Cinq trafiquants présumés ont été interpellés et 19 kilos de cannabis saisis aujourd'hui lors d'un vaste coup de filet dans le quartier sensible de la Capsulerie à Bagnolet (sources policière et préfectorale).
L'opération, menée dans le cadre d'une commission rogatoire délivrée par un juge d'instruction, a par ailleurs permis de saisir 31 000 euros en liquide et une arme de poing, ont indiqué ces sources. Les cinq trafiquants présumés, âgés de 19 à 26 ans, ont été placés en garde à vue dans les locaux de la sûreté territoriale de Seine-Saint-Denis, en charge de l'enquête. « Ils sont tous très connus des services de police », a-t-on précisé.
Selon la source proche du dossier, le quartier faisait l'objet d'une étroite surveillance depuis un an. « C'était une activité très lucrative », a-t-elle assuré. La cité de la Capsulerie, quartier proche de Paris et accessible en métro, est connu de la police comme un endroit prisé des consommateurs parisiens de cannabis, qui viennent régulièrement s'y approvisionner.
Au-delà de l’opération de police qui est la énième du genre dans ce quartier, c’est la vie quotidienne des habitants de ce quartier qui est prise en otage par ce trafic. Seule, la police ne peut pas tout. Dans ce quartier de Bagnolet – et dans d’autres -, c’est une entreprise de grande ampleur qu’il faut mener d’urgence… travail qui n’a jamais été commencé alors que la situation perdure depuis des années… et évidemment s’enkyste et s’aggrave.
C’est peu dire que l’encore-municipalité (pour quelques dernières semaines encore) n’a rien fait pour faire reculer la délinquance.
En effet, on ne peut oublier, ce n’est pas si loin - c’était en juin dernier – qu’on découvrait – nous les citoyens – que le garage du Centre Technique Municipal était sous le contrôle d’un gangster embauché et nommé directeur par l’encore-maire…
Extrait de l’article du Parisien du 11 juin 2013 :
«(…) Car c'est au cœur de locaux communaux que les enquêteurs vont découvrir le pot aux roses, dans l'atelier du centre technique municipal (CTM). Les trafiquants s'étaient rendus à l'évidence : il n'y avait pas plus belle planque que les dépendances de la mairie. Dans l'un des bâtiments du CTM, le chien antistup marquera l'arrêt devant un coffre où étaient dissimulés 11 kg de cocaïne et 15000 €. Dans un autre coffre, les policiers tombent sur un Kalachnikov chargé, un fusil à pompe, un pistolet automatique et des munitions. La clé du coffre était sur le bureau du chef du garage municipal.
La drogue écoulée dans le quartier du Plateau
L'enquête a ainsi permis de mettre à jour un trafic important et une organisation hiérarchisée. A sa tête, Belkacim A., 40 ans, frère de Mustapha, chef du garage du CTM. Il se rangeait lui-même dans la catégorie des « vrais voyous ». Selon un rituel quasi quotidien, en fin de matinée, le caïd arrivait au volant de son Audi au CTM puis s'enfermait dans l'atelier avec Mustapha, priant les autres employés de sortir. Puis il mettait le cap sur le quartier du Plateau où étaient écoulés cannabis et cocaïne, faisant un crochet par un fast-food de la place Lucien-Sampaix.
Les deux frères « supervisaient le trafic » en compagnie d'un troisième homme, un certain « Snake », dont le rôle était de veiller sur les petites mains du trafic. Mustapha, qui gardait les clés des coffres, était aussi l'homme « des basses œuvres », récupérant l'argent chez les débiteurs récalcitrants. Employé municipal depuis 2006, il ne faisait pas l'unanimité parmi ses collègues. Certains indiqueront qu'il « faisait régner un climat de terreur », n'hésitant pas à « en venir aux mains pour imposer son autorité ». A l'occasion, cet ancien boxeur — qui avait conservé une bonne droite — s'en vantait pour intimider les adversaires politiques du maire.
Ce trafic durait « au moins depuis un an », selon une source proche du dossier. Depuis assez longtemps en tout cas pour générer de substantiels bénéfices. En analysant les comptes bancaires et les documents appartenant aux trafiquants, les policiers ont identifié des mouvements financiers vers l'Algérie. Ils ont également été alertés par le montant des acquisitions et projets immobiliers des deux frères. Chacun de leur côté, envisageait d'acheter une belle maison à Aulnay (estimée à plus de 350000 €) et une villa en Espagne. La brigade des stupéfiants va approfondir ses investigations.
Le Parisien »
Il faut tourner la page définitivement et radicalement à cet épisode malheureux et dramatique des six dernières années pour notre ville. C’est un devoir moral.
Il faut maintenant réparer, reconstruire, travailler.
Le 11 février 2014 Hélène Zanier