Les avis semblent partagés sur le contenu écologiste du « plan d’investissements d’avenir » présenté ce mardi par le premier ministre.
Si Cécile Duflot affiche sa satisfaction, saluant « un effort sans précédent en faveur de la transition écologique et du désenclavement des territoires », ce n’est pas le cas de Noël Mamère qui a qualifié ce mercredi le plan Ayrault d’« opération en trompe-l’œil qui consiste à pratiquer la câlinothérapie » avec les écologistes.
« On est très loin de la transition énergétique, a critiqué le député écologiste, on vire Mme Batho et on laisse M. Montebourg nous expliquer qu’il faut une compagnie nationale pour exploiter le gaz de schiste», a-t-il ajouté.
Quant à Delphine Batho, ex-ministre de l'Écologie, elle estime mardi qu’il « ne permet pas de doter la transition énergétique des moyens nécessaires à sa concrétisation ». Elle a calculé que les « 2,3 milliards d'euros » qui iraient à la transition énergétique représentent « moins que par le passé où l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) disposait de 2,8 milliards pour les appels à manifestation d'intérêt ». «Si l'affichage (du plan par le Premier ministre) reprend ma demande que la moitié des investissements soient consacrés à la transition énergétique, la réalité des faits est donc différente», a-t-elle souligné.
La Fondation Nicolas-Hulot (FNH) par la voix de son porte-parole Matthieu Orphelin, qui comptabilise, en plus de ces 2,3 milliards d'euros, 1,7 milliard destinés à «innover pour une industrie durable», estime qu'« il manque des choses, si on comprend bien les chiffres ».
«Nous demandions six milliards » et « nous avions identifié des priorités sur la rénovation des bâtiments tertiaires, notamment publics et sur de nouvelles aides pour les PME via la Banque publique d'investissements, des sujets sur lesquels le Premier ministre n'a pas annoncé de moyens supplémentaires».
Le plan d'Ayrault prévoit que «50 % des projets concerneront directement ou indirectement» la transition énergétique, c'est-à-dire que «ces investissements seront soumis à un critère d'éco-conditionnalité». «Il nous faut absolument plus de précisions sur ce point», a réagi le porte-parole de FNH, déclarant que tout dépendra du niveau d'exigence retenu.
À suivre.
Pierre Mathon