Pour une gestion rationnelle (écologique) des déchets, il ne faut pas oublier la récupération en vue de leur réutilisation.
Dans cette problématique, figurent les Biffins, les vide-greniers, les glaneurs, mais aussi les « ressourceries ».
Ainsi une trentaine de ressourceries sont programmées en Ile de France d’ici 2019* par le plan régional de gestion des déchets.
Cet article du 22 août du Parisien rend compte de l’ouverture de la première ressourcerie du département au Blanc-Mesnil et à Aulnay.
Pierre Mathon
« Ils donnent une seconde vie à vos déchets
La première ressourcerie du département vient d’être créée, au Blanc-Mesnil et à Aulnay. Elle recycle les objets que vous jetez, avant de les mettre en vente dès le 3 septembre.
Photo Le Parisien Eric Bureau : déchetterie, vendredi. En gilet jaune Elio, « valoriste » récupère les déchets réutilisables, telle cette gazinière apportée par Stéphane (en tee-shirt noir)
N’avez-vous jamais regretté de jeter un objet en bon état ou en panne à la déchetterie? A Aulnay-sous-Bois et au Blanc-Mesnil, on n’a plus mauvaise conscience. Depuis début juillet, dans les déchetteries des deux communes, des « valoristes » en gilet jaune aident les habitants à trier leurs déchets et récupèrent tout ce qui peut être réparable et revendable, meubles, électroménager, ordinateurs, vêtements, jouets, livres…
A Aulnay-sous-Bois, le valoriste s’appelle Elio.
Et vendredi soir, il a le sourire. Stéphane lui apporte des enceintes hi-fi et une gazinière. « Elle n’est pas toute jeune, mais elle marche bien, précise le jeune riverain généreux. Cela aurait été dommage de la jeter, elle peut être utile. » « Aujourd’hui, on a récupéré des choses intéressantes, constate Elio en montrant un appareil photo de marque, deux vélos, des rollers… Leur propriétaire m’a dit qu’ils avaient roulé 50 m. »
En juillet, 5,5 t d’objets ont ainsi été récupérées dans les deux déchetteries, direction la ressourcerie. « En août, on devrait avoir à peu près les mêmes chiffres », explique Anne Pierre, la directrice de la ressourcerie 2 Mains. A ces 5,5 t, il faut ajouter 5,5 t d’autres objets qui ont été récupérés par ses équipes chez des particuliers (33%) ou apportés directement par des habitants dans la zone industrielle du Coudray, côté Blanc-Mesnil.
L’atelier-boutique de la ressourcerie se trouve là, au bout d’une allée du 19 de l’avenue Albert-Einstein. Elle n’a pas encore d’enseigne, mais on la trouve aisément. Devant l’entrée, un homme retape un lit pour enfant. Et dans l’immense hangar, un autre répare une armoire pendant qu’un troisième ponce à la main un vieux secrétaire. « C’est du beau travail, sourit Anne Pierre. Je suis sûre qu’on va se les arracher. »
Ces trois ingénieux bricoleurs, Daniel, 46 ans, Hossman, 21 ans, et Dougouré, 57 ans, sont des « personnes en parcours ». « La ressourcerie a deux objectifs, le développement durable et la réinsertion sociale, explique Anne Pierre. L’association compte quatre permanents et huit salariés en emploi-tremplin. Nous leur apportons une formation et, espérons-le, un nouveau départ. L’argent récolté dans les ventes servira à pérenniser la structure, les salariés étant payés par l’Etat. »
En ce vendredi soir, Dougouré entreprend de ranger le hangar envahi par les objets les plus hétéroclites, du salon de jardin au réfrigérateur. « Nous avons du travail car il faut transformer ce bazar en boutique digne de ce nom, avoue Anne Pierre. A partir du 3 septembre, le premier samedi de chaque mois, nous allons mettre en vente les objets les plus intéressants, à l’exception de l’électroménager et des ordinateurs, pour lesquels nous n’avons pas encore de réparateur. Nous les vendrons au prix le plus bas possible pour que tout le monde en profite. »
ERIC BUREAU Le Parisien 22 août 2011 »
* En 2009, le plan régional d’élimination des déchets ménagers et assimilés (PREDMA) d’Ile-de-France http://www.ordif.com/public/fiche.tpl?id=10462 s'est donné pour objectif de créer 30 ressourceries d’ici à 2019.
Aulnay-sous-Bois et Le Blanc-Mesnil ont alors décidé de s’unir pour imaginer la leur. Après une étude de faisabilité positive en 2010, elles ont confié sa réalisation à l’association de prévention spécialisée Grajar 93, qui a reçu des subventions notamment des villes du Blanc-Mesnil et d'Aulnay, de l’Ademe, de la Région, du Département et du Sitom 93.
