Le Parisien.FR de ce 4 septembre informe sur la transformation, projetée par la société-propriétaire (et actée par une délibération du conseil municipal et un permis de construire signé par le maire) des tours mercuriales en 2 hôtels. Nous publions cet article avec quelques remarques et compléments :
« Bagnolet : les tours Mercuriales, futur hôtel de luxe au bord du périph’ ?
La rumeur (Ce n’était pas une rumeur, même si le moins qu’on puisse dire est que la société-propriétaire des tours fait tout pour rester discrète. Ndlr) courait depuis quelques mois. Et pour l’instant, le projet définitif n’est pas encore totalement ficelé (Pas ficelé ? Et pourtant le permis de construire a été signé. Ndlr). Mais si le dossier des Mercuriales de Bagnolet suit son cours, les deux tours construites entre 1975 et 1977 et visibles par les automobilistes du périphérique deviendront d’ici 2020 un vaste complexe hôtelier de luxe.
Fin juin, la ville a accordé un permis de construire au groupe Colbert-Orco, propriétaire des deux tours de 32 étages. « L’objectif est de réaménager totalement les Mercuriales pour en faire le plus grand hôtel de luxe d’Europe, se réjouit le maire PS Tony Di Martino. 1600 chambres sont prévues ! »
Ouverture d’un Sheraton pas avant 2020
Le groupe Colbert-Orco, dirigé par Bruno Ledoux, a d’ores et déjà lancé des discussions exclusives avec le groupe hôtelier Marriott. Un hôtel Sheraton et peut-être une autre structure du groupe —aux prix un peu moins élevés que ceux du Sheraton (« Hôtel de luxe » … vous avez dit hôtel « de luxe ». Il est vrai que rien n’oblige la société propriétaire à faire dans le luxe « Souviens toi de l’Armée du Salut aux Lilas ». Ndlr) — pourraient s’installer dans les tours du Ponant et du Levant. Si le contrat (dont le coût n’est pas encore communiqué) est finalisé, le chantier devrait démarrer d’ici deux ou trois ans, selon la mairie de Bagnolet, pour une ouverture au public en 2020.
L’entrée des tours sera alors totalement repensée et tournée vers l’esplanade pour accueillir des touristes, notamment asiatiques. « C’est vrai que cette cible visite en général l’Europe en peu de temps et, du coup, l’emplacement vis-à-vis des transports est primordial, argumente un spécialiste du secteur immobilier de l’Est parisien. A Bagnolet, vous êtes à 20 minutes de Roissy. C’est une zone stratégique où l’hôtellerie haut de gamme est encore très peu développée. » Par ailleurs, le groupe Colbert-Orco entend bien transformer les Mercuriales en un centre de congrès majeur de Paris.
Le projet réjouit la municipalité. « En terme d’image et de développement, ce n’est que du positif pour Bagnolet, assure Tony Di Martino. (Adieu les emplois de bureaux, bonjour de - très – hypothétiques hôtels de luxe. Ndlr) Et puis ce serait une superbe source d’emploi local ! » Pour autant, aucun accord n’a pour l’instant été signé pour garantir le recrutement local. (Cela veut dire qu’alors même que le conseil municipal a déjà donné l’accord pour « un contrat de cour commune » et que le maire a déjà signé le permis de construire, la mairie n’a obtenu aucune garantie pour un – très - éventuel recrutement local. Cela n’empêche visiblement pas le maire de se réjouir … Ndlr)
Quid des 3000 salariés qui travaillent chaque jour ici ? Sur place, les rumeurs vont bon train. « On ne sait rien encore, il n’y a rien d’officiel », glisse-t-on à l’entrée des tours. Un proche du dossier assure néanmoins que « tant que rien n’est signé, il est trop tôt pour annoncer quoi que ce soit aux salariés ». Ni de lancer les préavis des contrats de location de la quarantaine d’entreprises implantées dans les tours. (Il est vrai que le permis de construire a été affiché « très discrètement ». Ndlr)
Un recours contre le permis de construire
Pour autant, des opposants au projet d’hôtel de luxe —l’association Bagnolet écologie » (Nous ne sommes pas les seuls à nous opposer à ce projet. Ndlr) ont déjà déposé un recours gracieux pour contrer le permis de construire octroyé par la mairie. Ils dénoncent notamment (« Notamment » en effet : . Ndlr) sur leur blog l’absence d’emplacement (ni en dépose-minute, ni en parking) pour les cars de tourisme.
« Cela ne manquerait pas d’aggraver considérablement les problèmes de stationnement et de circulation qui existent à Bagnolet et particulièrement dans le secteur », dénoncent-ils. Un faux problème pour l’un des acteurs du projet qui assure avoir été « étonné » par ce recours puisqu’un parking souterrain de 600 places permet aujourd’hui d’absorber les véhicules. (Visiblement cet « acteur du projet » ne sait pas qu’un autocar est d’un gabarit supérieur à un simple véhicule. Ndlr) Aurélie Lebelle leparisien.fr »
Notons qu’il est inacceptable qu’une décision de cette importance (elle vise à transformer Bagnolet en ville hôtelière) ait pu être prise sans débat public.
À suivre
Pierre Mathon
Lire aussi :
Le 18 avril 2015 : http://lesvertsbagnolet.over-blog.com/2016/04/a-propos-des-mercuriales-le-fantasme-hotelier-de-l-ancien-maire-des-lilas-et-ce-qu-il-est-advenu.html
Le 11 juillet 2016 : http://lesvertsbagnolet.over-blog.com/2016/07/et-hop-les-tours-mercuriales-se-transforment-en-hotels.html
Le 18 août 2016 : http://lesvertsbagnolet.over-blog.com/2016/08/chut-les-mercuriales-souhaitent-garder-discret-leur-projet.html
Le 20 août 2016 : http://lesvertsbagnolet.over-blog.com/2016/08/mercuriales-recours-gracieux-de-bagnolet-ecologie.html