Le mauvais classement de l’agglomération parisienne en matière de lutte contre la pollution aux particules fines et la dernière étude d’Airparif mettent une nouvelle fois dans l’actualité les dangers pour la santé des Franciliens que représente la pollution aux particules fines.
« Emissions de particules fines : Paris une nouvelle fois mis à l’index.
Soot Free for the Climate, est un collectif d’ONG dont le but est de démontrer, mesures à l’appui, qu’il existe des solutions locales efficaces pour améliorer la qualité de l’air dans les villes. Il vient de publier un classement des politiques publiques de lutte contre la pollution dans lequel Paris figure parmi les plus mauvais élèves dans la lutte contre les émissions de particules fines.
Déjà en mars dernier, la publication des résultats du programme européen Aphecom évaluait à 6 mois la perte moyenne d’espérance de vie des Parisiens suite à leur exposition à la pollution atmosphérique. Alors que les véhicules diesels sont les principaux émetteurs de particules fines, l’Etat continue de pratiquer une fiscalité favorable au gasoil et à ignorer la question des particules dans le calcul du bonus/malus automobile. Cette inaction a conduit la Commission européenne à menacer la Francede poursuites et de sanctions financières lourdes pour dépassements des seuils d’exposition aux particules fines fixés par l’Europe.
De 2001 à 2008, sous l’impulsion des éluEs VertEs, Paris a effectué une véritable révolution culturelle en faveur des modes de déplacements alternatifs à la voiture : couloirs de bus, réseau de pistes cyclables, quartiers verts, axes civilisés, tramway etc. Malheureusement depuis 2008, la belle dynamique s’essouffle : les quartiers verts ont été stoppés net tout comme la mise en œuvre de nouveaux couloirs de bus réservés tandis que le plan vélo n’est pas à la hauteur des attentes.
Il est pourtant urgent d’agir car la pollution est responsable de l’explosion des pathologies respiratoires comme l’asthme et les cancers du poumon.
Europe Ecologie Les Verts Paris demande à ce qu’une véritable politique de lutte contre la pollution à Paris soit mise en œuvre et propose des mesures pour agir:
- Généralisation des Zones 30 à l’ensemble du territoire parisien
- Mise en œuvre rapide des ZAPA (zone d’action prioritaire pour l’air) pour lesquelles la France est très en retard par rapport au reste de l’Europe.
- Limitation permanente de la vitesse maximale autorisée sur le périphérique à 70km/h
- Restrictions drastiques de circulation lors des pics de pollution comme l’interdiction de circulation des poids lourds dans la zone dense.
- Mise en place du code de la rue à Paris
- Suppression des avantages fiscaux du gasoil
- Prise en compte de la pollution aux particules dans le bonus/malus automobile
Ces mesures permettront aussi de lutter efficacement contre les nuisances sonores et amélioreront la qualité de l’environnement en ville. Il faudra donc réfléchir à de nouveaux usages, à de nouvelles façon de concevoir et vivre l’espace public.
D’autres villes comme Berlin, Copenhague ou Stockholm réussissent à faire baisser très significativement leurs émissions de particules fines grâce à des politiques volontaristes et innovantes. Pourquoi pas Paris ?
Vendredi 9 Septembre 2011
Communiqué d’Europe Écologie Les Verts Paris »
Une étude d’Airparif, qui mesure la qualité de l’air en Ile-de-France, démontre que le trafic routier est grandement responsable de la présence de particules nocives pour la santé.
Cette fois-ci, plus de doute. Le trafic routier empoisonne aussi l’air des Franciliens. C’est ce que démontre une nouvelle étude d’Airparif. Pendant trois ans, l’organisme de surveillance de la qualité de l’air de l’Ile-de-France a étudié de près l’origine des particules fines. Ces micropoussières en suspension dans l’air sont particulièrement nocives pour la santé.
Selon l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), elles seraient à l’origine de 10% des cancers du poumon contractés dans les grandes villes.
En Ile-de-France, le seuil réglementaire européen est régulièrement dépassé. « Près de 2 millions de Franciliens subissent ces dépassements des normes de qualité de l’air », précise-t-on chez Airparif. Mais pour lutter contre cette pollution, encore fallait-il savoir d’où elle venait. Sur le modèle d’études menées à Berlin et à Londres, Airparif a donc scruté ces polluants « complexes ». Les mesures ont été réalisées sur 7 stations : une sur le périphérique, une autre boulevard Haussmann, une dans le IVe arrondissement, une autre à Villemomble (93) et trois sur des sites « ruraux » en grande couronne (Seine-et-Marne, Essonne et Val-d’Oise).
Les exemples de Berlin et de Londres
Près du périphérique, 44% des particules proviennent directement des pots d’échappement des véhicules, 17% viennent de l’agglomération francilienne (chauffage au bois, réactions chimiques dans l’atmosphère, industrie) et 39% sont importées d’autres régions. « Lorsque les seuils de qualité sont dépassés, on sait donc désormais que les particules fines proviennent du trafic routier », conclut-on chez Airparif. D’ailleurs, les exemples de Berlin et de Londres, où la circulation des véhicules les plus polluants est restreinte en centre-ville, le confirment. Grâce à ces mesures, la capitale allemande a constaté une baisse de 10% des émissions de particules fines. Dans ces deux capitales européennes, le dépassement des normes européennes de qualité de l’air est nettement moins fréquent qu’à Paris. Alors que, près du périphérique parisien, le seuil a été franchi 155 jours dans l’année, dans les centres-villes de Berlin et Londres, le seuil n’a été dépassé « que » dans 56 et 35 jours.
La circulation, source de pollution : les résultats de cette nouvelle étude d’Airparif semblent enfoncer des portes ouvertes. Mais elle doit être suivie de nouvelles mesures de restriction de circulation. Le gouvernement devrait présenter un nouveau plan de protection de l’atmosphère dès le mois prochain.
Marie-Anne Gairaud - Le Parisien 15 septembre 2011 »