Sur l’invitation du responsable de la cuisine du collège Politzer, j’ai rendu visite à cet établissement ce matin, jeudi 16 octobre pour constater de visu le fonctionnement du procédé biologique du bac à graisse.
Depuis 2011, le collège Politzer fait partie des trois établissements de Bagnolet (avec le lycée Hénaff et bientôt la Mapad) à s’être équipé d’un système biologique de traitement des eaux grasses de cuisine.
Pour les gros producteurs – le collège confectionne 450 repas par jour / 1 800 par semaine - la règlementation oblige à retenir les graisses dans un bac. Ce bac à graisse, toujours réglementairement, doit être vidé, nettoyé tous les mois et la graisse récupérée, transportée par camion, fait l’objet soit d’un traitement partiel, soit d’une incinération.
Or, un traitement, in situ, par des bactéries « gourmandes » permet une économie de 14 tonnes de CO2 en éliminant ce transport par camions. Il économise également 2 000 litres d’eau par an.
Bien entendu, cette économie de production de CO2 et d’eau ne sont pas les seuls avantages du procédé Écobact’Air de la start-up Bactinéo http://www.bactineo.fr/graisse.html
Outre cette contribution vertueuse pour ralentir les changements climatiques (CO2) et la pollution de l’air (microparticules de diesel tueuses), le système permet des économies budgétaires à l’utilisateur.
Ainsi, alors que le collège dépensait 3 000 € par an – et encore en ne respectant pas complètement la fréquence des vidanges ! (c’est le cas des autres utilisateurs évidemment) -, aujourd’hui, ce nouveau procédé ne lui revient plus qu’à 1 200 €. Le retour sur investissement n’est que 18 mois environ !
Ce procédé comprend le cocktail biologique de bactéries, un contrôle indépendant de l’Institut Pasteur de Lille par an et l’entretien du matériel.
Même si aujourd’hui, Claude Cambon, le créateur de Bactinéo est arrivé à la reconnaissance, cette entreprise a mis 20 ans pour convaincre tant la paresse intellectuelle des décideurs est grande, aussi grande et paralysante que leur résistance aux changements*.
Ainsi, son créateur, se lance dans un nouveau label consacré à la dépollution biologique et propre : les « Nez Verts ».
Pour conclure : nous attendons que les autres cantines de Bagnolet installent ce procédé et tout particulièrement la cuisine centrale.
* On constate malheureusement cette résistance aux changements vertueux, dans le domaine des déchets où les (ir)responsables politiques préfèrent ruiner les finances publiques en faisant confiance à des industriels pollueurs plutôt que d’engager des politiques propres et sobres en fonds publics et qui en plus ne marchent pas. C’est le cas du tri mécano biologique que le SYCTOM veut imposer à Romainville, mais aussi à Ivry.