Six mois après avoir reconnu un massif écoulement radioactif à la centrale de Fukushima Daiichi, Tokyo Electric Power (Tepco), son exploitant, avoue ce jeudi 20 février une nouvelle et importante fuite d’eau radiactive sur la partie supérieure d’un réservoir de stockage.
Mercredi soir, l’opérateur, en charge du site ravagé par le tsunami et le séisme de 2011, a constaté qu’environ 100 tonnes d’eau s’étaient échappées d’une citerne. Selon Tepco, la découverte a été faite lors d’une opération de transfert de liquide extrêmement contaminé. « L’eau a été versée dans un mauvais réservoir, et elle a débordé », a reconnu ce jeudi matin un porte-parole de l’opérateur. Une vanne serait restée ouverte, le liquide se serait écoulé le long d’une gouttière.
Nous ne rêvons pas !
Tepco a ensuite précisé qu’elle avait mesuré une radioactivité de quelque 230 000 becquerels de strontium 90 et autres émetteurs de rayonnements bêta par litre d’eau.
A en croire Tepco, la fuite aurait été stoppée, l’eau serait en voie de récupération ainsi que la terre contaminée… On n’est pas obligé de les croire. La citerne se trouve à 700 mètres de la mer et « il n’y a pas de fossé à proximité de ce réservoir qui est éloigné de l’océan Pacifique, et il est donc peu probable que l’eau qui a fui soit allée jusqu’à la mer », a précisé le porte-parole. Un peu plus, un peu moins … le Pacifique en a déjà tellement reçu !
Il y a un moment où ces gens-là feraient mieux de se taire tellement leur parole n’a plus aucun crédit et donc aucun intérêt. Soit parce que, tout simplement ils ne savent pas, ou parce que, quand ils savent, ils mentent !
Cet accident, pour lequel Tepco a ouvert une enquête, vient allonger la longue liste de problèmes, d’erreurs et de pannes récemment annoncées. Sur le site ravagé, l’opérateur doit d’abord gérer un insoluble problème d’eau. De colossales réserves de liquide contaminé sont disséminées dans plus d’un millier de réservoirs sur lesquels des fuites sont régulièrement constatées. En avril dernier, une fissure avait été découverte sur une cuve souterraine, qui avait laissé échapper 710 milliards de becquerels dans le sous-sol. Tepco doit également faire face à l’arrivée de 400 tonnes d’eau dans les sous-sol des réacteurs qu’il doit pomper, décontaminer ou stocker. C’est compter sans les 400 tonnes d’eau supplémentaires qui s’écoulent du site vers le Pacifique…
La semaine dernière, Tepco avait annoncé avoir mesuré des niveaux très élevés de césiums radioactifs dans un puits situé à 16 mètres de profondeur entre les réacteurs et le Pacifique : des teneurs en césium 134 de 37 000 becquerels par litre d’eau et de 93 000 becquerels par litre pour le césium 137 avaient été relevées. Deux jours plus tôt, sous la pression de l’autorité japonaise de régulation du nucléaire (ARN), la compagnie avait dû admettre qu’elle avait caché pendant plusieurs mois des informations sur des prélèvements d’eau radioactive extrêmement chargée en strontium 90. Une nouvelle rétention d’information qui s’ajoute à une longue série –là aussi- de mensonges et d’omissions de Tepco, discrédité pour sa gestion de la crise.
Nucléaire ET bougie
Ce n’est pas seulement TEPCO qui est discrédité,
Ce n’est pas seulement à cause de la « crise » de Fukushima,
Ce n’est pas seulement le gouvernement japonais,
C’est évidemment le nucléaire dans son ensemble qui oblige, de par sa nature – incontrôlable - à faire mentir, à cacher, et à tuer les humains et tout le vivant !
En plus de cet assassinat monstrueux du vivant, c’est aussi l’économie de tout le pays qui est menacée.
Le Japon a atteint en janvier un déficit record, jamais égalé de près de 20 milliards d’euros. Ce déficit de janvier 2014 équivaut à un quart de celui de toute l’année 2013 qui était un déjà un record !
Oui, le nucléaire est en train de ruiner le Japon… c’est un début. La France n’est évidemment pas à l’abri d’un tel scénario. Qu’on se le dise.
Hélène Zanier