Nous reproduisons ce texte de nos amis Europe écologie-Les Verts de Pantin, publié aujourd’hui sur leur blog (toujours remarquable) au sujet du vote reporté d’hier soir au conseil communautaire d’Est Ensemble pour ou contre la ré-adhésion au Sédif.
Bonne lecture.
Pierre Mathon
Photos : lors du conseil communautaire du 16 février, Aline Archimbaud élue Verte pantinoise (en compagnie de Patrick Sollier, élu bondynois et Philippe Lebeau élu Vert pantinois
« Mercredi 24 novembre 2010
Débat sur l'eau : conseil communautaire reporté... Bonne nouvelle ?
Hier soir, le Conseil Communautaire devait se prononcer sur l’adhésion d'Est Ensemble au Syndicat des eaux d’Ile-de-France (SEDIF). Le débat, rapidement interrompu par des manifestants partisans d’un retour à une gestion publique de l’eau, a finalement été reporté à une date ultérieure par Bertrand Kern (président d’Est Ensemble et maire de Pantin).
Le moins que l'on puisse dire est que la très probable décision d'un retour dans les bras de Véolia de cette communauté d'agglomération pourtant entièrement composée de majorités de gauche fait débat. Pétitions, réunions publiques, flash-mob, la mobilisation est constante depuis plusieurs mois. Les élus, militants et sympathisants Europe Écologie - Les Verts, attachés au retour en régie publique, se sont bien évidemment investis dans cette mobilisation, aux cotés d'autres partis, syndicats, et collectifs citoyens.
Une mobilisation forte qui démontre, si l'en était besoin, que la question de l'eau, et plus globalement les services publics, sont des sujets qui concernent nos concitoyens, qu'il y a là une attente forte vis-à-vis du politique et des politiques. Annoncée comme provisoire, la proposition qui est faite d'un retour au SEDIF est incomprise, tout autant parce qu'il existe des alternatives crédibles (mettre en place une convention provisoire avec le SEDIF et continuer les études en parallèle) que parce qu'elle est semée d'embuches : qui peut penser que les villes appartenant actuellement au SEDIF laisseront sortir sans entrave 9 villes (400 000 habitants) du syndicat mixte dans deux ans compte tenu de l'impact que cette sortie aura sur le prix de leur eau ?
Une mobilisation qui n'a cessé d'exiger un débat large avec la population pour entendre celle-ci et essayer de construire avec elle une juste proposition. L'absence d'un tel débat laisse désormais la place à des actions qui, bien que festives (les manifestants étaient munis de cotillons !), donnent le beau rôle aux partisans de la ré-adhésion au Sedif qui condamnent, expérimentés, l'entrave à la démocratie.
Ce vote doit pourtant avoir lieu, même si nous n'arrivons pas à convaincre du bien fondé de nos propositions. Parce que la communauté d'agglomération doit avancer sur d'autres dossiers, mais aussi parce qu'il ne marque pas la fin du combat. En quelques mois, le rapport de force a évolué, l'étude Calia et ses approximations ont été balayées, faisant ressortir de vrais chiffres, et rendant réaliste la possibilité d'une alternative au SEDIF. Si un retour provisoire au SEDIF était voté, la mobilisation citoyenne actuelle devra se structurer et s'inscrire dans le temps, afin de pouvoir suivre avec vigilance le travail sur les scenarii de sortie du SEDIF que doit mener un ingénieur eau dans les deux prochaines années.
Depuis le début de cette mobilisation, le groupe Europe Écologie - Les Verts de l'agglo, en séance comme en réunion publique, tient un discours unique, en cohérence avec les valeurs de gauche et de l'écologie qu'il porte, s'engageant à voter contre le renouvellement de la convention avec le SEDIF. Il nous semble aujourd'hui indispensable de tout mettre en œuvre pour que ce vote puisse se dérouler au grand jour (et non à huis-clos) afin que chaque élu et chaque groupe politique soit amené à prendre ses responsabilités. Seule la transparence du vote pourra mettre à jour les incohérences entre les discours tenus et les actes. »