La chronique historique d’André Maudet porte aujourd’hui sur le coup d’État militaire du 11 septembre 1973 au Chili :
« Le 11 septembre 1973, un coup d'État renverse le gouvernement du président socialiste démocratiquement élu, Salvador Allende*.
Ce dernier se suicide au palais de la Moneda.
Élu le 4 novembre 1970, son parti augmente de 40 à 60% les salaires et procède à divers nationalisations, réforme du système de santé et de l'éducation, impôt sur les bénéfices, tentative de réforme agraire, moratoire sur la dette extérieure, etc.
Toutefois le blocage des prix entraine inflation et crise économique. Déjà en France en 1794, une des premières lois après Thermidor avait été de supprimer la loi sur le maximum instituée par Robespierre. Enfin crime suprême, Allende nationalise le 11 juillet 1971 les mines de cuivre qui représentent 80% des exportations. Le gouvernement étatsunien et la CIA sont verts de rage.
Les documents déclassifiés de la CIA montrent que les États Unis ont tout fait pour étrangler le Chili. Des grèves dont la grève des camionneurs de 1972, paralysent le pays. Des documents indique que chaque participant recevait un pécule versé par des fonds transitant par l'ambassade des États Unis. Le prix du cuivre chute sans doute organisé par les marchés boursiers d'Amérique du Nord.
Experts en coup d'État, sans y participer directement, les États Unis via la CIA organisent en sous-main le putsch de Pinochet (voir actuellement Maidan en Ukraine**). Mais il y a toujours des gogos pour croire à la spontanéité des événements.
Dès la réussite du coup d'État, Pinochet abolit la liberté de presse et interdit toute publication faisant référence au socialisme. Sont dissous le Congrès, les conseils municipaux, les syndicats et les partis politiques. Les entreprises nationalisées sont immédiatement privatisées.
La répression commence. Si les chiffres varient selon les sources, il y aurait de l'ordre de 3000 tués et plus de 30 000 personnes torturées. 200 000 opposants s'exilent.
Pinochet quitte le pouvoir en 1990 car il devient gênant et l'URSS en pleine décomposition, n'est plus un danger. Il meurt en 2006, très riche et n'ayant jamais été condamné.
André MAUDET »
* Rappelons que ce qui reste après les « destructions du règne Everbecq) de la place située autour de la mairie historique s’appelle « Place Salvador Allende ».
Ndlr
** Nous laissons à l’auteur la paternité de ce commentaire Ndlr