Pour la première fois depuis 2001, le droit d’expression citoyenne au conseil municipal (au cours d’une suspension de séance) n’a pas été respecté.
Lors du conseil municipal d'hier soir 30 juin, le maire a en effet refusé aux associations (le jardin partagé du Plateau « la plage arrière »*, l’AMAP « Les Amis de la Ferme » et « Bagnolet Écologie, l’Écologie à Bagnolet ») le droit de prendre la parole, alors qu’elles en avaient fait la demande par écrit.
Ce droit à l’expression citoyenne a été créé en 2001, à l’initiative des élus Verts (et tout particulièrement Hélène Zanier).
Ce droit figure ainsi dans le règlement intérieur du conseil municipal : « L’assemblée, sur proposition du maire ou à la demande du tiers de ses membres, peut par vote à main levée, suspendre la séance pour permettre l’intervention du public »
Entre 2001 et 2008, de nombreux problèmes ont ainsi pu être évoqués directement par les citoyens au cours de suspensions de séance du conseil municipal : les psychologues du Centre Médico-Psychologique avaient ainsi ouvert la voie, suivis par les habitants de la Dhuys, disant leur ras-le-bol de la saleté, les amis du conservatoire de musique qui étaient venus exprimer leur colère. Il y eut aussi les syndicats du personnel communal, « Bouge la Noue », les parents d’élèves des Coutures, venus défendre l’extension de leur école Jules Ferry contre le projet du maire de vendre le terrain à une entreprise privée …
Depuis les municipales de 2008 ce sont les usagers de la bibliothèque des Coutures qui avaient ouvert le bal en juin 2008. Ces derniers temps les sujets de mécontentement se multipliant, les citoyens multiplient les demandes d’expression dans le cadre de ce créneau démocratique (un des rares qui restait).
Sont ainsi intervenus les syndicats du personnel communal, les riverains du 93 avenue de la Dhuys (contre la vente d’un terrain communal pour un bétonnage privé), les usagers du conservatoire de musique, le « Sporting club » de football de Bagnolet protestant contre une réduction injustifiée de sa subvention, le jardin partagé « la plage arrière » demandant une subvention équitable et s’inquiétant de la non-réalisation du square public promis par le maire, les expulsés de la rue Victor Hugo et leur comité de soutien ...
La liste n’est pas exhaustive.
Après avoir vidé de leur contenu (on peut dire supprimé !) les conseils de quartiers (dont la création en 2002 et la charte qui leur donnait une vraie autonomie, devaient beaucoup aux élus Verts et, toujours, à Hélène Zanier), le maire réduit aujourd’hui à néant un autre acquis démocratique de Bagnolet : les suspensions de séances qui permettent aux citoyens d’interpeller les élus municipaux !
Pierre Mathon
Photos prises au conseil municipal d'hier
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