Comme on pouvait le craindre, l’après Ben Ali risquait de réveiller les appétits islamistes.
Cela n’a pas tardé. Alors qu’ils ont été absents des journées de révolte, ils sortent du bois.
Vendredi, à Tunis, plusieurs dizaines de manifestants islamistes ont exigé la fermeture des « maisons closes » en scandant « Non aux lieux de prostitution dans un pays musulman » devant le ministère de l’Intérieur, a constaté une journaliste de l’AFP.
Les manifestants criaient « le peuple exige la fermeture des maisons closes dans un pays musulman » et aussi « la fermeture des maisons de prostitution est une obligation ». Joignant le geste à la parole, ces individus n'ont pas hésité à mettre le feu à la rue où travaillent les prostuées.
Suivant un scénario bien rôdé, ils commencent par des exigences qui leur semblent acceptables par une grande partie de la population, puis grignotent toutes les libertés, une à une. Car demain, l’obligation sera le voile pour toutes les femmes ! L’asservissement des femmes et le contrôle de la sexualité représentent les obsessions de ces fous de dieu. C’est une méthode qui a réussi pour contrôler l’ensemble des populations dans les pays où ils ont pris le pouvoir. Ils commencent aussi par manifester « pacifiquement » et quand leurs exigences ne sont pas entendues assez vite, c’est l’arme de la terreur qui est employée.
Soyons vigilantes et vigilants !
La prostitution qui est soi-disant « dénoncée » par ces donneurs de leçons, représente un problème pour toutes les sociétés depuis des siècles, des millénaires. Il est complexe (clients, proxénètes, …) et mérite d’être abordé, étudié et traité dans toutes ses dimensions. Surtout pas par un coup de menton viril qui vise à stigmatiser des femmes sans leur permettre de retrouver leur dignité.
Une étincelle d'espoir : ce samedi 19 février à Tunis, le lendemain de l'action islamiste contre les femmes prostituées et la découverte du corps d'un prêtre égorgé, plus de deux mille personnes ont manifesté pour une Tunisie laïque devant le théâtre municipal.
Hélène Zanier