Le Parisien.fr du 17 août 2017 publie une information déjà ancienne : elle figurait dans le bulletin municipal de juillet.
Et, toujours sur ce blog, après avoir consulté la liste des biens en vente sur le site internet de la Ville :
http://lesvertsbagnolet.over-blog.com/2017/07/quand-la-municipalite-actuelle-vend-les-bijoux-de-famille.html
L'idée de vendre les biens immobiliers de la commune non utilisés par des services publics n'est pas originale, je l'avais eue en 2001-2007 lorsque j'étais maire-adjoint à l'urbanisme. Mais de là à vendre le patrimoine immobilier abritant du service public comme l'a fait Everbecq … (qui s'apprêtait à vendre les gymnases avenue de la République, la colonie d'Oléron ou le stade la Briqueterie) et dans son sillage T. di Martino, il y a un gouffre que ceux qui précipitent Bagnolet dans les affres de la crise immobilière et financière ont franchi ! L'exemple du terrain de l'école Joliot-Curie vendu à Bouygues ainsi que d'autres terrains communaux sont là pour compléter le tableau. Et tout ça au détriment de notre cadre de vie !
Là rien ne va plus : non seulement on met en vente des propriétés communales occupées (!), mais aussi un monument historique (la première école publique de Bagnolet au 47, rue Sadi-Carnot). Sans oublier quelques biens qui manquent …
« Curieusement » aussi – LOL – aucun critère n'est fixé, ce que j'avais demandé en vain lorsque j'étais maire-adjoint... pour les quelques biens qu'il est légitime de vendre (certains l'ont été, mais en tout arbitraire, et ça continue). Mais est-ce si « curieux » ?
Et point n'était besoin pour cela de payer un bureau d'études privé (ce que Le Parisien omet de préciser) : les services communaux en interne avaient parfaitement la capacité de constituer la liste des biens privés de la Ville.
L'article du Parisien :
« Bagnolet : qui veut acheter les biens immobiliers de la commune ?
Si vous souhaitez vous installer à Bagnolet, ne vous cantonnez pas aux agences immobilières ou aux sites d’annonces en ligne. La mairie (PS) a aussi des choses à vous proposer. Une liste de quinze biens - pavillons, appartements, immeuble - a récemment été publiée sur le site de la ville. Les candidats ont jusqu’à fin septembre pour se manifester. Deux autres lots suivront en 2018 et 2019. ( ? ? ? Ndlr) Une potentielle « manne financière exceptionnelle » pour Bagnolet, une des communes les plus endettées de France (138 M€ début 2017, NDLR). (C'est vrai : Bagnolet est la troisième ville la plus endettée de France dans sa catégorie Ndlr)
De quels biens s’agit-il ?
Disséminés dans les quartiers de La Dhuys, du Plateau ou du centre, ce sont surtout des maisons ouvrières anciennes ayant besoin d’une complète rénovation (et parfois occupées … Ndlr). Un petit immeuble est aussi en vente (il s'agit de l'immeuble du 46 rue Sadi-Carnot qui a failli être vendu une bouchée de pain par Everbecq à un certain Monsieur Stanislas et que j'avais – personnellement comme maire-adjoint – fléché comme résidence multi-sites destinée aux démunis. Ndlr) mais a été proposé en priorité aux bailleurs. Deux autres listes, comprenant de l’activité économique et des terrains, suivront en 2018 et 2019 (re ??? Ndlr). Au total, 35 biens seront cédés (visiblement, au-delà de la liste qui figure sur le site de la Ville et que nous avons consultée, d'autres immeubles – lesquels ? - sont destinés à être vendus … Bonjour la transparence. Ndlr).
D’où viennent-ils ?
La ville met uniquement en vente son patrimoine privé, c’est-à-dire « qui ne concourt pas à la mise en œuvre du service public ». « Ces logements constituent des legs, des biens sans maître, des terrains qui ont été achetés pour constituer de la réserve foncière ou en prévision d’un projet comme un élargissement de voies », détaille-t-on à la municipalité.
Combien ça coûte ?
Chaque bien a fait l’objet d’une estimation par la chambre régionale des comptes (on ne voit pas très bien ce que la Chambre régionale des comptes vient faire là-dedans... Ndlr) et la Direction immobilier de l’Etat (DIE, anciennement France Domaine). Les prix minimums ont ensuite été fixés selon ceux du marché « mais plus cela rapportera à la ville, mieux ce sera ».
L’acheteur retenu dépendra de ses intentions : « Si vous achetez un pavillon pour le réhabiliter à l’identique, le prix accepté sera moindre que si vous projetez de le raser pour y construire un immeuble de deux étages, précise-t-on à la municipalité de Bagnolet. En général, on milite pour une réhabilitation en l’état. C’est moins avantageux sur le plan financier pour la commune mais cela contribue à la préservation du patrimoine existant, particulièrement des maisons des années 1960. »
Quand seront choisis les candidats ?
A l’automne, une commission composée d’élus étudiera chaque projet et, pour cette première tranche, les ventes passeront en conseil municipal à partir de décembre.
Quel bénéfice espère en tirer la ville ?
Selon l’estimation de la DIE, le total de ces ventes rapportera 30 M€ au minimum (Faux ! Bien moins. Ndlr). « Ce n’est pas fléché comme ça mais, sans cette manne exceptionnelle, nous aurions du mal à financer la rénovation urbaine », explique-t-on à la municipalité. La ville doit en effet trouver 25 M€ pour financer les opérations en cours dans les quartiers de La Noue et des Malassis. (Ce trou financier est en revanche bien réel mais ce n'est pas avec ce type d'expédient qu'on arrivera à le combler ! Ndlr.)
Renseignements auprès du service foncier : 01.49.93.60.58.leparisien.fr »
On ne peut s'empêcher par ailleurs de constater qu'il s'agit là de la part de la municipalité actuelle d'une tentative à courte vue et dérisoire de combler un trou budgétaire profond et structurel.
Pierre Mathon
Photo : l'immeuble du 66, rue S. Carnot