Dépénalisation du cannabis, liberté de parole des ministres, Daniel Cohn-Bendit et Stéphane Gatignon
Parce qu’elle a répondu à la question d’un journaliste sur la dépénalisation du cannabis en rappelant la position des Verts, Cécile Duflot s’est attirée les foudres de la droite (en manque d’arguments), mais aussi d’un certain nombre d’autres personnes qui, visiblement, partagent la conception autoritaire de la droite et pensent que parce qu’on est ministre on doit tout penser comme le premier ministre.
Daniel Cohn-Bendit a fort heureusement remis les choses au point en déclarant qu’il était « normal que Cécile Duflot soit une ministre ouverte qui donne son opinion tout en disant que ce n’est pas la position du gouvernement ».
« Ce n’est ni un pétard, ni une boulette » a-t-il déclaré.
On sait que, dans la même veine que la droite, François Asensi, député communiste sortant de la circonscription de Sevran-Tremblay-Villepinte, s’en prend à Stéphane Gatignon, maire Europe Ecologie Les Verts de Sevran, qui se présente contre lui et qui a courageusement abordé cette question du trafic des drogues dites douces, notamment dans un livre « Pour en finir avec les dealers », coécrit avec un ancien policier de terrain.
Abordant le fond du problème avec esprit de responsabilité et pragmatisme, Daniel Cohn-Bendit a souligné (c’était sur Europe 1) que la question de la dépénalisation du cannabis constituait un «vrai débat» tout en souhaitant « qu’on arrête d’en faire un grand problème politique », soulignant que la dépénalisation du cannabis permettrait de «casser les mafias».
«Aujourd’hui, comme c’est interdit, vous faites du fric. La qualité de ce que l’on vous vend, vous ne pouvez pas la contrôler. La dépénalisation va de pair avec un contrôle des drogues, avec un contrôle de la distribution et c’est peut-être pour la santé publique un plus», a-t-il déclaré.
Il faut voir «comment dans un monde où la drogue existe, il y ait une éducation pour que les drogues ne soient pas quelque chose qui tue ou quelque chose qui devienne incontrôlable», a poursuivi Daniel Cohn-Bendit.
Réaliste, il observe que «Le problème, c’est que toutes les politiques de drogues dans tous les pays occidentaux ont échoué», se gardant bien de prétendre détenir la vérité.
« Je ne suis pas sûr de mon coup et personne là-dessus n’est sûr de son coup» a-t-il conclu.
Pierre Mathon