Nous sommes réunis ce dimanche sur le site de Bagnolet-Montreuil-Paris, avec des militants de défense des biffins et des biffins.
Ils exercent leur activité en marge des marchés aux Puces, on les appelle les « vendeurs à la sauvette » parce que persécutés par la police, ils doivent … se sauver en permanence.
On parlait avant des biffins ou des chiffonniers. Il a même existé un statut pour ce petit métier qui bénéficiait d’une reconnaissance. Aujourd’hui ils ont besoin de ce statut légal et d’emplacements dédiés.
Les personnes qui vendent à la sauvette sont parfois d’authentiques puciers-brocanteurs qui participent à la sauvegarde d’un certain patrimoine et font vivre la mémoire. Elles sont souvent « cabossées » par la vie. Le métier est dur et le revenu très faible. Mais certaines personnes refusent de tendre la main dans les différents services sociaux et préfèrent « ne rien devoir à personne » et travailler quel que soit le handicap, quel que doit l’âge. Elles nomment cela « leur dignité ».
Par ailleurs, elles jouent un rôle intéressant en permettant de réutiliser des objets qui étaient promis à une fin prématurée au fond d’une poubelle de notre société non durable qui gaspille de façon irresponsable.
Ainsi, elles permettent aussi à d’autres « petites gens », d’acquérir à moindre coût des biens hors de leur portée autrement.
Au nom de ce double intérêt : social et écologique (recyclage), nous devons leur faire une place et leur attribuer un statut. La problématique n’est pas simple et doit être traitée dans sa globalité. Car s’il est indispensable d’aider les personnes qui survivent financièrement et moralement grâce à cette activité d’intérêt général, il ne faut pas permettre aux voleurs et receleurs de prospérer en leur sein. Comme l’explique sans détour Mohamed Zouari, président de l’association de défense des biffins « Sauve qui peut » : « … aujourd'hui, le regard sur eux (les biffins) a changé et eux-mêmes ont changé. Ils sont plus nombreux, plus agressifs, avec de nombreux voleurs parmi eux. Ils constituent une nuisance. On ne veut pas des voleurs! »
C’est pourquoi nous nous sommes réunis à quelques uns sur le site de Bagnolet-Montreuil-Paris, ce dimanche avec des militants de défense des biffins et des biffins.
Nous avons échangé des idées et cherché des solutions. Nous avons examiné l’expérience du « carré des biffins » -géré par l’association « Aurore »- dans le 18e arrondissement de Paris qui représente une initiative prometteuse en la matière et qui peut servir de modèle aux autres secteurs concernées.
A suivre.
Hélène Zanier
Les photos ont été prises en juillet 2010 aux Puces de Bagnolet