L'intervention de Jean-Claude Oliva (conseiller municipal eelv) au conseil muncipal du 30 juin 2017 sur la délibération N° 11 visant à élargir les pouvoirs du maire.
« Dans notre système institutionnel, les électeurs et électrices sont appelé-es à exercer leur souveraineté par leur vote, au moment de chaque élection et à l’abdiquer le reste du temps ! On peut remarquer que ce système ne fonctionne plus très bien puisque la majorité des électeurs n’a pas participé au vote lors des dernières élections législatives. Sans compter, tous les citoyen-nes qui ne peuvent pas s’exprimer du fait de leur nationalité. Pour autant, les citoyen-nes qui ne votent pas ou qui ne votent plus, n’entendent pas forcément renoncer à leur pouvoir de décision. C’et ainsi qu’on a vu surgir des mouvements majoritaires dans la société (contre la loi Travail par exemple) qui portaient des aspirations se situant à l’opposé des mesures prises par des représentants fort peu représentatifs. C’est le fond de la crise politique actuelle et rien n’indique qu’elle va se résorber, bien au contraire.
A un autre niveau, c’est ce qui se produit aussi à l’échelle communale. Après les élections, le conseil municipal se réunit, élit le maire et abdique de la plupart de ses pouvoirs en sa faveur. Sauf crise majeure, le conseil municipal devient pour l’essentiel une chambre de débats sans conséquences et d’enregistrement. Pourtant, même si c’est la logique du système présidentiel de donner tous les pouvoirs à un seul homme, cela n’a rien d’obligatoire, et il existe en France des communes qui expérimentent de nouvelles façons, plus collégiales, de fonctionner. Sans déléguer tous les pouvoirs au maire, en les répartissant et en les exerçant collectivement.
Cette concentration des pouvoirs effectifs est à la racine de la désaffection des citoyen-nes de la vie politique locale comme nationale. Gérer de façon plus collégiale les affaires communales au sein du conseil municipal amènerait aussi une autre dynamique politique dans la ville, une autre relation des élu-es avec les citoyen-nes.
Ces considérations nous amènent à refuser toute extension des pouvoirs du maire au détriment du conseil municipal. On peut lire dans la délibération, l’étendue très considérable de ces pouvoirs. Nous souhaiterions plutôt les revoir à la baisse. Et, je le précise, quelque soit la personne qui dirige la ville.
La simplification administrative ou la rapidité des décisions à prendre nous semblent de mauvais prétextes. D’autant qu’un nombre important de décisions, prises de fait par le maire, sont régularisées à chaque conseil municipal… »