Mardi 13 novembre, à l’initiative de l’ACME, Association pour le Contrôle Mondial de l’Eau, à l’invitation de Patrick BRAOUZEC, député de Saint-Denis, Hélène ZANIER, déléguée de Bagnolet au Syndicat des Eaux d’Ile-de-France (SEDIF) a participé à la conférence de presse organisée à l’Assemblée Nationale pour exiger l’engagement d’un audit indépendant sur la gestion actuelle et une étude sur les modes de gestion après 2010, date de renouvellement du délégataire par le Sedif.
De plus, les gros consommateurs (la ville de Neuilly-sur-Seine est en tête du palmarès) bénéficient de véritables cadeaux : 61 % à partir d’une consommation annuelle de 1 825 000 m3 (en 2006) ce qui représente une incitation coupable à gaspiller l’eau, ressource si précieuse.
Jean-Luc TOULY, Président de l’Acme, Patrick Braouzec, Philippe KALTENBACH, Maire de Clamart (92) et Christian METAIRIE, Président de la Communauté du Val de Bièvre (91) ont rappelé la situation inacceptable, opaque et surtout ruineuse pour les usagers que représentait le tandem SEDIF-VEOLIA.
Ils ont rappelé que le Sedif était en « association » avec la Compagnie Générale des Eaux (ancien nom de Véolia) depuis 1923 et que cette délégation n’avait été « réactée » que deux fois depuis cette date. Ajouté à cela qu’André Santini, Président du SEDIF, mais aussi Maire d’Issy-les-Moulineaux , Président de l’agglomération Arc-de-Seine, Président de l’agence de l’eau Seine Normandie, Député, Secrétaire d’Etat auprès du ministre du budget chargé de la fonction publique… a pour directeur général des services (fonctionnaire) au SEDIF : Philippe Knusmann…son Adjoint au Maire d’Issy-les-Moulineaux et délégué à l’agglomération d’Arc-de-Seine !
Ils ont rappelé l’impérieuse nécessité d’y voir clair dans la gestion de Véolia et de ses rapports avec le Sedif.
Pour sa part, Hélène ZANIER a souligné que l’eau était une problématique majeure du développement durable et qu’elle ne pouvait être considérée comme un « produit » puisqu’elle est constitutive de la vie sur notre planète.
Elle a rappelé que la logique de toute entreprise est non seulement de vendre son « produit » le plus cher possible (ce qui est facilité ici par l’absence de concurrence), mais ce qui est encore plus grave pour l’eau : d’en vendre le plus possible.
Elle a soutenu que l’eau ne peut obéir à cette logique marchande et que le moment était venu de construire une alternative « service public » de distribution de l’eau qui réponde aux besoins des habitants de notre région (en liaison avec Paris) tout en respectant la ressource afin qu’en 2010, date de l’échéance de renouvellement du contrat Sedif-Véolia ne représente pas la seule possibilité de « choix » pour les élus de notre région.
Elle a rappelé qu’elle adhérait en tous points à la pétition initiée par l’ACME et ajouté qu’il serait également souhaitable de prendre en compte dans les éléments de réflexion à l’étude l’option de vendre l’eau aux particuliers à des prix qui progressent en fonction de la quantité consommée en mettant les premiers m3 vitaux gratuitement à la disposition des citoyens et en augmentant le prix progressivement pour les m3 suivants. Cette inversion de la politique de vente de l’eau pourrait s’équilibrer à partir du manque à gagner dû aux cadeaux aux gros consommateurs.