Après l’effondrement d’une partie du toit d’une classe de maternelle mercredi dernier pendant la démolition du gymnase et des logements de fonction de l’école, la FCPE avait invité les parents d’élèves pour examiner les conclusions des experts mandatés par la mairie et l’éducation nationale.
D’après la promesse du maire, ces conclusions devaient être affichées à la porte de l’école… le vendredi ou le lundi au plus tard à destination de tous les parents. En fait, elles ne le sont toujours pas … et elles n’ont pas même été lues à la réunion ;
Hier soir, chez les parents venus aux nouvelles, l’angoisse était palpable. L’agacement aussi. Car, en plus de l’angoisse, cette rentrée « ratée » place certains parents dans une situation particulièrement instable vis-à-vis de leurs employeurs.
Les parents attendaient donc des explications et des réponses. Ce n’est pas surprenant.
En revanche, c’est la réunion qui fut une suite de mauvaises surprises.
La première. Elle s’est tenue debout dans la cour de l’école. Aucune salle, aucune chaise n’avaient été mises à la disposition de parents qui venaient de vivre un événement traumatisant et qui se trouvaient encore dans un sentiment d’incertitude angoissant.
La deuxième. Dans de telles circonstances, on aurait attendu que le maire soit présent pour recevoir les parents. Au pire, son premier adjoint, et bien sûr l’adjoint à l’éducation, ceux qui gèrent le dossier. Ceux qui ont la responsabilité et le pouvoir dans cette affaire. Surprise donc de voir arriver André Baraglioli (« réquisitionné » à la dernière minute…) et Aziz Benaïssa venir remplir le vide municipal.
La troisième, et non la moindre, pour un dossier particulièrement technique, fut l’absence totale des cadres administratifs. Pas le moindre technicien, pas le moindre directeur général des services, même … adjoint.
La quatrième. Absence également des directrices des deux écoles …
C’est donc André Baraglioli qui a mené cette « réunion ». Après avoir rapidement rendu compte (sans les lire) des conclusions des experts (l’entreprise bagnoletaise Structure et Réhabilitation et … un architecte) qui étaient d’accord pour considérer que les bâtiments n’étaient pas en péril et que l’activité pouvait s’y dérouler sans danger à l’exception de l’aile de la maternelle touchée par l’effondrement du toit de la classe incriminée.
Et immédiatement, sans un mot de regret, voire d’excuse (quand même !), voire même de mea culpa (un parent l’a demandé…) il est passé aux solutions envisagées pour l’organisation de l’école …qui n’étaient d’ailleurs pas abouties.
Il est donc « prévu », avec l’accord des enseignants de la maternelle, de rouvrir les cinq classes de l’aile non touchée ; d’installer la sixième classe (celle dont le toit s’est effondré) dans une autre école de la ville (non encore déterminée). Et, seule bonne surprise de la soirée, il a été annoncé l’ouverture d’une septième classe (une trentaine d’enfants du secteur restant à la porte de l’école encore cette année) … (à titre de compensation ?) dans une autre école également (non encore déterminée), vraisemblablement dans le quartier des Malassis…
Immédiatement les parents ont réagi pour connaître les classes qui allaient déménager faisant part de leur situation personnelle et des fratries, comme cette maman de quatre enfants, travaillant en horaires décalés ainsi que son mari, avec un emploi du temps acrobatique, ne pouvant absolument pas « se permettre » d’accompagner ses enfants dans deux lieux.
Cette question des fratries avait été évoquée lors de la réunion qui s’était tenue avec l’inspection de l’éducation nationale et la mairie et ce critère avait été écarté car dans toutes les classes la moitié des enfants appartenait à une fratrie dont un des membres était en élémentaire…
C’est donc l’équipe enseignante qui prendra la décision. Il « semblerait » qu’en pareil cas, une « logique » conduise à choisir de « délocaliser » les enseignants qui arrivent dans l’école… mais aucun élément officiel n’a été donné aux parents.
Ont été demandés par les parents, dans cette perspective, la mise à disposition d’un car pour conduire les enfants dans l’autre école.
Par ailleurs, une maman souhaitait que son enfant change de classe : à cause du bruit, il n’entendait pas la maîtresse.
Ensuite, les parents sont revenus sur les problèmes de sécurité du bâti.
Un papa jugeant peu crédibles, après l’accident survenu quelques heures avant la rentrée, les propos rassurants affichés sans le moindre mea culpa, s’est même senti carrément agressé en entendant « nos critères de décision sont guidés par la sécurité des enfants ».
Une maman a demandé, avec insistance, quel « plan B » était prévu si les bâtiments marquaient des signes de faiblesse et qu’il faille fermer l’école.
Cette éventualité n’a pas été envisagée. Pourtant des « témoins (sorte de petits sismographes enregistrant les secousses subies)» ont été placés pour surveiller le bâti.
Un papa a demandé concrètement si les élus et les experts avaient pris connaissance des enregistrements des témoins (placés de longue date sur l’élémentaire pour évaluer les traumatismes subis par ce bâtiment) au moment de la démolition. Il n’a pas reçu de réponse à sa question pourtant très pertinente.
En marge de la réunion, des parents témoignaient de la violence de la démolition en constatant que leurs propres maisons (y compris le bâtiment HLM situé assez loin) étaient impactées par le travail des engins et la chute des gravats au cours de la démolition intensive qui a eu lieu de façon accélérée pour rattraper le retard du chantier. Ils ressentaient très nettement les vibrations, voire les tremblements.
Des parents se sont inquiétés des travaux de creusement des futures fondations qui risquent encore de traumatiser les bâtiments … bien proches. Il ne reste qu’à espérer (une maman disait même : c’est dieu qui décidera si l’école doit s’écrouler) que des précautions particulières seront prises pour renforcer les fondations du bâtiment de l’élémentaire.
A la demande des parents de consulter les rapports des experts, il a été assuré par André Baraglioli qu’il sera en ligne sur le site de la ville. Il semble encore qu’il s’agisse d’une promesse hasardeuse, voire carrément fantaisiste. Puisque chacun sait que le site de la ville ne fonctionne plus.
L’ignorance d’André Baraglioli sur ce fait n’est pas rassurante : est-il mieux informé dans les autres domaines et en particulier sur ce dont il venait de parler ?
Hélène Zanier
