Les promoteurs immobiliers vont peut être « se rassurer ». Toujours est-il que si nous sommes parvenus à empêcher (souvent un certain temps et souvent de manière limitée), certains projets démentiels, particulièrement grâce aux recours à la juridiction administrative de l'association « Bagnolet écologie », il semble que cela soit plus difficile aujourd'hui. Certes, il reste des recours possibles, mais les pouvoirs publics bétonnants (Etat – par l'évolution des lois et des règlements - et municipalités). Les tribunaux ont suivi ce mouvement général des décideurs en faveur du Grand Paris qui implique la bétonnisation de la petite couronne, ne restent pas inactifs.
Par ailleurs, force est de constater (nous serons bientôt à mi-mandat …) que l'actuelle municipalité de Bagnolet a mis délibérément ses pas dans ceux, bétonnants, de la précédente. Aujourd'hui- sauf exceptions – la voie est libre – ou presque – pour l'hyperdensification.
Certes nous – et d'autres - avons alerté sur les dangers de l'hyperdensification autorisée par le PLU , nous en avons réduit la portée*. Mais bon, nous ne pouvons pas tout faire.
Au cours du débat du PLU, et encore aujourd'hui, face aux projets bétonnants, les interventions citoyennes se sont structurées autour de l'exigence légitime d'un cadre de vie à dimension humaine. De plus en plus nombreux-ses les citoyenNEs prennent conscience, malgré les promoteurs et leurs amiEs tenantEs du Grand Paris que pour combattre l'hyper-entasement et l'étalement urbain au détriment des terres agricoles, il y une alternative : celle de l'aménagement du territoire.
Le maire actuel a dû anticiper que son éventuelle réélection pourrait dépendre des quartiers où la population est sensible à l'hyperdensification qui met en cause son cadre de vie. D'où un certain « bougé » de la municipalité actuelle - certes très insuffisant - : bref, quand il s'agit de petits promoteurs (peu liés au ps), les citoyenNEs ont une marge de manœuvre, pour s'y opposer. En revanche, quand il s'agit d'un gros promoteur, bien en cour, rien n'est trop beau, c'est « tapis rouge » (comme avant).
Par ailleurs les difficultés de commercialisation auxquelles se heurtent les promoteurs (malgré les dispositions fiscales Carrez-Duflot-Pinel-Cosse particulièrement favorables aux investisseurs) ne sont pas sans conséquences …**
Ajoutons-y la prise de conscience (nous n'y sommes pas pour rien) que pour loger les BagnoletaisES et faire de la mixité sociale il ne suffit pas de faire des HLM pour revenus élevés et parallèlement la décision de la droite régionale de ne plus aider les logements très sociaux.
D'autant que, comme nous avons alerté, la poursuite de la fuite en avant immobilière suppose que les villes aient les moyens (en terrains et en recettes) de réaliser et de faire fonctionner les équipements – en particulier scolaires - nécessaires
Souhaitons que les citoyens prennent la mesure de la situation nouvelle (et de sa complexité) et s'impliquent dans la lutte pour un cadre de vie de qualité.
Pierre Mathon
* La réduction des hauteurs dans une partie des Coutures et de la Dhuys ont cependant été insuffisantes et les droits de construire autorisés à Bagnolet restent une aubaine pour les projets immobiliers bétonnants, la destruction de la mixité habitat-emploi, ouvrant la voie aux projets hors-dimension.
** Nous ne parlons pas ici du fait que les opérations privées réalisées dans nos communes comprennent de plus en plus de propriétaires qui n'occupent pas leurs logements mais qui le mettent en location …