Il a fallu quatre heures pour venir à bout de l’ordre du jour (chargé) de la réunion municipale de quartier* du Plateau du vendredi 15 mai ! Il faut dire que la dernière remontait à près de sept mois !
Peu de citoyens avaient fait le déplacement (une petite quinzaine d’habitants)… crise de confiance ? En revanche, de nombreux élus étaient présents. Malgré cette présence massive, les questions posées plus de six mois avant, ne s’étaient pas transformées en réponses.
Les citoyens actifs présents n’ont pas caché leur déception, voire leur incompréhension. Certains n’hésitant pas à parler de mépris.
La question de l’implantation des stations Vélib’ a mobilisé l’assistance et suscité le mécontentement. En effet, le Plateau ne bénéficiera pas de station. Et c’est surtout l’absence de station à côté du lycée (qui va bientôt accueillir 1 000 élèves issus de toute la région) qui est apparue la plus douloureuse pour ne pas dire inacceptable. La colère était réelle d’autant que le quartier n’a pas été « gâté » non plus en matière de circulation douce et notamment dans le cadre des aménagements de la rue Louise Michel et de l’avenue Raspail.
Daniel Bernard a insisté sur la bonne dotation en nombre de vélos et de stations pour Bagnolet. Le rappel des règles d’implantation des stations (1-les stations ne peuvent être implantées que dans la limite de 1,5 km de Paris ; 2-faciliter les échanges Paris/banlieue) n’a pas calmé le mécontentement puisque les participants ont observé à juste titre que rien ne s’opposait à l’installation d’une station au lycée Hénaff, la limite du kilomètre et demi se trouvant au terminus du 76 rue Louise-Michel. Le critère d’échange avec Paris serait lui aussi respecté puisque des élèves et des habitants descendent du métro à Mairie des Lilas en venant de Paris pour rejoindre le Plateau. Ils se sont beaucoup étonnés par ailleurs qu’on ait choisi de placer deux stations (une double !) aux Malassis pour desservir la piscine municipale, le conservatoire municipal et le centre de quartier Pablo Neruda alors que d’une part ces équipements ne sont fréquentés que par des Bagnoletais (ce qui n’est pas en cohérence avec le critère d’échange avec Paris …). Et que d’autre part il serait étonnant que des habitants aient l’idée de prendre un vélo pour remonter la côte rue Lénine à partir du centre ville et du métro Gallieni. A contrario ils ont rappelé que la circulation sur le Plateau ne comporte aucun relief en venant de la Porte des Lilas. Les habitants présents ont demandé que la convention liant la ville de Paris avec Bagnolet soit révisée en arguant légitimement que les citoyens n’avaient pas été consultés et qu’ils découvrent seulement maintenant (trop tard !) qu’ils ont été oubliés !
Estimant que leur quartier est particulièrement mal desservi par les transports en commun, les habitants ont largement développé la très mauvaise qualité de la desserte par le bus 76 : fréquence, itinéraire ne permettant pas de rejoindre le métro dans un délai raisonnable …
Concernant la fête de Bagnolet des 13 et 14 juin « nouvelle formule » il a été indiqué que : Au-delà de la rhétorique officielle (« cette année, on associe le monde associatif »), chacun a compris que cela signifiait la suppression (regrettable) du forum des associations.
Au sujet de la propreté, les habitants n’ont pas vraiment été rassurés d’apprendre que faute de moyens, la ville n’était pas convenablement équipée pour ramasser les encombrants.
Quand fut abordée la question des changements d’horaires scolaires qui doivent passer de 9 h à 8 h 30 pour l’ouverture et de 16 h 30 à 16 h pour la fermeture, les participants, surtout les parents d’élèves (responsables FCPE), étaient un peu sur les dents d’autant que ce bouleversement avait été élaboré par les responsables municipaux sans qu’ils aient eu le moindre élément d’information… Et là, surprise, le conseiller municipal délégué chargé des écoles a assuré la main sur le cœur que ce changement ne serait pas mis en œuvre pour la rentrée de septembre 2009. Cette déclaration a beaucoup surpris les parents puisque la veille, il avait, en réunion, affirmé le contraire aux enseignants ! Ce qui, il est vrai, avait provoqué un tollé. D’où peut-être le revirement … qui reste à confirmer.
Les citoyens souhaitaient aussi connaître le calendrier de l’aménagement de l’espace vert de la rue Louise-Michel en soulignant que seule la partie « jardin partagée » était en activité. Il s’agit aujourd’hui d’aménager un petit square et une promenade verte principalement destinée aux personnes résidant dans la MAPAD et leurs familles en visite.
Le directeur des espaces verts leur a répondu que cette année une étude était budgétée. Cependant, ils ont été un peu surpris, une fois de plus, en apprenant que 60 000 € seraient consacrés uniquement pour cette étude… le terrain n’étant pas immense.
Pour finir, le clou de la réunion a été donné par une information qui résume la tonalité de la soirée largement teintée d’ « impuissance du politique » (ainsi que l’ont souligné les citoyens). Une habitante a informé l’assistance et les élus, que le petit parking situé au 14 rue Anatole-France (sur une propriété municipale) avait été privatisé ! Des plots et une chaîne retenant un magnifique panneau « réservé » avaient été posés à l’entrée de ce parking par les services de la ville et les clefs du cadenas remises à des personnes pour leur usage privé. C’est Daniel Bernard qui a été le plus surpris puisque ce petit « arrangement entre amis » avait été fait … dans son dos. Je me suis souvenue que ce petit espace avait été aménagé il y a quelques années à la demande du conseil de quartier (j’y siégeais comme élue référente et j’étais intervenue) afin que ce petit terrain devienne d’intérêt général.
Hélène Zanier
*Il convient de parler de « réunion municipale de quartier » et non plus de « conseil de quartier » qui suppose un minimum d’autonomie de fonctionnement (ne serait-ce que dans l’établissement de l’ordre du jour !)