Parce que la COP 21 (fin 2015) invitait tous les citoyens à réfléchir et à agir pour réduire notre production de gaz à effet de serre qui font brûler la planète et menacent la vie sur terre, le Conseil de quartier de la Dhuys a proposé à la municipalité de collecter les restes de repas de cantine (150 g par convive et par jour) afin de valoriser ces déchets en énergie (gaz méthane). L'école Joliot-Curie représentant le site pilote facilitant la généralisation du procédé sur l'ensemble de la ville à terme.
Pour ce faire, le conseil de quartier avait sélectionné une entreprise connue et reconnue par Est Ensemble (qui a la compétence des déchets) expérimentée et agréée pour ces déchets de catégorie 3 qui forme également les personnels de cantine. Une délégation du Conseil de quartier s'était rendue dans une école de Noisy pour constater le bon fonctionnement du procédé.
Pourquoi cette proposition ?
. pour lutter contre le gaspillage alimentaire ;
. pour réduire les déchets en mélange polluants (dans les incinérateurs) ou qui envahissent les bonnes terres agricoles de la région (dans les décharges) ;
. pour des raisons budgétaires : moins de déchets en mélange = moins de budget déchets = moins d'impôts pour les contribuables ;
. pour aider la Ville de Bagnolet à se mettre en conformité avec la Loi (Grenelle II) qui concerne les gros producteurs de biodéchets ;
. le coût de cette collecte est très largement compensée par l'économie ,réalisée par l'arrête de mise dans les poubelles en mélange ;
. et aussi parce que l'action était facile à mettre en oeuvre' puique "clés en mains".
Plusieurs mois plus tard, ne voyant rien venir, le conseil de quartier obtient une réunion de travail avec les trois adjointes concernées par le projet. Le principe est accepté et la municipalté doit avancer et travailler.
La délégation était un peu inquiète en constatant qu'aucun cadre administratif n'avait été convoqué à cette réunion...
Encore quelques mois après, lorsque le Conseil de quartier demande où en est le projet, l'élue présente, Christiane Pesci, tente de retourner la responsabilité de l'absence de son travail en osant demander : "et le conseil de quartier, il fait quoi ?" Certains osent vraiment tout !
Ne voyant toujours rien venir, le Conseil de quartier met à nouveau ce projet à l'ordre du jour de sa réunion de début octobre 2016.
La même élue exhibe alors fièrement un petit sachet de poudre brune en expliquant qu'elle avait choisi un procédé industriel "pas seulement pour l'école Joliot, mais pour toutes écoles de Bagnolet" fanfaronne-t-elle pour un investissement de 300 000 €. (Montant sans commune mesure avec lla proposition du conseil de quartier).
Mépris des citoyens. Mépris du développement durable. Mépris des deniers publics. Mépris des obligations légales.
De quoi s'agit-il ?
Certains industriels ont vu dans l'obligation légale imposée aux gros producteurs de biodéchets la bonne aubaine pour vendre – avec force démarcheurs - des "super machines" aux élus faciles à convaincre puisqu'ils jouent avec l'argent ...des autres. Par ici la bonne soupe.
Eh bien, c'est ce qui risque de se passer à Bagnolet avec Christiane Pesci à la manoeuvre.
En effet, elle a annoncé au Conseil de quartier de la Dhuys qu'elle étudiait la location ou l'achat de super-machines à ... déshydrater les déchets de cantine.
Les déchets alimentaires après quelques heures - et beaucoup de kwh - passés dans la machine, produiront une poudre brune stérile baptisée (à tort) "fertilisant" par l'entreprise et de ... l'eau.
On a envie de dire 300 000 € pour ça.
Mais le plus grave, c'est que la poudre brune en question est toujours, au regard de la réglementation, considérée comme un ... DÉCHET SPA 3 (Sous Produit Ainimaux) qui devra être collectée par une entreprise agréée (représentant un coût supplémentaire – évidemment -).
Ce n'est pas que moi qui le dis, mais le président du Syctom (l'Agence métropolitaine des déchets ménagers), Hervé Marseille. Il a d'ailleurs pris la peine d'écrire à tous les maires pour leur rappeler que la poudre issue des déshydratateurs à partir des restes de repas de cantine restait un déchet !
Madame Pesci devrait lire les courriers officiels, s'informer de la réglementation, au lieu de "gober " les argumentaires commerciaux sans le moindre esprit critique et sans les compétences pour les déjouer.
Cerise sur le gâteau, la loi ne prévoit pas que ce soit la quantité de biodéchets issue de la super-machine qui soit imposée, mais la quantité d'origine, de départ !
Je développe ?
On a envie de dire : TOUT FAUX, Mme Pesci.
Pour résumer et comprendre la proposition complètement absurde de Madame Pesci, le bon sens éclaire rapidement car, en général, en bonne logique, quand on a un déchet, on cherche à le valoriser en en tirant de l'énergie pas en dépensant de l'énergie pour obtenir un nouveau ... déchet.
À ce niveau d'absurdité, on pourrait en rire. Mais à 300 000 €, ça calme.
Non, nous ne voulons pas de vos super-machines à poudre de perlinpinpin qui transforment un déchet en ... déchet.
Hélène Zanier