Voici ce qu’en dit Luce Lapin dans Charlie Hebdo :
« Le 17 février dernier, le Danemark a rendu obligatoire l’étourdissement de tous les animaux avant l’abattage. Les communautés religieuses juive et musulmane se sont élevées contre cette décision, « invoquant le fait qu’elle piétine leurs droits religieux, mais le ministre danois de l’Agriculture, Dan Jergensen, a estimés que « les droits de animaux sont prioritaires par rapport aux droits religieux » [Le Monde.fr, 18/02]. Ça remet les religions à leur place ! Ma première réaction fut évidemment de trouver cette nouvelle « super-géniale », mais Frédéric Freund, directeur de OABA, Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoir, que j’interroge, est plus mesuré et évoque des « vases communicants » : «On peut s’en réjouir pour les bovins et les ovins abattus au Danemark, on peut en revanche être inquiets pour ceux qui le sont en France et en Belgique, qui vont récupérer le marché et voir ainsi augmenter le tonnage de leur exportation en viande halal et casher, ces deux pays pratiquant déjà largement l’abattage rituel dans leurs abattoirs. Et l’importation n’est pas interdite. (…) »
On comprend, dès lors, que seule une décision au niveau de l’EUROPE pourrait apporter une solution en rendant obligatoire l’étourdissement de tous les animaux de consommation.
En effet, c’est la peur (plus ou moins irrationnelle) de perdre l’électorat musulman, dans chaque pays, qui représente le frein majeur et qui interdit d’espérer une avancée.
Bien sûr, on n’est pas obligé de se gaver de viande, mais si on en mange, on n’est pas, en plus, obligé d’accepter une souffrance inutile et l’angoisse scandaleuse des animaux parce que certains sadiques les exigent au nom de ce qu’ils disent de leur croyance. Certains en tirent de confortables rentes par la labellisation « halal ». Ce n’est évidemment pas le cas de tous les musulmans … il semblerait d’ailleurs que même le recteur de la grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur ne soit pas opposé à l’étourdissement.
