Un convoi de déchets radioactifs, en provenance de l’Italie, vient d’emprunter les voies RER
Cécile Duflot, présente avec une vingtaine de personnes devant la gare de Villeneuve Saint-Georges, où elle habite, a protesté contre le passage du convoi des déchets nucléaires et l’opacité qui l’entoure.
Le convoi nucléaire est passé vers 6 heures, empruntant les voies du RER pour se diriger vers Versailles où des manifestants avaient déployé une banderole qui disait « Un train de déchets nucléaires va traverser votre ville, étiez-vous au courant ? »
Le convoi est dénoncé par le Réseau Sortir du Nucléaire (voir le communiqué qui suit) et par Sud-Rail qui a pointé les mensonges qui accompagnent le transport des déchets nucléaires
Le communiqué du réseau Sortir du Nucléaire du 4 février 2011
« Nouveau transport de déchets hautement radioactifs de l'Italie vers La France : le convoi empruntera les voies RER !
Nouveau transport de déchets hautement radioactifs de l'Italie vers La France : le convoi empruntera les voies RER !
Alors que les ministres français et italien de l'énergie tentent par les grands moyens d'intégrer l'énergie nucléaire dans les objectifs de l'Union Européenne en la maquillant en énergie propre (1), le passage d'un convoi de déchets radioactifs d'Italie à La France se prépare en catimini. Trois jours seulement après le passage d'un convoi de déchets radioactifs belges, les populations européennes sont à nouveau exposées au risque nucléaire par Areva et leurs gouvernements.
Ce dimanche 6 février, un train transportant un container de combustible usé italien hautement radioactif, issu du réacteur à eau bouillante de Garigliano, quittera le site de stockage d’Avogadro (Piémont) pour rejoindre le terminal ferroviaire de Valognes (Manche). En France, il traversera la Savoie, l'Ain, la Saône-et-Loire, la Côte-d'Or, l'Yonne, la Seine-et-Marne, l'Essone, le Val-de-Marne, les Yvelines, l'Eure, le Calvados et la Manche. En région parisienne, il empruntera les voies du RER. Ces déchets seront ensuite acheminés par la route à l'usine AREVA de La Hague pour y être - selon le terme employé par AREVA – « traités », puis repartiront à une date indéterminée en Italie, où aucune solution n'existe pour les accueillir (2).
Non seulement le traitement à l'usine de La Hague ne diminue pas la radioactivité des déchets mais il augmente leur volume. Ainsi ce transport de déchets très radioactifs est insensé : il expose les populations sans autre motif que de faire tourner l'usine d'Areva à La Hague.
"A l'heure où le gouvernement italien souhaite relancer le nucléaire, contre la volonté de la majorité de la population qui a décidé la sortie du nucléaire par référendum en 1987, les autorités italiennes envoient ces déchets extrêmement radioactifs loin de leur territoire, espérant ainsi retarder et masquer la problématique de l'impossible gestion des déchets nucléaires " dénonce le Réseau "Sortir du nucléaire".
"Nous nous associons au Réseau "Sortir du nucléaire" pour dénoncer cet épisode doublement honteux, parce que présentant des risques et des dangers pour la population et pour l'environnement, et parce qu'il a été tenu sous silence par tous les responsables et ceux qui en avaient connaissance", déclare Fabienne Melmi, de Rete Nazionale Antinucleare (RNA)
Le Réseau "Sortir du nucléaire" et la Rete Nazionale Antinucleare appellent à une mobilisation tout le long du trajet, et rappellent que le nucléaire n'est ni propre ni sûr. Il n'existe aucune solution pour gérer les déchets nucléaires et la France n'est pas la poubelle nucléaire de l'Europe ! Une seule solution : arrêter d'en produire et ne surtout pas relancer la machine !
Contacts presse:
Réseau "Sortir du nucléaire"
Laura Hameaux : 06 85 23 05 11
Rete Nazionale Antinucleare (Réseau Italien Antinucléaire)
Fabienne Melmi : fabiennemelmi@hotmail.it
Voir les horaires du train sur : http://groupes.sortirdunucleaire.org/mot/transports
NOTES :
(1) Voir notre communiqué sur le Sommet européen sur l'énergie le 4 février :
http://www.sortirdunucleaire.org/actualites/communiques/affiche.php?aff=756
(2) Même l'ASN (Autorité de Sureté Nucléaire) exprimait dans une note du 18 novembre 2007 des réserves quant à la légalité de ces transports. Extrait de la note: "A l'occasion du premier transport de combustibles usés italiens vers l'usine de La Hague en vue de leur traitement, l'ASN rappelle publiquement ses réserves sur l'accord intergouvernemental qui encadre cette opération. (...) L'ASN considère que les délais indiqués dans cet accord, prévoyant la réception des combustibles entre 2007 et 2015 et le retour en Italie des déchets issus du retraitement entre 2020 et 2025, ne sont pas justifiés techniquement." »
Le Parisien :
« Annoncé initialement pour la nuit de samedi à dimanche, le transport de déchets nucléaires par voie ferrée au départ d'Avogaro (Italie) à destination de la Hague (Manche) a traversé cette nuit le sud de l’Ile-de-France et notamment la Seine-et-Marne. Il a emprunté la ligne Sud-Est et traversé les territoires de plusieurs communes le long de la ligne D du RER.
A 2 h 30, il a fait son entrée à Montereau -Fault-Yonne puis est passé par Moret-sur-Loing, Champagne-sur-Seine, Vernou-La-Celle, Vulaines-sur-Seine, Héricy, Fontaine-le-Port, Chartrettes, Livry-sur-Seine, Melun, Savigny-le-Temple, Lieusaint et Combs-la-Ville qu'il quittait à 3 h 30 pour traverser le département voisin de l’Essonne, le Val-de-Marne et les Yvelines. Il a notamment été signalé à l'arrêt en gare de Versailles-chantiers vers 7 heures. Une vingtaine de personnes, dont la dirigeante écologiste Cécile Duflot, ont dénoncé à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) "l'opacité" entourant le passage en France de ce convoi en provenance d'Italie. »