La vigilance doit rester de mise en matière de laïcité et de démocratie concernant les suites du printemps arabe.
Ainsi à Tunis à deux semaines des élections (prévues le 23 octobre) le siège de la télévision Nessma a été pris d’assaut dimanche 9 octobre par deux cents salafistes en réaction à la diffusion du film Persepolis de la cinéaste franco-iranienne Marjane Satrapi (où Dieu, figuré en vieillard avec une longue barbe blanche, apparaît en rêve à l’héroïne). Le film était suivi d’un débat sur l’intégrisme religieux.
Cette agression (avec des pierres, des couteaux et des bâtons) a été préparée par des appels sur facebook à tuer les journalistes à la chaine de télévision Nessma et à venir mettre le feu à ses locaux.
Par ailleurs, le samedi 8 octobre, plusieurs dizaines d’islamistes ont envahi la faculté de lettres de l’université de Sousse dans l’Est de la Tunisie pour protester (avec violences) contre le refus (légal) d’inscription d’une étudiante portant le voile intégral.
Si l’on y ajoute les heurts entre communautés religieuses qui viennent de faire plus de 20 morts (chrétiens « Coptes ») sous les coups des forces de l’ordre au Caire dimanche 9 octobre, à la suite de l’incendie à Assouan d’une église copte, on constate que la vigilance est plus que jamais de mise en matière de laïcité et de démocratie.
Comme le disent de nombreux (espérons qu’ils seront les plus nombreux) citoyens des pays du printemps arabe : « On n’a pas chassé une dictature pour revenir à une autre ».
Hélène Zanier et Pierre Mathon