Le fait d'ouvrir les bornes à incendie a, en plus du coût que cela représente, de graves conséquences en terme de sécurité incendie.
Lu dans leparisien.fr du 23 juillet ;
« En Seine-Saint-Denis, des pompiers «perdent 15 minutes à cause de bornes à incendie défectueuses»
Les pompiers de Paris ont tardé à trouver une bouche à incendie opérationnelle pour maîtriser les flammes qui ravageaient, dans la nuit de samedi à dimanche, un immeuble du quartier Pont-Blanc, à Sevran (Seine-Saint-Denis). La faute à l’ouverture sauvage des bornes selon eux.
Ce n’est pas faute de l’avoir dit et répété. L’ouverture sauvage de bouches à incendie peut entraîner une rupture de l’alimentation en eau. Les sapeurs-pompiers de Paris en ont fait l’amère expérience dans la nuit de samedi à dimanche lors d’un feu d’habitation allée des Erables dans le quartier du Pont-Blanc à Sevran.
Les soldats du feu sont alertés pour circonscrire le sinistre qui s’est déclaré vers 5 heures du matin au troisième étage d’un petit immeuble qui en compte quatre. «On a essayé de se raccorder à deux bouches à incendie défectueuses, déplore le lieutenant Yannick Pagnot. C’est la répercussion du phénomène d’ouverture volontaire», avance le chef des opérations. Un phénomène vivement dénoncé par de nombreuses communes du département durant les fortes chaleurs du début du mois de juin.
Les camions ont dû se brancher à une troisième borne située à plusieurs dizaines de mètres du bâtiment en flammes. «On a perdu 15 minutes dans le délai d’intervention», estime Yannick Pagnot, alors que le feu se propageait à l’arrière de l’immeuble et à la toiture, qui s’est partiellement effondrée : un temps précieux qui aurait pu avoir de graves conséquences si tous les habitants, une cinquantaine, n’avaient pas évacué l’immeuble dès le départ, aidés notamment par des jeunes du quartier.
Cinq appartements au total ont été détruits ou partiellement endommagés. Par miracle, aucun blessé n’est à déplorer. Pas moins de 86 pompiers ont lutté pendant plus de trois heures contre les flammes. L’un d’eux, légèrement brûlé au niveau du cou, a été pris en charge sur place par ses collègues.
Au petit matin, les habitants se sont réfugiés à la maison de quartier, ouverte par la mairie, pour partager un café : un petit moment de réconfort après de longues heures d’attente et d’angoisse. Mais reste encore à régler l’épineuse question du relogement pour certains locataires.
«Nos souvenirs sont partis en fumée»
Elodie, une mère de famille, figure parmi les rescapés du sinistre. Elle habite au 3e étage dans l’immeuble mitoyen à celui qui a pris feu. «Je suis sortie avec mes cinq enfants. Heureusement car leur chambre a été totalement brûlée. On venait d’emménager au mois de juin, on finissait juste de le meubler. Nos souvenirs sont partis en fumée en quelques minutes», soupire Elodie, les yeux rougis par les larmes et les traits tirés par la fatigue.
Le bailleur Logirep étudie des solutions de relogement au sein de son parc social pour Elodie et les autres sinistrés. Pour leur apporter du réconfort, les habitants du quartier du Pont-Blanc ont préparé au petit matin des gâteaux et un couscous pour le midi.
Le dévouement des jeunes du quartier est aussi à saluer, dont celui d’Anis, 20 ans. «On se trouvait dans l’immeuble d’à côté et on a senti une odeur de brûlé. Avec mes copains on s’est habillés, on est sortis et on a vu les flammes». Anis est entré dans l’immeuble incendié pour aller sonner à toutes les portes. «On a dit aux gens de descendre, ça commençait à être vraiment chaud», commente le jeune homme.
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