Le 11 juin, les familles de la rue Eugène Varlin ont été expulsées sans relogement (accord donné par l’adjointe aux affaires sociales le 21 mai 2003). Le 12, le maire a appelé la police pour embarquer sans ménagement les familles qui campaient place de la mairie. Le 13, les familles revenaient avec l’association Droit Au Logement (DAL) occuper le jardin du centre administratif pour demander l’ouverture de la discussion qui est intervenue le 16.
Depuis janvier, les élus Verts demandent avec insistance ce travail social et cette discussion.
Ce manque de générosité dans le traitement social et cet appel à la répression policière laissera des traces durables dans nos cœurs et dans nos esprits.
Des milliers de personnes, souvent d’origine africaine, errent en Ile-de-France, de ville en ville, d’hébergement en logement précaire, barrés de l’accès au logement privé (victimes souvent du racisme), comme du logement social (faute d’ancienneté dans la commune).
Ce sont les plus démunis parmi le plus démunis : ils ont droit à notre solidarité.
Tous ne peuvent être logées à Bagnolet, mais notre commune, lorsqu’elle expulse des personnes dans le cadre d’une opération d’urbanisme, a le devoir de prévoir le relogement des familles à Bagnolet ou par la préfecture.
Comment accepter que des familles, avec de très jeunes enfants, soient contraintes de dormir dans la rue ? Comment accepter qu’il n’y ait eu aucun débat au sein de la gauche plurielle, aucune négociation avec le DAL, ni même réponse à ses courriers, aucun relogement, ni même de travail social ? Comment accepter la répression policière ?
Tout en se félicitant de ce que la négociation avec le DAL ait enfin commencé en vue du relogement des familles, nous devons travailler à ce que signifient dans le contexte actuel la solidarité et la fraternité. « Bagnolet, ville solidaire » : travaillons, réfléchissons ensemble. Notre modèle n’est ni la répression policière à la « Sarkozy », ni le social à la « Raffarin ».
Nous avons déjà fait bouger beaucoup de choses à Bagnolet, sur l’aménagement du centre-ville, sur la démocratie participative. Nous ne désespérons pas qu’elles avancent aussi sur le social.