Vivre ensemble dans sa commune, toutes et tous.
Si au lieu de céder aux sirènes de l’exclusion, chaque commune prenait sa modeste part, la question de l’accueil des Roms serait résolue.
Nous publions ci-dessous la lettre ouverte que Romeurope Noisy-le-Grand adresse aux candidats aux élections municipales de Noisy-le-Grand :
« Elections municipales 2014
Lettre ouverte aux candidats
Les élections municipales sont l’occasion de construire un projet pour mieux vivre ensemble dans notre ville.
Comme tous les citoyens noiséens, les membres de Romeurope Noisy-le-Grand attendent de ces élections des réponses pour leur propre vie familiale, pour leur vie de quartier, pour de meilleurs services publics. Nous souhaitons aussi voir reculer les situations de chômage, d’échecs scolaires, de pauvreté ou de mal logements, qui touchent des Noiséens.
Et, comme nous vivons dans un état de droit, nous tenons aussi à ce que soient garantis les droits fondamentaux à toute personne vivant sur notre territoire, même si elle doit un jour être amenée à retourner dans son pays. C’est pourquoi, à l’occasion de ces élections municipales, nous demandons aux candidats, épris de justice et sensibles aux sorts des personnes en difficultés, de se prononcer sur les points suivants au sujet de la politique municipale.
Qu'envisagez-vous de faire pour :
Garantir le respect inconditionnel de la dignité à toute personne vivant à Noisy-le-Grand : C’est le premier principe de la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.
Romeurope Noisy-le-Grand demande que des actions de sensibilisation, culturelles et de lutte contre les préjugés soient proposées dans les institutions publiques et auprès des citoyens de la ville pour faire barrage à la stigmatisation et la discrimination.
Romeurope Noisy-le-Grand demande la création d’un groupe de travail avec les associations et des citoyens solidaires pour soutenir des initiatives de solidarité en direction des familles en difficultés au sein même des dispositifs globaux de lutte contre la pauvreté qui s’adressent à tous.
Rendre accessible le droit à la scolarité : En France, tout enfant de moins de seize ans présent sur le territoire a droit à être scolarisé immédiatement et les institutions publiques sont tenues de favoriser l’accès à ce droit inaliénable.
Romeurope Noisy-le-Grand demande que tout enfant scolarisable soit inscrit dans une école proche de son lieu d’hébergement ou habitat provisoire et ait accès à l’ensemble des dispositifs scolaires.
Mettre en œuvre des conditions décentes au quotidien : au cas où des familles s’installent dans des lieux provisoires.
Romeurope Noisy-le-Grand demande que tout soit mis en œuvre pour un accès à l’eau potable, au ramassage des ordures ménagères, aux services municipaux auxquels elles peuvent prétendre.
Soutenir l’application des dispositifs en vigueur : des mesures existent pour l’intégration des ressortissants Roumains et Bulgares, en particulier leur libre accès au marché du travail depuis le 1er janvier.
Romeurope demande leur application ainsi que celle de la circulaire d’août 2012 dans toute sa dimension de respect et de recherches de solutions favorisant l’intégration, en particulier avant toute expulsion. »
Encadré de Romeurope Noisy-le-Grand :
« Depuis plusieurs années, la migration de familles roms venues des pays de l’Est suscite des attitudes de rejet, de discrimination et même de haine.
Plutôt que des attitudes de réflexion, qui devraient prévaloir avant d’émettre des jugements, l’étranger a toujours suscité la peur et chaque époque a eu ses boucs émissaires.
La parole publique et médiatique se fait l’écho de ces peurs et monte en épingle des faits de délinquance qui finit par faire croire que toute une population est fauteuse de troubles alors que son courage quotidien pour survivre et endurer une misère extrême est visible par tous ceux qui les connaissent.
Expulsées de lieux indignes en lieux encore plus indignes, ces familles vivent dans des bidonvilles insalubres sans accès minimum à l’eau, aux soins de santé, au ramassage des ordures, à la possibilité de scolariser leurs enfants dans de bonnes conditions.
Les politiques d’expulsion et de maintien dans l’insalubrité alimentent l’idée que ces familles veulent vivre comme ça et enferment dans un cercle vicieux de rejet totalement contraire à la fraternité, l’une des valeurs dont se prévaut notre République. »
Pierre Mathon