L’association ARIVEM, qui combat le projet de construction de la plus grosse usine d’Europe de traitement de déchets, en plus en zone urbanisée dense, à Romainville (Tri Mécano-Biologique méthanisation) et qui milite pour la gestion écologique des déchets, a interpellé l’ensemble des listes des villes d’Est Ensemble en lice aux municipales.
C’est une tradition démocratique qui permet de connaître les positions des candidats à la veille d’une élection.
Arivem leur a posé cinq questions concernant
- ce projet dangereux, ruineux (un demi-milliard d’euros !), polluant et également inefficace et surtout anti-écologique
- el la gestion écologique des déchets en premier lieu la collecte des biodéchets pour faire du compost.
Parmi ceux qui ont répondu, une nette majorité se positionne pour la collecte sélective des déchets et l’abandon de ce projet d’usine monstrueux et inutile.
Merci à eux.
L’association note encore qu’après avoir envoyé des centaines de courriers, de documentations officielles, d’études à tous les élus des années durant, certains s’en sont enrichis, mais d’autres les ont jetés directement à la poubelle sans les lire.
L’association regrette encore que les élus n’aient pas pris ce problème à bras-le-corps et qu’ils se complaisent dans l’ignorance des expériences de gestion écologique des déchets qui fonctionnent en France et dans d’autres pays d’Europe comme en Espagne et en Italie. Ils n’ont pas, par exemple, participé aux voyages d’étude à Bruxelles à l’invitation de Zero Waste (zéro déchet – zéro gaspillage) ni à celle du maire de Capannori (Milan) qui recycle ses déchets à hauteur de 82 % dans une ville comparable en tous points à celles de nos banlieues !
À Bagnolet, seule la liste de Tony Di Martino a répondu à Arivem.
Cela en dit long sur le l’intérêt que portent les autres candidats à cette problématique majeure ainsi que sur l’absence de respect et d’écoute pour les associations citoyennes.
ARIVEM, forte de son énorme expérience, propose aux futurs élus de les accompagner dans leur volonté de réduire les déchets, de les recycler en commençant par les déchets organiques (avec l’association d’élus Compost Plus qui travaille déjà avec de nombreuses villes et agglos).
Voici la réponse de Tony Di Martino que nous remercions :
« Bagnolet, le 19 mars 2014
Monsieur le Président,
Vous m’avez sollicité au sujet du questionnaire qui m’a été remis par l’association ARIVEM concernant le projet d’une de TMB-méthanisation à Romainville-Bobigny.
Avant toute chose, je souhaite réaffirmer mon engagement et celui de mes colistiers à accompagner la transition énergétique de Bagnolet et à tendre vers une gestion écologique et responsable des déchets.
Nous nous sommes notamment engagés à œuvrer à la réduction des déchets produits par les services municipaux et à leur meilleure valorisation ; Nous mènerons également des actions de sensibilisation auprès de la population et du personnel communal.
Sur le cas spécifique du projet TMB-méthanisation, nous ne sommes pas favorables à ce projet d’usine.
Dans son rapport de mars 2012, l’Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie (ADEME) a rappelé les points faibles du traitement mécano-biologique des ordures ménagères.
Il existe un risque important lié aux débouchés et notamment la production d’un compost non-conforme aux exigences réglementaires. Les fractions combustibles doivent être dirigées dans des installations respectant la réglementation relative à l’incinération des déchets, ce qui alourdit le poids des investissements nécessaires, sur des projets à l’économie déjà délicate à trouver.
Le retour d’expériences des collectivités territoriales ayant recours au TMB reste bien trop faible pour soutenir, comme le souligne l’ADEME, la généralisation de ce mode de traitement, dont le coût est significatif et très dépendant de la performance de valorisation et de la pérennité des débouchés.
Aux vues des contraintes budgétaires fortes qui touchent nos collectivités, de l’avis de prudence de l’ADEME, du manque de débouchés directs sur notre territoire et du poids d’une telle installation en zone déjà dense, ce projet ne nous semble par répondre aux besoins des Bagnoletais et nous y serons donc défavorable.
Néanmoins, nous nous engageons dès le début du mandat, à valoriser les biodéchets au niveau local. Une réflexion sera menée avec les services de la ville afin de valoriser ceux-ci en compost qui pourra être réutilisé par les services chargés des espaces verts, le surplus pouvant être utilisé par les agriculteurs. Dans le cadre de notre engagement portant sur un grand « Plan propreté » pour la ville, des actions de prévention seront régulièrement menées et les moyens municipaux renforcés, notamment en matière de collecte.
Enfin sur la compétence de la collecte et du traitement des déchets dans le cadre de la Métropole du Grand Paris, il importe de rappeler qu’une mission de préfiguration sera menée afin d’évaluer l’échelle pertinente pour chaque compétence. Avec mon équipe je participerai bien entendu pleinement aux réflexions de cette mission de préfiguration pour retenir l’échelle la plus efficace et responsable pour les Bagnoletais.
Tony Di Martino »
Hélène Zanier