Dominique Voynet vient de réagir ce 1er novembre à l’avis défavorable de l’agence européenne de sécurité alimentaire au moratoire français sur la culture du maïs OGM MON 810, fabriqué par Monsanto
L'Agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA) a en effet rendu en effet public vendredi un avis défavorable au moratoire français.
Le gouvernement français a indiqué, dans un communiqué, que le moratoire serait toutefois maintenu.
Réaction de Dominique Voynet.
« OGM : la France doit maintenir le moratoire sur le MON 810 et aller plus loin dans la transparence
L'avis rendu par l'Agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA) sur le moratoire français relatif aux cultures OGM signe l'obsolescence des procédures actuelles d'évaluation communautaire. En condamnant la décision française, l'EFSA s'affranchit de sa mission de protection des consommateurs, et cède à la pression des lobbies semenciers auxquels elle est décidément très sensible.
Je me félicite de la réaction de Jean-Louis Borloo et Nathalie Kosciusko-Morizet de maintenir ce moratoire, et d'attendre sereinement le Conseil européen des 4 et 5 décembre.
Je leur propose même d'aller plus loin, afin d'éclairer les débats du Conseil européen et d'informer, enfin, les citoyens à la hauteur des inquiétudes suscitées par le développement des cultures OGM. Il suffirait pour cela de rendre publics, comme le demande une pétition initiée par le Crii-Gen, les résultats des analyses de sang des animaux ayant consommé des plantes génétiquement modifiés. Ces résultats, que les entreprises semencières entendent garder secrets au mépris du droit à la santé et à l'information des consommateurs, le gouvernement français en a eu connaissance et copie.
Je demande donc solennellement au gouvernement de rendre enfin publics les résultats des tests de toxicité dont il dispose. Ces informations n'ont en aucun cas à être protégées par le secret industriel ou commercial. Parce qu'elles portent sur les conséquences sanitaires de la consommation d'aliments issus de plantes génétiquement modifiées, elles doivent être portées à la connaissance du public. »
Hélène Flautre, députée européenne Verte, a également réagi à la décision de l'EFSA :
Hélène Flautre
«L’agence européenne pour la sécurité alimentaire, l’EFSA, vient de rendre un avis défavorable sur le moratoire français sur le MON 810, tout en rendant un favorable sur la commercialisation en Europe du maïs transgénique Bt11 et le 1507. Le 29 octobre, la Commission européenne avait par ailleurs autorisé la commercialisation du coton transgénique LLCotton 25 sur base de l’avis favorable de l’EFSA.
Hélène Flautre, députée européenne Verts/ALE, estime que "L’EFSA vient de démontrer de manière spectaculaire son incompétence et son obsolescence en matière d’évaluation des risques liés aux OGM. Bien que chargée théoriquement d’assurer aux européens une alimentation saine, l’EFSA a toujours rendu des avis favorables aux OGM, s’asseyant sur toutes les études et recherches révélant des doutes sur leur innocuité, et qui devraient la conduire, au minimum, à mettre en œuvre le principe de précaution."
"Ces décisions montrent à quel point la procédure d’autorisation des OGM dans l’Union européenne doit être revue en profondeur. Actuellement, les avis de l’EFSA constituent le seul fondement des autorisations accordées dans l’UE ; il faut réformer ce système en instituant le principe des études publiques et contradictoires. Contrairement aux dispositions de la législation européenne, l’EFSA ne demandent pas dans ces études aux producteurs d’OGM des données sur les effets à long terme des produits génétiquement modifiés qu’ils veulent commercialiser, de plus elle ne respecte pas le principe de transparence et d’information des citoyens.
"Le Parlement européen, représentant les citoyens européens, en grande majorité hostile à la consommation et à la production d’OGMs, doit être au cœur du débat sur la nécessaire réforme de la procédure d’autorisation des OGM. Le Conseil des ministres de l’environnement des 4 et 5 décembre prochains y sera consacré, le Parlement devrait se saisir de cette question lors de sa prochaine session plénière pour affirmer une position claire de protection de la santé des consommateurs et de l’environnement et mettre le Conseil, la Commission et l’EFSA devant leurs responsabilités." »