Voici en photos l’état (pitoyable) de la dalle Maurice Thorez de Bagnolet.
À la fin des années 60, les urbanistes eurent l’idée curieuse de construire une dalle, accessible par deux escaliers, en haut de la colline et d’y mettre des immeubles d’habitation et moult équipements publics : une grande salle de réunion et de réception, le centre Pablo Neruda, les deux conservatoires (de danse et de musique) et la piscine. Très fiers d’eux, les élus de l’époque donnèrent à cette erreur (et horreur) architecturale le nom de Maurice Thorez, prestigieux à l’époque pour la municipalité PC.
Depuis, les Bagnoletais qui veulent se rendre dans les équipements publics (ou chez eux, sont quotidiennement obligés de monter par les escaliers et de marcher sur cette dalle cabossée et inondée plus souvent qu’à son tour.
Aberration architecturale et, de plus, non entretenue, la dalle est dans un état épouvantable : inconfortable et même dangereux.
Il y a dix ans, la municipalité avait décidé de démolir la dalle pour créer une place au niveau du sol naturel en ramenant l’accès des immeubles sur cette nouvelle place et en reconstruisant le conservatoire de musique (il s’agissait de réaliser un véritable pole culturel). Les Verts et moi-même, maire-adjoint à l’urbanisme, avions bataillé pour cela au sein de la municipalité dont nous faisions alors partie.
Nous avions fait prendre en compte ce projet et son financement dans la rénovation urbaine des Malassis et de la Noue (l’ANRU*).
Mais tout cela est aujourd’hui lettre morte et ces travaux nécessaires et urgents ne sont pas près de se faire.
Si j’osai ce mauvais jeu de mots, vu l’état de la dalle et les flaques qui la recouvrent, je dirai que tout cela est tombé à l’eau.
Le maire, au lieu de faire son travail, préfère bétonner le quartier : voir son projet rejeté par les habitants de construire 120 logements supplémentaires avec la société Akera en lieu et place du parking public 12 rue Pierre et Marie Curie.
Aujourd’hui, il faut exiger que la dalle Maurice Thorez soit démolie et réaménagée, comme c’est prévu dans le cadre de l’ANRU !
Pierre Mathon
* L’ANRU (Agence Nationale de Rénovation Urbaine) permet aux communes d’obtenir des financements, en particulier de l’État, pour mener à bien la rénovation des grands ensembles.