Suite à la bavure policière qui a coûté un œil à Joachim Gatti, la fresque « Montr’œil », située à la Croix-de-Chavaux, (à l’entrée de la rue piétonne, à deux pas de la clinique squattée), a pris ces derniers jours un sens tragique.
Ce n’est pas la première fois que ce type de drame se produit puisque c’est, en France, la huitième personne à avoir perdu un œil suite à un tir de flash-ball par la police.
Les députés Verts viennent donc de déposer à l'Assemblée Nationale une proposition de loi afin d'interdire l'utilisation par la police des flash-balls (ainsi que des pistolets à impulsions électriques - taser), qui sont devenus "une source de bavures".
"Depuis 2005, en raison de l'utilisation du flash-ball, huit personnes ont été grièvement blessées à l'occasion d'incidents intervenus aux Mureaux, à Clichy-sous-Bois, à Nantes, à Toulouse, à Villiers-le-Bel, Neuilly-sur-Marne et enfin à Montreuil", soulignent Noël Mamère, François de Rugy et Yves Cochet, dans un communiqué.
La maire et sénatrice Verte Dominique Voynet avait dénoncé "une démonstration de force totalement inutile".
Le flash-ball est une arme de 4ème catégorie utilisée dans sa version "Super pro" (deux canons superposés) par les policiers et les gendarmes. A dix mètres de distance (avec une portée utile de quinze mètres), sa balle fait l'effet d'un uppercut donné par un bon boxeur.
Le texte des députés Verts interdit "toute forme d'utilisation d'arme de 4ème catégorie par la police ou la gendarmerie contre des attroupements et des manifestations ainsi que leur commercialisation ou leur distribution pour des polices municipales ou des particuliers", selon son titre complet.
Pierre Mathon (avec AFP)
Photos : le "détournement" de la fresqque "Montr'oeil" (avant, après)