Nous reproduisons ci-dessous l'article publié sur le blog de Romainville-Sud qui tiré lui-même d'un article de la Gazette des communes sur la collecte pneumatique des déchets du 8 décembre :
8 Décembre 2016
Et BiiiiiM
C'est bon ? ça clôt ce foutu débat à la con sur l'utilisation des pompes à merdes - de la collecte pneumatique...
Même l'Ademe n'ose plus parler...
Même l'Ademe n'ose financer cet aspirateur à pognon.
Comme vous êtes super-cool en plus d'être des bôgosses, on vous file l'article de la Commune des Gazettes.
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La collecte pneumatique des déchets présente certains avantages mais aussi beaucoup d’inconvénients, notamment le coût. Amorce est très prudent, l’Ademe encore plus, en ne communiquant pas sur le sujet, en étudiant actuellement trois sites, mais en ne finançant plus de projets.
Quelques villes ont adopté la collecte pneumatique des déchets (par aspiration) : Romainville (Seine-Saint-Denis) depuis 2011 pour 3 500 logements aujourd’hui, Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) depuis 2013-2014 pour 1 600 et 1 000 logements, Paris avec Clichy-Batignolles depuis 2013 pour presque 200 000 m2 et 6 500 habitants à terme, Vitry-sur-Seine depuis 2015 pour 10 000 logements à terme et Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) depuis 2016.
Externalités monétarisables ou non
La collecte pneumatique nécessite un habitat urbain dense. Elle est très adaptée lors de réaménagements de quartiers (Clichy-Batignolles, Fort d’Issy, Vitry, Romainville) et surtout pour des opérations neuves (Saint-Ouen, Bords de Seine à Issy).
Si le sous-sol est peu ou pas encombré de réseaux, les travaux de génie civil sont réduits. Cette collecte est simple et comparable à un réseau d’égouts. Elle fonctionne par centrale d’aspiration ou plus [1] rarement, comme à Issy-les-Moulineaux, par camions aspirants. Les avantages en matière environnementale et de cadre de vie sont importants, même s’ils sont difficiles à évaluer.
La collecte pneumatique a coûté 4,7 M € HT au Fort d’Issy et 9,9 M HT aux ‘Bords de Seine’, financés à 100 % par les promoteurs (sauf étude et camion de collecte mobile). Le coût de fonctionnement est deux fois plus élevé qu’une collecte classique.
« Notre bilan prévisionnel de 2008 conduisait, sur le plan financier, à une appréciation négative du projet, les coûts d’investissement étant défavorables, en dépit des économies de fonctionnement », reconnait-on à la Direction propreté de la ville de Paris.
En revanche, en intégrant des externalités monétarisables (210 000 euros par an de gestion des bacs, 170 000 euros par an de temps d’attente derrière les camions-benne et 7 000 euros par an d’accidents du travail de rippeurs) ou en intégrant des externalités non monétarisables (congestion urbaine, bruit), « l’appréciation devenait favorable ».
Vitry-sur-Seine : « le coût de fonctionnement sera connu à plein régime »
Le groupement Sita-Ros Roca a réalisé les études, le dossier de permis de construire, le terminal de collecte, les travaux de raccordement à quatre quartiers de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) dont un nouveau, pour un montant de 26 millions d’euros HT. Le terminal dessert 1 200 logements avec 53 bornes. D’ici 2020-2021, ce seront 10 000 équivalents-logement avec
400 bornes.
Pour financer, la ville a augmenté la taxe d’ordures ménagères de 5 % par an entre 2009 et 2017. « Quand la collecte tournera à plein régime, on comparera le coût de fonctionnement avec celui d’une collecte classique », note Anne Allain, chef de projet collecte pneumatique.
La ville reste prudente pour d’éventuelles extensions. Pour une opération de renouvellement urbain et deux ZAC à venir, le choix se fera entre conteneurs enterrés et collecte pneumatique ou par benne.
Problèmes de qualité
Les inconvénients de la collecte pneumatique sont nombreux, à commencer par le chantier. Anne Allain, chef de projet collecte pneumatique à Vitry, conseille de préparer son projet en amont et d’« imposer des sondages pour connaître le positionnement exact des réseaux, celui fourni par les gestionnaires n’étant pas fiable. Il faut également anticiper les autorisations des propriétaires fonciers en amont du marché et associer toutes les parties prenantes (voirie, réseau, architecture, etc.) ».
« En matière d’énergie, la collecte pneumatique consomme plus que la collecte automobile. Pour le CO2, les deux sont équivalents », en tenant compte du cycle de vie des équipements, selon la Direction propreté de Paris. À Vitry, la ville a imposé à l’exploitant une consommation maximale de 200 kWh par tonne sous peine de sanction.
En outre, il faut aussi compter sur les pannes du système, « localisées sur une partie du réseau », selon la Direction propreté de la ville de Paris.
Cette dernière précise aussi que « la collecte pneumatique ne prend pas en charge le verre, les encombrants et les déchets spécifiques (15 % du volume de déchets) ».
En revanche, elle note que « la proportion de déchets recyclables en collecte pneumatique est sensiblement égale à la moyenne parisienne ». Mais à Vitry, « 43 % d’ordures ménagères se retrouvent dans la collecte sélective si bien que toute cette dernière passe en incinération », déplore Anne Allain. Il faut donc communiquer.
« L’objectif est de visiter 80 % des logements à terme », note-t-elle. Dommage que cela n’ait pas précédé la mise en place. « Cela ne se fait pas en une fois, mais sur la durée. C’est d’autant plus important que le dispositif est invisible », renchérit Olivier Castagno, responsable du pôle déchets d’Amorce.
À Clichy-Batignolles, la présence quotidienne d’un agent de supervision du système facilite les bonnes pratiques, notamment en matière de report sur les encombrants des gros cartons et des petits électroménagers.
Il n’y a plus de projets
Inconvénient majeur : le coût. À Clichy-Batignolles, l’investissement était de 20 millions d’euros sur douze ans et le fonctionnement annuel atteindra à terme 600 000 euros pour 3 500 tonnes collectées, et à pleine capacité 700 000 euros pour 7 000 tonnes (40 % pour la collecte pneumatique).
À pleine capacité, le coût global (investissement et fonctionnement) sur trente ans est supérieur d’environ 65 % à celui de la collecte automobile : 234 contre 142 euros par tonne de déchets. Mais comme le projet ne fonctionne actuellement qu’à 50 % de sa capacité, le coût global sur trente ans est supérieur de 155 % : « en prenant en compte les externalités monétarisables (109 euros par tonne de déchets), l’écart n’est plus que de 11 % à pleine capacité et de 80 % à mi-capacité », indique la direction propreté.
L’extrême prudence de l’Ademe qui ne veut pas communiquer sur le rapport intermédiaire de son étude en cours et ne finance pas de nouveaux projets pendant cette étude est révélatrice. Il n’y a pas de nouveaux projets à notre connaissance. À Grenoble (quartier de l’Arlequin), le projet initié dès 1972 a été abandonné en 2012, car trop coûteux.
Boulogne-Billancourt, Brest Métropole ont renoncé à des projets pour la même raison. En habitat urbain dense où la collecte pneumatique semble seule possible, les techniques peuvent-elles évoluer, la qualité s’améliorer et les coûts alors diminuer ?
« Il faut poser les bonnes questions aux maîtres d’oeuvre » - Olivier Castagno, responsable du pôle déchets d’Amorce, Association nationale des collectivités, des associations et des entreprises pour la gestion des déchets, de l’énergie et des réseaux
Quels sont les avantages de la collecte pneumatique aujourd’hui ?
Indéniablement, la collecte pneumatique améliore la qualité du service pour les habitants. Chaque usager peut trier et déposer ses déchets à toute heure. C’est efficace. Cela réduit les nuisances olfactives et sonores, même si les carburations vertes (électrique, GNV [4]) progressent parmi les flottes de camions-benne. La collecte pneumatique diminue la pollution, la congestion du trafic, l’accidentologie et la pénibilité du travail des rippeurs, améliore le cadre de vie, les bacs à ordures ménagères étant supprimés (NDLR : et les bornes pouvant être positionnées au plus près des habitations).
Enfin, cela réduit les charges de copropriété, les sorties et rentrées de bacs n’étant plus nécessaires. Mais les collectivités devraient conventionner avec les bailleurs pour qu’ils prennent en charge le nettoyage des abords des périscopes.
Il y a aussi des inconvénients…
La collecte pneumatique n’empêche pas les dépôts sauvages (habitants hors dispositif mais proches ou ne parvenant pas à faire rentrer des sacs trop gros). La qualité de la collecte pneumatique est aussi en cause, notamment pour les systèmes à centrales d’aspiration par cyclonage. Cela provoque des ouvertures de sacs de collecte sélective : les déchets organiques provenant d’erreurs de tri viennent alors souiller et rendre malodorante la collecte. Les souillures pourraient aussi être dues au fait que la collecte sélective ferait essuie-tout dans les tuyaux. Les exploitants nous disent que c’est impossible à cette vitesse, mais sans en apporter la preuve.
Le système choisi par Issy-les-Moulineaux par camions aspirants est plus performant. Le camion aspire sans cyclonage, au droit d’un réseau de quelques bornes reliées par des tuyaux. À la sortie, les déchets issus de la collecte sélective ne sont pas souillés et les refus en centre de tri moins importants. Par ailleurs, la collecte pneumatique ne permet pas le contrôle visuel du rippeur et donc le refus de certains produits dangereux ou toxiques mélangés avec les ordures ménagères.
Que conseillez-vous aux collectivités qui vous sollicitent ?
Il faut poser les bonnes questions aux maîtres d’oeuvre, évaluer les avantages et inconvénients. Il n’y a, à notre connaissance, pas de nouveaux projets en train d’émerger. On sera très attentifs aux résultats de l’étude de l’Ademe et aux référentiels de coûts. »