Le vendredi 5 février s’est tenue à Bagnolet l’assemblée générale annuelle de l’Appel des Cent pour la Paix.
À cette occasion, l'Appel des Cent nous invitait à une rencontre au cours de laquelle Fatiha Fadil , militante de l’association France Palestine Solidarité a présenté les actions non-violentes qui sont menées à Bil’in en Palestine occupée.
Je me suis rendu à cette rencontre.
Il y avait là une quarantaine de personnes. Si la majorité d’entre elles fait partie de la « mouvance » communiste, c’était loin d’être le cas de tou(te)s.
L’ambiance était chaleureuse et le débat, très intéressant.
Après avoir établi une distinction nécessaire entre le terrorisme (qui tue des civils désarmés et qui ne doit pas être toléré), la résistance armée (qui est légitime pour les Palestiniens) et la résistance non violente, Fatiha Fadil a rappelé les grandes étapes de l’histoire de la résistance palestinienne en soulignant la place des actions non-violentes.
Le petit extrait de film, sur Bil’in (village de 1200 habitants, situé à 12 km de Ramallah) et sa résistance civile populaire depuis 2005 (avec le soutien de militants israéliens et internationaux) contre l’occupant israélien, était dur et émouvant.
De même le récit de Fatiha Fadil.
Il est clair que les formes non-violentes de résistance ont un potentiel très fort, d’une part, parce qu’elles vont de pair avec une démocratie très large (c’est le cas à Bil’in où les actions sont décidées par les habitants) et, d’autre part, parce qu’elles mettent davantage l’occupant en difficulté.
Il y eut ensuite un débat passionné, mais très constructif sur le Hamas à partir d’une intervention, assez partagée, sur les « questions » que posent aux démocrates et progressistes sa mainmise sur Gaza et la présence de ses partisans dans les manifestations pour la Palestine.
Pierre Mathon
Voici une dépêche récente d’Associated Press sur BIL’IN
« Le village palestinien de Bil’in, symbole de la mobilisation contre le "Mur" israélien, remporte une victoire
ASSOCIATED PRESS– Il y a 3 jours
RAMALLAH, Cisjordanie — Les bulldozers israéliens ont commencé jeudi à creuser le nouveau tracé de la "barrière de séparation" entre l'Etat hébreu et la Cisjordanie, à Bil’in. Deux ans et demi après une décision en leur faveur de la Cour suprême israélienne, les habitants de Bil’in, village devenu le cœur de la contestation contre ce "Mur", ont enfin gain de cause.
Bil’in était devenu le symbole de la contestation palestinienne contre le "Mur", qui privait les villageois de plus de la moitié de leur terres: 232 hectares avaient ainsi été confisqués pour bâtir la barrière protégeant l'implantation juive de Modiin Ilit.
Jeudi, les villageois ont été informés que Bil’in et les villages avoisinants allaient récupérer 140 hectares du fait du nouveau tracé, a expliqué le chef de file de la contestation, Khatib Abou Rameh.
« C'est une victoire pour notre combat mais elle reste petite, jusqu'à ce que nous parvenions à la victoire finale: le retrait du mur », a déclaré Abou Rahmeh.
Une fois que le nouveau tracé du Mur aura été achevé, le tronçon actuel enserrant Bil’in sera démantelé, a-t-il expliqué.
Depuis 2005, des manifestants, emmenés par Abou Rahmeh, marchaient tous les vendredis de Bil’in jusqu'à la barrière de sécurité. Une mobilisation qui a bénéficié d'un important soutien international et a été saluée par l'ancien président américain Jimmy Carter ou encore par l'archevêque sud-africain Desmond Tutu.
Au moins six manifestants ont été tués entre Bil’in et le village voisin de Naalin, et des centaines d'autres blessés dans les fréquents affrontements qui ont éclaté, l'armée israélienne considérant ces rassemblements comme illégaux. Des soldats israéliens ont aussi été blessés.
Israël a commencé à construire le mur de séparation en 2002, qui doit au total s'étendre sur 690 kilomètres. Des dizaines de cas similaires à celui de Bil’in sont portés devant les tribunaux israéliens.
Pour Israël, cette barrière est nécessaire pour dissuader les terroristes de pénétrer sur son territoire. Mais les Palestiniens accusent l'Etat hébreu de l'utiliser pour s'emparer de terres palestiniennes.
Fin 2007, la Cour suprême israélienne avait ordonné au gouvernement de modifier le tracé du mur coupant les terres de Bil’in en deux, et de le faire dans des "délais raisonnables".
Par ailleurs, jeudi, une frappe aérienne de l'armée israélienne a tué un activiste palestinien et en a blessé un autre dans la bande de Gaza. Les deux personnes avaient sur le point d'attaquer Israël, a expliqué l'armée israélienne. »
L’article que nous avions consacré à l’a réunion de l’appel des Cent de Bagnolet avec Henri Alleg :