Au CODERST 93 (Conseil Départemental de l’Environnement et des Risques Sanitaires et Technologiques)
Mardi 13 octobre, je représentais Environnement 93 au CODERST (COnseil Départemental de l’Environnement et des Risques Sanitaires et Technologiques ) de Seine-Saint-Denis.
Quelques constatations :
Plusieurs sujets étaient à l’ordre du jour.
En particulier celui de la CPCU à Saint-Ouen qui exploite des chaufferies de très grande capacité. Cette société a décidé d’introduire une dose de combustible « biomasse » (bois énergie) dans son charbon (énergie fossile).
Cela est présenté comme une avancée vertueuse et écologique sauf que … la biomasse retenue arrive des Etats-Unis par cargos. Il s’agit de « black pellets », granulés fabriqués uniquement aux U.S.
Qu’on s’entende bien, il n’est pas ici reproché aux U.S. d’être le méchant pays « impérialiste, le diable pour certains,… Non, son défaut rédhibitoire réside dans son éloignement. Importer de U.S. ou de Chine ou encore d’Inde génère une énorme consommation de pétrole – donc une production de CO2, mais aussi d’un tas d’autres polluants – constituée par les cargos, les péniches et autres camions, consommation (cachée mais réelle) qu’on doit ajouter dans le bilan carbone et écologique de ce « nouveau » combustible censé « écolo » – donc bel et bon -.
Non, la révolution énergétique ne peut se penser et se construire à l’aune d’un facteur unique et isolé mais en termes de bilan écologique global.
Le bois-énergie peut constituer une étape intéressante quand la ressource est proche, pas quand elle doit traverser l’Atlantique !
Attention danger : en Seine Saint-Denis, la nappe phréatique remonte dangereusement !
Le deuxième dossier alarmant a été celui du prolongement de la ligne 12 de la RATP sous l’angle des impacts sur les eaux souterraines.
On découvre ainsi que chaque projet mesure et prévoit comme il peut les impacts de son ouvrage sur les nappes phréatiques, mais que personne ne prévoit l’effet cumulatif des autres maîtres d’ouvrage sur un même territoire.
Concernant la ligne 12, « l’effet barrage » est anticipé – certainement le mieux possible – par la RATP, maître d’ouvrage, mais suite à mon interpellation sur l’effet cumulatif des autres ouvrages qui sont déjà « dans les tuyaux » et ceux « dans les tiroirs » sans compter ceux qui verront le jour sans maîtrise publique, non seulement le responsable RATP ne nie pas le danger, mais apporte de « l’eau à mon moulin » en s’inquiétant par avance du forage de la ligne 15 du Grand Paris Express qui sera un ouvrage à très grande profondeur – donc encore plus impactant -.
Il précise que la remontée des nappes phréatiques s’explique aussi historiquement en Seine Saint-Denis par l’arrêt des pompages industriels.
Depuis, j’ai reçu le témoignage de projets ayant été abandonnés par des promoteurs qui auraient dû faire face à des surcoûts insurmontables en raison de la proximité de la surface des eaux souterraines. D’autres rappellent aussi, il y a quelques années, l’effondrement spectaculaire d’une cour d’école en plein Paris et le danger d’effondrement dans un trou de 9 m d’une … piscine, toujours à Paris.
La circulation des eaux souterraines est aussi un facteur aggravant en cas de fortes précipitations et d’inondations bien évidemment. Notre région n’est pas à l’abri… de moins en moins à l’abri.
Hélène Zanier
Hélène Zanier