Une exposition historique s’est tenue sur le centre-ville (au sens large) du 3 au 21 octobre au château de l’étang.
C’était visiblement une exposition préparée du temps de la mairie précédente et dans la logique qui est à l’origine des dégâts que nous constatons. Concernant le nouvel hôtel de ville, on ne notait pas le moindre recul critique dans l’exposition. À noter que si l’on pouvait voir le projet « stalinien », mais finalement modeste de 1951
(projet que la liste des Verts avait déjà montré en 2001), ce n’était pas le cas de l’horrible projet Castro, dont l’horreur méprisante a été – largement - dépassé par le projet que l’on peut voir actuellement réalisé. On aurait été en peine de trouver dans l’exposition le moindre bilan des destructions attilesques et ruineuses des années 2008-2014, qui pèseront – et lourdement - de longues années durant, sur les épaules des BagnoletaisEs.
Concernant la rue Sadi-Carnot, la rue historique de Bagnolet, l’ancienne Grand’Rue, il n’y avait pas un mot, dans l’exposition, sur le projet destructeur des années 1980. Ce projet, mené sous la houlette de J. Riou, alors maire-adjointe à l’urbanisme, n’a été repoussé que grâce à la lutte résolue de l’association Bagnolet Environnement, lutte partagée par des milliers de Bagnoletais. N’oublions pas le rôle joué par l’association des riverains pour la sauvegarde du village de Bagnolet dans cette mobilisation. Celaaurait pu aussi être l’occasion de rappeler que ce projet destructeur avait été définitivement stoppé par l’élection comme maire de D. Mongeau en 1986.
Maquette de 1962 (ne figurait pas dans l'expo)
Il n’y avait pas plus de recul critique sur la grande rénovation de 1960-1970 qui devait faire de Bagnolet le « Carrefour-de-l’Est-parisien » et dont certains se souviennent sous l’appellation moins flatteuse de « Bagnolet-la-boue ».
L’image, figurant dans l’exposition, d’un centre municipal de santé flambant neuf construit rue Paul Vaillant-Couturier dans les années 60 et démoli (on n’en parle pas dans l’exposition) dans la foulée pour permettre la grande rénovation urbaine, montrait l’aberration du comportement des décideurs. D’autant que son sort était partagé par la poste (« même motif, même punition ») construite dans la même rue à la même période et démolie pareillement. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, il pouvait être intéressant de voir le tracé historique de la rue Paul-Vaillant-Couturier (ex-rue de Paris) reliant la mairie de Bagnolet et Paris.
Que de patrimoine et d’emplois détruits au nom du progrès bétonnant et commercial. Et comment ne pas voir la continuité - mais évidemment sans les circonstances atténuantes liées à l’époque – entre cette rénovation-destruction des années 60-70 et les projets mégalos et ruineux de la période Everbecq*.
Les anciens bains-douches-lavoirs
L'usine Belin
Si les cartes postales du passé sont – évidemment - toujours intéressantes à voir, la véritable histoire du centre ville de Bagnolet reste à écrire.
Une histoire exigeante, objective, critique et non complaisante, débarrassée des tabous et des clichés officiels du passé !
À suivre.
Pierre Mathon
* Mais comme le dit Marx, l’histoire ne repasse pas les plats, quand elle se répète, c’est sous forme de caricature.