Dans un communiqué daté du 28 novembre 2014, la municipalité déclare

« Ecoles Jules-Ferry : les engagements sont tenus. »

La réalité est loin d’être aussi simple. Malheureusement pour les enfants des Coutures.

Le communiqué officiel :

« La nouvelle municipalité de Bagnolet a mis l'éducation au cœur du projet municipal.

Dès son élection et dès le premier budget voté en avril dernier, les moyens alloués à l'éducation et aux écoles de Bagnolet ont été augmentés et plus de 1,2 millions d'Euros a été consacré en 2014 aux travaux nécessaires dans les établissements qui avaient été délaissés jusque là.

Comme elle l'a fait pour le groupe scolaire Jean-Jaurès (350 000 € pour la réfection de la toiture effondrée), l'école de La Pêche d'or ou de La Capsulerie, la Municipalité tient ses engagements.

L'équipe municipale se félicite également que son combat pour le classement des établissements scolaires de la ville dans les Réseaux d’Éducation Prioritaire soit reconnu. 100 % des collèges intègrent la nouvelle géographie prioritaire. (Il est exact qu’entre la politique d’Everbecq sacrifiant délibérément les écoles à ses projets mégalos et le travail, entrepris sérieusement par la municipalité actuelle, il y a un monde. Disons-le, nous avons bien fait de mettre fin, lors des élections municipales de mars, à la gestion Everbecq. Ndlr)

Cependant, la vétusté et l'étroitesse de certaines écoles est criante et se heurte de plein fouet à une forte augmentation du nombre de familles sur l'ensemble de la Seine-Saint-Denis.(Curieusement et en dépit du fait que ces faits sont connus et qu’elle a été alertée à de nombreuses reprises sur ce point, la municipalité nouvellement élue n’a pas lancé immédiatement une étude scolaire et fait un moratoire sur les projets immobiliers, qui ont pour conséquence d’aggraver la saturation des écoles. Ainsi l’étude scolaire et la révision du PLU ne seront lancées qu’au conseil municipal de janvier 2015 : avec 8 mois de retard ! Ndlr)

C'est le cas des écoles Jules-Ferry, au cœur du quartier des Coutures à Bagnolet. (Il faut attendre le 6^ème paragraphe pour que le communiqué aborde le problème de l’école Jules Ferry, qui est au cœur de ce débat : ce n’est pas bon signe) Dans ce groupe scolaire de 8 classes de maternelle et 14 classes d’élémentaire -dont une UPE2A (unité pédagogique pour élèves allophones arrivants) et une CLIS (classes pour l'inclusion scolaire)- le manque d'espaces collectifs est criant. (Cela fait 15 ans que le manque d’espace est criant et c’est la raison pour laquelle une solution foncière avait été trouvée en 2006 à mon initiative, lorsque, maire-adjoint à l’urbanisme, j’avais fait acheter à la commune –sur préemption pour extension de l’école - le terrain adjacent à Jules Ferry. Depuis, Everbecq a tenté de revendre la parcelle, mais je m’y suis opposé avec succès –grâce à un recours juridique. Il a quand même persisté et réussi à y installer deux entreprises dont Pietragalla. Ndlr)

Les réfectoires sont trop petits, les dortoirs manquent à la maternelle, les cours et les salles polyvalentes ne permettent pas l'évolution sereine des enfants et les bibliothèques sont réduites à peau de chagrin.

Consciente de ces difficultés, la Municipalité s'est engagée à prendre toutes les mesures qui permettront aux enfants du groupe scolaire Jules-Ferry d'apprendre et de grandir dans les meilleures conditions.

L'ensemble des locaux municipaux à proximité des écoles a vocation à leur être dédiés. La Ville mettra tout en œuvre pour qu'ils permettent l'accueil des enfants dans de bonnes conditions. L'utilisation des locaux municipaux attenants aux écoles et occupés par deux sociétés privées constitue un levier pour répondre à ces difficultés et ils devront être libres pour septembre 2015 (la libération de 380m² est d'ores et déjà programmée pour le début de l'année 2015). (Il s’agit des deux entreprises installées par Everbecq sur le terrain destiné à l’agrandissement de l’école. S’il paraît acquis que l’une des entreprises sera partie début 2015, en revanche, concernant Pietragalla et ses sous-locations, aucun congé officiel ne lui a été signifié –à notre connaissance. Ndlr)

Après la formalisation des besoins avec l’Éducation Nationale, la Municipalité a programmé des réunions techniques afin de proposer des solutions rapides. (« Des solutions » : c’est vague. Pourquoi ne pas écrire qu’il s’agit d’agrandir l’école en utilisant le terrain qui a été acquis pour cela et que la mairie pourra bénéficier pour cela des moyens du PNRQAD* ? Ndlr) C'est au regard des conclusions de ces réunions que les parents d'élèves et la communauté éducative seront rencontrés dans les jours prochains. (Nous proposons que soit créé – en amont - dans les jours qui viennent un groupe de travail pluraliste et ouvert aux parents d’élèves, à l’équipe pédagogique et au conseil de quartier. Ndlr)

L'éducation est une priorité à Bagnolet. Les engagements seront tenus. »

Pierre Mathon

* Dans le PNRQAD (Programme de Rénovation des Quartiers Anciens Dégradés) commun au Bas-Montreuil et aux Coutures, une somme –certes insuffisante et qu’il faudra abonder  – est fléchée pour l’école Jules Ferry.

Le Parisien du vendredi 28 novembre 2014 traite de la révolte des parents d’élèves de l’école Jules ferry pour récupérer les locaux achetés pour l’agrandissement de l’école. Avec nos commentaires :

« BAGNOLET

« Les parents d’élèves veulent récupérer les locaux de Pietragalla

(Le titre de l’article est trompeur, puisque dans la réalité, c’est Mme Pietragalla qui s’est installée dans des locaux destinés à l’école. Les parents d’élèves veulent tout simplement récupérer leurs locaux ! Ndlr)

LES PARENTS D’ÉLÈVES de l’école Jules-Ferry à Bagnolet  n’aiment-ils pas la danse ? (Madame Pietragalla n’aime-t-elle pas les enfants des Coutures ? C’est ce que l’on pourrait écrire si l’on s’en tient aux faits et pour reprendre la mise en opposition journalistique entre la danse et l’école. Ndlr) Ils viennent de lancer une pétition demandant le départ de la chorégraphe Marie-Claude Pietragalla qui occupe, depuis six ans, des locaux à côté du groupe scolaire de 500 élèves, dans le quartier des Coutures (Elle a été installée dans les locaux destinés à l’école par le maire précédent en échange d’un soutien aux municipales. Ndlr). Les parents veulent que la ville récupère, dès janvier, cet espace afin d’en faire bénéficier l’école.

« Nos enfants n’ont pas de salle de motricité, ne peuvent pas avoir de cour d’escrime alors qu’ils ont le matériel et l’enseignante. Ils doivent marcher à l’autre bout de la ville pour suivre des cours de chant, s’emporte Vénéna l’une des mamans signataire de la pétition. Certains ont cours dans un préfabriqué, alors que ce serait si simple de récupérer les locaux de la compagnie de danse. Une compagnie qui par ailleurs ne s’implique pas du tout dans la vie du quartier. »

Le maire PS va (Que n’a-t-il tenu son engagement de campagne électorale dès le début de son mandat ? Cela aurait permis de gagner un an dans l’intérêt des enfants. Ndlr) dénoncer le bail

Il y a six ans, l’ancienne danseuse étoile, qui avait le projet de construire sur la ville son propre centre de danse a signé, en attendant les travaux, un bail précaire avec la municipalité, à conditions très avantageuses : 1000 € par mois pour 400 m². Le projet de construction à l’entrée de la ville n’a pas vu le jour pour des raisons financières  (C’est en effet ce que l’on peut supposer aucune information n’ayant été donnée par la mairie de l’époque sur l’abandon du projet. Ndlr) – une résidence étudiante a été édifiée à l’emplacement prévu. Mais le bail n’a jamais été dénoncé.

Le maire socialiste Tony Di Martino, élu en mars, qui s’était engagé lors de la sa campagne à privilégier le sort des élèves des Coutures est rappelé à l’ordre par les parents. « J’ai dit le 22 septembre que j’allais dénoncer son bail. Mais je ne vais pas le faire dans l’urgence », a précisé hier le maire qui n’entend pas passer à l’acte avant septembre 2015. « En attendant, pour ce qui est du manque de place pour les activités collectives, j’envisage mettre à disposition des locaux du centre de quartier en face de l’école », poursuit l’élu qui a obtenu de la jurée de « Danse avec les stars » qu’elle ouvre ses portes, douze heures par semaine aux associations locales et qu’elle donne une projection gratuite de son dernier spectacle aux Malassis.

Contactée, hier, la chorégraphe ne nous a pas répondu. « Nous avons fait 200 000 € de travaux et nous créons une activité économique et culturelle sur la ville », s’est défendu de son côté, Julien Derouault, son compagnon cité sur France Bleue.

MARIE-PIERRE BOLOGNA »

Suite à l’action des parents et sa médiatisation notamment sur France Info, il semble que la situation soit sur le point d’évoluer favorablement dans l’intérêt des enfants des Coutures. Reste à concrétiser.
À suivre.

Pierre Mathon

L’affaire Pietragalla contre l’école Jules Ferry passe ce matin 27 novembre en boucle sur France INFO :

http://www.franceinfo.fr/actu/societe/article/les-bonnes-affaires-de-marie-claude-pietragalla-agacent-des-parents-d-eleves-608665

Nous n’avons qu’une précision à apporter : ces locaux ont été achetés (préemptés) par la commune de Bagnolet en 2006 (à mon initiative PM) pour agrandir l’école Jules Ferry ! Toute autre utilisation ne saurait être qu’un détournement de cette acquisition.

France Info :  
« M. C Pietragalla « occupe pour un prix modique des locaux de la ville de Bagnolet, qu'elle sous-loue à des compagnies privées, au grand dam des parents d'élèves d'une école voisine qui souffre du manque de place.

La chorégraphe et danseuse Marie-Claude Pietragalla bénéficierait-elle trop de la générosité de la mairie de Bagnolet (Seine-Saint-Denis) ? C'est ce qu'estiment des parents d'élèves qui ont lancé une pétition, mardi 25 novembre, pour demander la dénonciation du bail de la compagnie Pietragalla. La jurée de l'émission Danse avec les Stars paie un loyer dix fois inférieur au prix du marché, explique France Info, pour des locaux qu'elle sous-loue ensuite à d'autres compagnies extérieures. Et ce alors que le bâtiment est situé à quelques pas d'une école qui souffre du manque de place.

Une école aux locaux "vétustes et beaucoup trop exigus"

L'école maternelle et primaire Jules Ferry est si petite qu'une classe a été installée dans un bâtiment préfabriqué posé dans la cour, raconte France Info. Le texte des parents d'élèves parle de locaux "totalement inadaptés, vétustes, mal équipés et beaucoup trop exigus". Un constat semble-t-il partagé par la municipalité, puisque le nouveau maire socialiste de Bagnolet avait promis, pendant sa campagne, de mettre à disposition des élèves les locaux de la compagnie Pietragalla. Une promesse qui n'a pas été mise à exécution.

Celle-ci bénéficie en effet d'un loyer de 1 000 euros pour 400 mètres carrés, accordé par l'ancienne municipalité communiste. De plus, ces locaux ne servent pas uniquement à la compagnie, mais accueille aussi des cours d'autres compagnies privées, en sous-location, pour un chiffre d'affaires de 900 000 euros en 2013. La chorégraphe se défend et met en avant l'activité culturelle et économique que génère sa compagnie, et les investissements effectués pour rénover les bâtiments. Ce qui ne fait pas fléchir les parents d'élèves : en deux jours, la pétition https://www.change.org/p/tony-di-martino-maire-de-bagnolet-et-%C3%A0-son-%C3%A9quipe-municipale-bagnolet-affectation-des-locaux-dits-pietragalla-aux-%C3%A9coles-jules-ferry-d%C3%A8s-la-rentr%C3%A9e-2015 avait déjà atteint 139 signatures, soit les deux tiers de l'objectif fixé par ses organisateurs. »

Pierre Mathon

L’article que nous venions de publier sur ce blog :
http://www.bagnoletenvert.com/article-petition-pour-rendre-a-l-ecole-jules-ferry-ses-locaux-occupes-par-mme-pietragalla-125086205.html