Le terrain de jeu de R. Castro, c’est la ville, notre espace quotidien.
On l’a vu à Bagnolet (nous y reviendrons) d’où il s’est fait jeter avec son protecteur Everbecq.
On voit aussi ce que ça donne à Gennevilliers et on verra (espérons-le) ce que ça donnera pour son projet calamiteux de construire 24 000 logements dans le parc de la Courneuve.
Son projet de tour « habiter le ciel » à Gennevilliers est le parfait exemple de la fanfaronnade de Roland Castro.
De son annonce en mars 2010 à la réalité d’aujourd’hui ... « Il n’y a pas loin du capitole à la roche tarpéienne », disaient les Romains : en l’occurrence, quand on joue avec les hautes tours, on tombe de haut !
Qu’on en juge par l’exemple du projet « habiter le ciel » de Gennevilliers (en 3 articles de 2010 à 2014) :
1- Mars 2010, suite à la présentation euphorique du projet par ses promoteurs à Cannes au grand raout de l’immobilier, le publi-reportage (sans la moindre analyse) dans le Moniteur :
Adrien Pouthier - LE MONITEUR.FR - le 18/03/10
« Habiter le Ciel, la tour d’habitation avec jardins, nouveau concept de Roland Castro pour le Grand Paris
Ce nouveau concept de tours d’habitation avec cours-jardins superposés a été présenté jeudi 18 mars par le célèbre architecte et Nexity lors du Mipim à Cannes.
C’est un « village vertical » selon les termes de Jean-Luc Poidevin, directeur général délégué de Nexity, un projet qui doit « réconcilier la nature et la ville », selon Roland Castro son concepteur. « Habiter le ciel », fruit de travaux réalisés lors du concours d’architectes pour le Grand Paris, destiné à trouver des solutions pour densifier le tissu urbain sans le défigurer est un immeuble de 17 étages dont le noyau central est constitué de cinq cours-jardins superposés, vitrées, ouvrant chacune sur 4 étages de logements constituées de deux duplex posés l’un sur l’autre. Deux ascenseurs vitrés prennent place au fond de la cour et doivent donner la sensation de traverser des serres.
Le socle du bâtiment, qui peut accueillir des commerces et des bureaux, abrite un hall occupant les deux premiers niveaux.
Le plancher du dernier étage se trouve à moins de 50 mètres de hauteur, pour échapper aux fortes contraintes sécuritaires des immeubles de grande hauteur (IGH) même si la hauteur totale atteint 57 mètres.
Le premier immeuble « Habiter le ciel », dont les prix de vente au m² devraient s’échelonner de 3.500 à plus de 5.000 euros, doit voir le jour à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), selon Nexity.
« De nombreuses municipalités devraient être intéressées par installer de tels immeubles au cœur des grandes métropoles, proches des transports en commun car il y aura seulement une place de parking pour deux logements », espère M. Poidevin. »
1bis- Le 18 septembre 2013 dans La Croix, R. Castro se vantait encore :
« (…) Moi, je pense qu’une tour peut être écologique. Je suis en train de construire à Gennevilliers une tour de logements qui devrait mesurer 55 mètres. Elle est faite de maisons superposées, avec des jardins tous les quatre niveaux. Le dernier étage donnera place à un jardin potager public. Bref, le sol monte avec la tour (…) ». »
2-Mais « patatras », en janvier 2014, plus question de fanfaronner : les difficultés sont là …
Le Parisien | 16 Janv. 2014 :
« Gennevilliers : la tour Castro a du plomb dans l'aile
La première mondiale du concept de village vertical verra-t-elle le jour à Gennevilliers ? Face aux contraintes liées au projet, la mairie s'interroge.
Il y a trois ans, on apprenait que Gennevilliers devait accueillir un bâtiment novateur : un village vertical imaginé par l'architecte Roland Castro, dont le premier exemplaire devait être réalisé dans le futur écoquartier, « d'ici à 2012 »… Cette tour, Habiter le ciel (de 49 m de haut, au lieu des 57 m initialement prévu, et de 18 étages), comprendrait 80 à 100 logements.
Une tour où, à 20 m du sol, on se réveillerait avec une vue sur un jardin intérieur. Une tour que l'architecte qualifiait de « rêve ultime qui correspond au fantasme des Français : la maison individuelle au centre-ville ».
Où en est donc ce projet novateur, vitrine de la commune et de son architecte? Après avoir été retenu par la mairie il y a trois ans, le projet est toujours en phase de travail et n'a pas encore été validé. L'architecte s'étant, selon la mairie, heurté aux règles et contraintes d'un tel projet comme l'accessibilité aux pompiers, l'impossibilité de créer une coursive, comme prévu à l'origine, entre quatre des étages du bâtiment…
« La traduction concrète de la tour n'est pas aussi simple que le projet théorique », a indiqué hier le maire communiste, Jacques Bourgoin. Il précise que le projet ne pourra pas être une copie de la maquette montrée il y a trois ans, un peu « utopique », mais s'en inspirera. « Ce que l'on veut avant tout, c'est une tour belle et innovante. Des tours, on en a déjà à Gennevilliers. La question qu'on se pose, c'est que, face à toutes les contraintes, est-ce qu'on reste bien sur un projet de tour innovante? » Afin de répondre à ces questions, une réunion composée de membres de la mairie, du promoteur Nexity et de l'architecte se tiendra à la fin du mois.
Des contraintes qui pourraient également voir le prix de la tour s'envoler. Il y a trois ans, il était prévu que le coût de construction soit de 1800 € le mètre carré et qu'ensuite, les appartements se vendent entre 3500 et 4700 € le mètre carré. Contacté, le promoteur Nexity n'a pas apporté de précisions sur sa politique tarifaire.
Ces obstacles sont minimisés par l'architecte Roland Castro : « En effet, on a dû faire quelques ajustements, admet-il, du bout des lèvres. Mais rien d'important. Ça reste un projet formidable. Ce concept du village vertical est une première mondiale », confirme celui qui finalise actuellement ses dessins et imagine la pose de la première pierre dans à peine un an, en janvier 2015. Concernant le retard du projet, Roland Castro le prend avec philosophie : « Disons que sur les trois ans, il y a eu un temps d'arrêt de deux ans lié à un défaut de conjoncture… C'est normal qu'un projet aussi innovant prenne du temps. Je suis le premier impatient! »
Qu’on se rassure, ces difficultés ne conduisent pas Roland Castro à s’arrêter.
Il prône la fuite en avant « Sus au Parc de la Courneuve ». Cette fois le promoteur immobilier a changé, ce n’est plus M. Poidevin de Nexity, mais M. Rozenblatt de CDU ?
À suivre.
En attendant, chantons avec Roland Castro
« Habiter le ciel ;
habiter le parc.
Montrer des beaux crobards ;
raconter des bobards. »
Pierre Mathon