Le « château » de l’étang se trouvant (en raison de l’horrible projet architectural du maire) sous les feux de l’actualité, il nous a semblé utile d’en faire l’historique.
Nous y consacrerons plusieurs articles.
Façade et coupe du projet "massacreur"
Le premier traite de la période qui va de 1850, date de l’achat d’un étang et du terrain qui l’entoure, en haut de la Grande rue (devenue ensuite rue Sadi Carnot), par un certain M. Micoud à l’acquisition par la ville de Bagnolet en 1942 du Château de l’Étang tel que nous le connaissons actuellement (moins l'étang et avec quelques transformations).
Voici ce qu’en disait un article du bulletin municipal du mois de décembre 1988 :
« Bagnolet n’est qu’un petit village agricole de 1298 habitants, quand M. Micoud achète vers 1850, un étang et le terrain qui l’entoure.
Cette parcelle d’un hectare est située au bout de la grande rue qui est, dès cette époque, l’artère principale de Bagnolet (aujourd’hui rue Sadi-Carnot).
80 % de la population y réside. C’est le centre de la ville.
Vers 1850, M. Micoud fait construire maison et pavillon près de l’étang.
Mais, en 1875, il revend sa propriété à M. Buhler.
L’histoire du château de l’Etang commence.
Le château, tel que nous le connaissons aujourd’hui, date de la fin du 19e siècle. C’est une grosse demeure bourgeoise, possédant une terrasse sur le joli parc au milieu duquel se trouve une pièce d’eau de 35 mètres de diamètre.
L’ensemble d’une superficie de 10 476 m² comporte en outre une orangerie, une serre, un jardin potager et divers pavillons ou dépendances.
L’étang servira pendant plusieurs années de réservoir pour l’alimentation en eau de la savonnerie Schweizer (au 140 de la Grande rue). »
Voici ce qu’écrivait Marcel Picard, « l’historien de Bagnolet » (décédé en octobre de l’année dernière), dans son livre « Bagnolet dans l’histoire » :
« Le « château » de l’étang
Le plan d’embellissement, d’aménagement et d’extension de la commune de 1930 comportait l’acquisition d’un grand terrain (4816 m²) rue de la Capsulerie et du Château de l’étang.
Le 30 janvier 1933, alors que le propriétaire du château de l’étang, M. Buhler est décédé, le maire informe le conseil que « les fils offrent de vendre le domaine à condition que celui-ci soit affecté à un dispensaire, un hospice de vieillards, un sana ou un parc public de façon à conserver son aspect général.
L’ensemble a une superficie de 10 476 m², comprend un grand corps de bâtiment avec un étage et un second étage lambrissé en bon état d’entretien, possédant une terrasse sur un joli parc au milieu duquel se trouve une pièce d’eau de 35 m de diamètre. Il comporte en outre une orangerie, une serre, un jardin potager et divers pavillons ou dépendances. Le tout est clos de murs et de grandes grilles. En plus s’ajouterait un terrain de 99,12 m², sentier de la Tranchée, dans lequel se trouve la source de l’étang.
Le conseil émet le vœu que « le département affecte le legs Marmottan (70 000 F) qui vient de lui être dévolu à cette acquisition et consent à supporter la moitié de la dépense supplémentaire qui sera nécessaire pour la cession du château de l’étang ». En 1936, devant l’impossibilité d’acquérir la propriété, le plan d’embellissement est modifié.
Mais le 27 février 1939 à la suite d’entretiens avec le Dr Buhler copropriétaire, un accord de principe est conclu et le conseil approuve l’acquisition de la propriété.
Le 11 avril 1941, la Délégation spéciale confirmera la délibération du 27 février 1939 « qui n’a pu, en raison des circonstances, recevoir exécution » et l’acte de vente est signé le 30 avril 1942. »
À suivre.
Pierre Mathon
