Qu'on se le dise, la 17ème édition du festival des Murs à pêches de Montreuil aura lieu les 2, 3 et 4 juin 2017. L'Édito :
« On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans »…
Rimbaud l’a dit, on le confirme : le festival des murs à pêches ouvre sa 17 e édition et n’en a pas fini des folies de jeunesse de ce vieux petit lieu du Montreuil mystérieux. Après tout, il en a fallu des fantaisies pour s’établir ici… La folie douce des horticulteurs qui passaient des heures à tailler les fruitiers pour qu’ils s’étirent, s’épanouissent et rougissent au soleil ; celle des jardiniers passionnés, des artisans et des artistes qui inventent et réenchantent les parcelles aujourd’hui. Oui, nos Murs, on les aime à la folie…
« Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin !
L’air est parfois si doux, qu’on ferme la paupière ;
Le vent chargé de bruit - la ville n’est pas loin -
A des parfums de vigne et des parfums de bière… »
La ville n’est pas loin, oui ! Elle a peu à peu englouti les murs et les parcelles, imposant d’autres murs sur les murs anciens – des murs qui éventrent et démembrent et dévorent le Montreuil d’autrefois... Construits pour nourrir les hommes, voici les murs à pêches à leur tour grignotés par la folie des grandeurs et les contingences économiques. Et est-ce qu’ils ne sont pas nécessaires, alors, notre désir, notre énergie, notre tendre folie, pour inventer des projets à la hauteur des murs ? Pour ne pas laisser l’étroitesse d’esprit s’emparer des herbes folles des parcelles, imaginer d’autres lieux, en mouvement, des utopies, littéralement.
« Nuit de juin ! Dix-sept ans ! - On se laisse griser.
La sève est du champagne et vous monte à la tête…
On divague ; on se sent aux lèvres un baiser
Qui palpite là, comme une petite bête… »
Et demain, donc, la majorité d’une 18 ème édition. L’âge de raison ! La sérénité nécessaire pour mettre en pratique les idées, pour mettre en mouvement les volontés.. Construire, solidement, des murs qui pour une fois ne sépareraient pas, mais qui inviteraient au voyage. Consolider, pierre à pierre, brin à brin, cet ilôt vert niché comme un joyau au creux du Grand Paris. Préserver, mais pas garder sous cloche – garder en vie, ouvert aux vents, ouvert aux gens. Paradoxalement, un patrimoine vivant – des murs non pour séparer mais pour relier, non pour enfermer mais pour ouvrir, pour s’ouvrir, et se libérer.
Le défi est immense – on y travaille, tout autant qu’on y songe (cf l'encart ci-contre)
Et d’ici là, semer des grains de folie pour que chaque jour ici vous soit un festival, et - on peut rêver ! - que chaque saison passe pour éternel printemps. Puisqu’ « On n’est pas sérieux quand on a 17 ans »
En 2017, nous dénonçons :
- Un morcellement et un bétonnage permanent du site
- L'absence d'un projet global et ambitieux pour cet espace exceptionnel
- L'abandon du site par la Ville de Montreuil via des transferts de compétences
En 2017, nous souhaitons
- Etre consultés et mis à contribution par les pouvoirs publics
- Voir de nouveaux projets investir de nouvelles parcelles
- Consolider et étendre la protection du site
En 2017, nous invitons
- les festivaliers à soutenir notre combat en s'impliquant à nos côtés
- les instances politiques en place à mesurer la chance unique que représente un tel lieu
- les futurs candidats aux élections législatives à exprimer clairement leur position quant à l'avenir du site des Murs à Pêches »