Cet article de Sébastien Thomas, paru dans Le Parisien.fr d’hier soir 27 avril (mais non publié dans Le Parisien « papier » d’aujourd’hui), illustre assez bien la situation financière de Bagnolet.
Ajoutons-y les emprunts supplémentaires, contractés dans le cadre de l’ANRU et les interrogations sur les équipements nécessaires liés en particulier à la fuite en avant immobilière (engagée sous le maire précédent et poursuivie par l’actuel) … et le tableau sera complet.
« Bagnolet sort des emprunts toxiques mais pas de l’endettement
Bagnolet vient d’en finir avec les emprunts toxiques lors de deux votes au dernier conseil municipal. Ces crédits, basés sur des taux variables qui peuvent faire exploser la note finale, ne devraient donc plus plomber les comptes. La municipalité vient en effet de les transformer en emprunts classiques en les renégociant avec la SFIL, société de financement local (ex-Dexia).
Au total, ces quatre prêts bancaires représentent 20,4 M€. Selon les termes du contrat initial, la transformation de ces contrats à taux variables en emprunts à taux fixes aurait dû coûter 7,1 M€ de pénalités bancaires. Au final, elles seront réduites à 1,38 M€. « Outre cette pénalité en baisse, la ville a aussi tiré ses taux d’intérêt vers le bas, détaille-t-on au cabinet du maire PS Tony Di Martino. Résultat, on économise près de 11 M€ sur les 20 ans des emprunts ». Cet argent va principalement servir à financer le projet de renouvellement urbain situé dans les quartiers Malassis-La Noue dont la part de la ville monte à 66 M€. Par ailleurs en saisissant le Fonds de soutien aux collectivités ayant souscrit des emprunts structurés, la ville pourra bénéficier de la prise en charge d’environ 20 % de cette pénalité par le fonds, soit environ 275 000 €.
Pour autant la situation n’est pas devenue idyllique. Bagnolet reste la 4e ville la plus endettée de France si l’on regarde le taux d’endettement par habitant. « Les trois premières villes ont des potentiels fiscaux importants avec des cadres supérieurs ou des retraités aisés sur leur territoire ce qui leur permet d’envisager l’avenir plutôt sereinement mais c’est loin d’être notre cas », reconnaît-on en mairie. La dette de la ville avoisine les 120 M€, c’est plus que le budget d’investissement et de fonctionnement réunis : il tourne aux alentours de 110 M€.
D’après les calculs effectués par les services, il faudrait près de 80 ans pour rembourser l’intégralité de la dette. Cette situation risque-t-elle de compromettre la possibilité d’emprunt de la ville ? Non selon le cabinet du maire. « Les banques ont bien vu que nous avons fait de véritables efforts pour assainir notre gestion, souligne un proche collaborateur du maire. Nous restons donc tout à fait crédibles pour les établissements bancaires ». »
Pierre Mathon
