Engagé dans le combat écologiste depuis des années, Nicolas Hulot est un proche et un ami de plusieurs candidats d’Europe écologie. Les journalistes ont voulu en savoir plus, ces dernières semaines. Élections oblige !
Extraits de l’émission Dimanche + (Canal+) du 31 mai 2009
A-Sophie Lapix : Alors, vous avez choisi de soutenir Europe écologie, pour les Européennes. Est-ce qu’ils vous ont demandé de mouiller davantage votre chemise ?
N. Hulot : Evidemment. J’ai affirmé mon amitié, je ne peux pas la nier. J’ai des proches, avec qui j’ai monté le Pacte écologique, qui sont tête de liste, comme Jean-Paul Besset. Évidemment qu’il y a des convergences. J’ai aussi des amis ailleurs, mais j’ai des affinités évidentes, je ne vais pas les renier.
Le seule chose, c’est que mon engagement, qui est aussi politique, qui ne passe pas par les urnes, qui est - à ma manière – de créer de la convergence et de créer de la mobilisation sur des sujets particulièrement complexes, m’oblige à une certaine indépendance. Donc, malheureusement…
A-Sophie Lapix : Vous avez peur de perdre certains amis en en privilégiant d’autres ?
N. Hulot : C’est pas une peur, c’est que pour moi, on est dans une réalité tellement complexe qu’on a besoin de tous les membres de la société sur ce sujet-là. Et moi, mon job, c’est d’aller chercher chez ceux qui sont le plus éloignés. Si j’arrive avec une étiquette partisane, ils ne me reçoivent pas. Donc, j’ai une obligation – pour l’instant – d’une certaine neutralité.
Mais une indépendance, ça ne veut pas dire pour autant que je suis anesthésié et que je n’ai pas d’affinités. Donc, voilà, je ne peux pas le nier. Et je suis content, quand même, qu’il y ait des gens, au moment où on se tourne vers l’Europe qui est un espace essentiel dès lors qu’il demeure un espace de stabilité et qui devient une espace de créativité, qu’il y ait des gens qui n’aient pas relégué la crise écologique, ou ajourné la résolution de la crise écologique, parce qu’une autre crise est survenue entretemps.
Nicolas Hulot avec Jean-Paul Besset, la "plume" du Pacte écologique et un des initiateurs d'Europe Ecologie; tête de liste dans la région Massif central-Centre
Quelques déclarations récentes de Nicolas Hulot :
Nicolas Hulot : “Nous sommes sous la main dans nos plans de relance économique, comme paralysés dans nos conservatismes sociaux. Et même sur l'environnement, il faut aller beaucoup plus loin.” “Il faut une réponse aux crises "Tout est lié : la crise sociale, la crise économique, la crise environnementale”.
Nicolas Hulot : “Ma révolution se nourrit de réformes. Il faut réinventer une solidarité mondiale, organiser la planète pour changer la croissance, organiser la décroissance des riches, en douceur, sans tuer les équilibres sociaux... Il faut que le FMI, la banque mondiale, l'OMC obéissent à de nouvelles contraintes.”
Nicolas Hulot : “Le système est à bout de souffle”. "On est assis sur les ruines d'un système et on s'entête à le corriger alors qu'il faut changer de modèle".
Nicolas Hulot : “Qu'on cesse de financer des projets contraires à la réalité. C'est un changement très profond, très compliqué à mettre en œuvre.”
Nicolas Hulot : Il faut “faire de l'Europe un espace essentiel, un foyer d'humanisme, de créativité. Cela peut être l'endroit où l'on modélise un nouveau paradigme économique” Mais il faut résister aux derniers soubresauts de l'ultralibéralisme qui règne encore à Bruxelles et à Strasbourg. La doctrine du profit et du laisser-faire est non seulement indécente, en pleine crise. Elle est aussi et surtout, paralysante et inefficiente. Il faut des normes, de la régulation, du volontarisme et de l'action”.
Nicolas Hulot : “Mon mode d'engagement m'oblige à une certaine neutralité: c'est parce que je parle à tout le monde, que j'ai pu aider à monter le Grenelle, ou le "paquet" climat-énergie. Mais je ne vais pas être hypocrite et nier mon histoire, mes amitiés, mes affinités avec Europe Ecologie !”