Le président turc Recep Tayyip Erdogan, pourtant souvent présenté comme un « islamiste modéré », vient de qualifier de « trahison » les efforts pour la promotion du contrôle des naissances, la contraception risquant selon lui d' « assécher » toute une génération. Le dirigeant turc a tenu ces propos dimanche 21 décembre, à l'occasion des noces du fils de l'un de ses plus proches alliés, l'homme d'affaires Mustafa Kefeli.
« Un ou deux (enfants), ce n'est pas assez. Pour renforcer notre nation, nous avons besoin d'une population plus dynamique et plus jeune. Nous avons besoin de cela pour amener la Turquie au niveau des civilisations modernes », a-t-il lancé devant les jeunes mariés. Il a dû échapper à ce monsieur que les « civilisations modernes » avaient justement une démographie des plus sages.
« Dans ce pays », les opposants « se sont engagés dans la trahison du contrôle des naissances depuis des années, cherchant à assécher notre génération », a ajouté le président turc. « Un (enfant), c'est synonyme de solitude, deux de rivalité, trois d'équilibre et quatre d'abondance. Et Dieu prend soin du reste », a-t-il lancé devant les caméras. Dieu n’a pourtant pas vraiment fait la preuve de son efficacité dans sa prise en charge des enfants … se contentant de les envoyer dans les pays voisins (On sait que la Turquie est un pays d’émigration massive)…
De plus, la population turque connaît une croissance énorme ces dernières années. Le pays compte aujourd'hui plus de 76 millions d'habitants.
Il ne s’agit, de la part d’Erdogan, que d’une nouvelle saillie contre les droits des femmes après son affirmation que les femmes n’étaient pas égales aux hommes.
Il avait également émis des propositions pour limiter le droit à l’avortement et à la pilule du lendemain.
Nous sommes habituéEs à ses attaques et à ses remises en question des libertés. Il reste que, son discours de dimanche est apparu d’une virulence montée d’un cran qu’il n’avait pas encore atteint jusqu’à maintenant.