Michel Fèvre était un pilier de Romeurope du Val de Marne, un militant dévoué et remarquable pour lequel nous avions la plus haute estime. Il vient de mourir à 62 ans. C’est avec une grande émotion que nous publions l’article que Le Parisien 94 lui consacre :
Photo : Michel lors d'une réunion nationale de Romeurope à Bordeaux en juin 2009
« « C'était la première fois qu'un Français nous tendait la main »
Stelina, après la disparition du protecteur des Roms, Michel Fèvre
« Un homme gentil », « d'une humanité profonde », « un défenseur des droits de tous les combats », « un militant hors pair [...] un homme au courage tranquille et au regard apaisant » pour la Ligue des droits de l'Homme (LDH) du Val-de-Marne... Voilà comment ceux qui l'ont connu qualifient Michel Fèvre. Cet habitant de Choisy-le-Roi, représentant de Romeurope 94, militant de la LDH, est décédé mercredi soir des suites d'un cancer contre lequel il se battait depuis deux ans. Il avait 62 ans.
« C'est une belle figure de citoyen et de défenseur des droits humains qui disparaît », lâche Marie-Claire Gourinal. Cette membre du bureau de Romeurope 94 reçoit « des tonnes » de courriels saluant la mémoire de l'homme. « Il laisse un immense vide », constate, très ému, Bruno Dufour, directeur d'école à Choisy, l'un de ses plus proches amis avec lequel il était syndiqué au Snuipp, principal syndicat enseignant du premier degré.
Michel Fèvre a indéniablement marqué le département. Ce professeur spécialisé, grand défenseur de la pédagogie Freinet, militant syndical et politique, soutient les sans papiers menacés d'expulsion dès la fin des années 1980. Début des années 2000, il alerte la LDH sur la situation de plus de 1 000 personnes installées dans des camps à Choisy-le-Roi et participe à la création du collectif Romeurope. « Il avait une capacité à ne jamais lâcher le morceau, le tout avec beaucoup de gentillesse et d'humour, ce qui permettait souvent de faire avancer les choses », se souvient avec tendresse Jean-Luc Millet, qui a fondé avec lui la section LDH à Choisy, Orly et Thiais en 1995.
Il participe ainsi en 2004 aux échanges avec le département pour l'installation des familles roms dans la gendarmerie de Saint-Maur.
Après l'occupation du gymnase Joliot-Curie en 2010, il négocie une sortie de crise qui permet l'installation de familles dans des caravanes et crée un vrai réseau entre les comités de soutien.
« Grâce à lui, on a pu quitter le squat où nous habitions à Choisy. Il a vraiment amélioré notre situation, avance, bouleversée, Stelina, qui le connaissait depuis treize ans et habite désormais la gendarmerie de Saint-Maur. C'était la première fois qu'un Français nous tendait la main. J'adresse toutes mes condoléances à sa famille. »
Les obsèques se dérouleront dans la plus stricte intimité autour de sa femme, Christiane et de ses deux fils. Une soirée de commémoration sera organisée prochainement.
Article du Parisien. Anne-Laure Abraham | 10 mai 2014 »