Éric Taton, conseiller municipal PS puis maire-adjoint de 1995 à 2001, a envoyé un commentaire sur notre article Finances communales : le plan « fuite en avant » de Marc Everbecq auquel nous avons répondu.
Nous reproduisons cet échange tel quel en article sur notre blog.
Nous pensons que le pire serait que des décisions (honteuses comme la vente d’Oléron et d’Yzeure par exemple) soient prises sans que les citoyens s’en mêlent.
Que les bouches s’ouvrent ! Que le débat commence.
Pierre Mathon
« Le problème de la part des dépenses de personnel dans les dépenses totales de fonctionnement ne date pas de ce Noël, déjà quand j'étais élu (95-2001) l'alerte avait été donnée. Le Maire actuel n'a fait qu'accroître la dérive. Mais plus on attend pour rééquilibrer plus l'adition fait mal car l'endettement s'accroît.
C'est aussi la preuve qu'il a bâti sa campagne municipale sur le mensonge.
Quid des dépenses qui ne servent pas ou peu aux Bagnoletais ? (coopération décentralisée, voyages de jeunes à l'étranger). Ce sont les premières dépenses qui devraient disparaître.
L'investissement d'aujourd'hui fait les dépenses de fonctionnement de demain (frais de fonctionnement des équipements et charge de la dette), faut-il vraiment faire un téléphérique ?
Quand au travail du dimanche, on dirait du Sarkozy. »
Notre réponse :
Bonjour et merci Éric pour ta contribution au débat sérieux que nous voulons engager sur le budget communal de Bagnolet. Ta contribution est d’autant plus la bienvenue que Bagnolet est entrée dans une zone de turbulence où des décisions catastrophiques pourraient être prises par un maire qui paraît dépassé par les évènements.
Tu as parfaitement raison de souligner que la part des dépenses de personnel dans les dépenses de la commune est un problème ancien à Bagnolet. Ajouté à la charge de la dette il plombe les capacités d’investissement de la commune. Comme tu le soulignes à juste titre, cette dérive ancienne a été accrue par le maire actuel (clientélismes, fait du prince …).
Entre 2001 à 2008 des études ont confirmé ce problème structurel : le cabinet Territoires et Conseil en 2003, M. Christaud Trésorier Principal en 2004 ainsi que le cabinet OSMOSE dans le cadre de l’audit demandé par les Verts en 2002 et réalisé seulement en 2006.
Malheureusement, aucun travail sérieux (c’est-à-dire en profondeur, progressif, ciblé avec pertinence, socialement équitable, concerté et partagé) n’a été entrepris ni par Daniel Mongeau, maire de 1986 à 2001, ni par Marc Everbecq, maire en 2001. Que d’années perdues …
Il faut également constater que l’héritage de 2001 était plombé en raison des dettes liées aux opérations d’urbanisme SIDEC (27 millions d’euros de déficit à la charge des collectivités publiques, département et surtout commune (et ce, uniquement sur les opérations d’aménagement privées –je ne parle pas de la médiathèque et de l’école Francine Fromont).
N’étant pas aux commandes et ne disposant pas d’informations suffisamment complètes et précises (nous n’étions pas non plus correctement informés lorsque nous étions à l’exécutif entre 2001 et 2007), il est particulièrement difficile et délicat de dégager des propositions d’économies.
Ce qui est clair c’est qu’il fallait (il faut toujours) engager un travail de longue haleine. Il est en effet contre-productif de céder à la précipitation par exemple en ne renouvelant pas des emplois nécessaires à la bonne marche du service public et en vendant les « bijoux de familles ».
Je reviendrai sur tout cela en donnant des exemples dont nous avons pu avoir connaissance.
Tu évoques à la fin de ton commentaire la coopération internationale décentralisée et les voyages de jeunes à l’étranger, le projet de téléphérique à la Noue et les horaires d’ouverture de la médiathèque le dimanche : cela mérite un examen plus détaillé auquel nous allons procéder prochainement. Des articles seront consacrés à ces trois questions sur le blog de Bagnolet en Vert.
Je te remercie de ta contribution à ce débat et je compte sur toi pour la suite.
A bientôt.
Pierre Mathon
PS : Éric Taton a été élu socialiste de 1995 à 2001, maire-adjoint à la fin du mandat, particulièrement motivé et compétent sur les questions financières.
Effarant ! Effrayant ! « Nous sommes au bord du gouffre et nous allons faire un pas en avant ». Nous publions, sans attendre, pour votre [...] Vendredi 2 janvier 2009 commentaire (1)