dont 35.640 VTT à batterie). Soit 90 % de plus qu’en 2016, bien plus que les 107.322 cyclomoteurs vendus et à peine 20.000 unités de moins que les ventes de scooters et de motos cumulées ! Le marché français du VAE pèse désormais 399 millions d’euros.
« Je pense qu’on vendra 1 million de vélos électriques en France dans sept ans », s’enthousiasme Jérôme Valentin, par ailleurs patron de Cycleurope (Gitanes, Peugeot, Bianchi...). En Allemagne, 720.000 VAE ont été écoulés en 2017. En Belgique, le VAE truste déjà 45 % des ventes globales de vélo... « Le phénomène est encore trop récent, nous n’avons pas encore assez de recul pour savoir si le VAE peut prendre des parts de marchés aux petits scooters citadins. Mais c’est possible », juge Benjamin Hughet, le responsable France du groupe néerlandais Accell.
« Speed bikes »
Quoi qu’il advienne, des batteries sont déjà largement installées sur les vélos urbains, les vélos de loisirs et les VTT. Et elles commencent à se placer sur les cadres des vélos de course. Seul bémol – il en faut bien un –, les ventes de « speed bikes » – des vélos électriques capables de rouler à 45 kilomètres à l’heure – restent confidentielles. « Pour ces engins, il faut une assurance et une plaque d’immatriculation, c’est plus compliqué. Mais il existe une demande », confie Denis Briscadieu, le président de CycleLab, un groupe qui contrôle plus d’une centaine de magasins spécialisés. Encore faudra-t-il déterminer si ces machines-là sont des vélos. »