Après la rue de la banque et la place des Vosges, Jeudi Noir et le DAL ont réquisitionné ce mercredi 10 mars un nouvel immeuble vide à Paris.
C’est la raison pour laquelle, ce mercredi soir à Bagnolet, à la réunion du comité de soutien des expulsés du 92 rue Victor-Hugo, des militants du DAL étaient absents.
En 2006, dénonçant la spéculation immobilière, les associations Droit au Logement et Jeudi Noir investissaient une banque abandonnée au 24 rue de la Banque, face à la Bourse de Paris et créaient le "Ministère de la Crise du Logement".
Ce bâtiment réquisitionné à porté les luttes des mal-logés depuis 3 ans. La lutte paie : racheté par Paris Habitat (l’OPAC de Paris), le bâtiment abritera, après travaux de rénovation, 21 logements sociaux.
Le DAL et Jeudi Noir viennent donc, avec les mal-logés, d’investir trois immeubles pour y loger une trentaine de mal logés, étudiants, précaires, actifs, seuls ou en famille, pour la plupart reconnus prioritaires au regard de la loi DALO (droit au logement opposable), et à ce titre devant être relogés par le préfet..
Ces immeubles d’une superficie de 2 719 m2 situés 163 boulevard Malesherbes / 12 rue Ampère dans le 17ème, sont au cœur du "QCA", le Quartier Central des Affaires.
Le propriétaire de ces trois immeubles est la société SIIC de Paris, société d’investissement immobilier elle-même détenue par le fonds espagnol REALIA BUSINESS. Ce groupe, qui se vantait en 2009 de détenir pas moins de 10 millions de m2 de réserves foncières, est une caricature de la spéculation immobilière qui frappe l’Europe depuis 10 ans.
La société Malesherbes Publications, ancienne occupante des locaux, a quitté les lieux il y a 4 ans et depuis quatre ans, les bâtiments sont restés vide. Son propriétaire, englué dans l’explosion de la bulle immobilière, la récession économique, et la recherche du profit maximum, n’arrive ni à le louer ni à le revendre.
Ils sont entrés dans les lieux la semaine dernière et attendent qu’une procédure judiciaire soit lancée afin de faire reconnaître le droit au logement face à la spéculation.
Le DAL et Jeudi noir demandent que l’Etat mette en œuvre la loi de réquisition afin de reloger l’ensemble des prioritaires DALO, familles, jeunes, précaires et autres galériens du logement. Ils demandent également que le préfet réquisitionne cet immeuble, qu’un bailleur social parisien se porte acquéreur et contribue ainsi à développer le logement social dans un arrondissement qui en manque cruellement.
Dernière minute : les mal-logés et les militants du DAL et de Jeudi Noir viennent d’être évacués par la police.
Hélène Zanier