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PrÉSentation

  • : Bagnolet en Vert- L'Ecologie à Bagnolet
  • : Ce blog de Bagnolet en Vert- L'Ecologie à Bagnolet est à votre disposition pour vous informer quotidiennement de l'écologie politique et du travail de Pierre MATHON et d'Hélène ZANIER et de leurs amis.
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L'éditorial du blog

planete_bleur_belle_fond_vert.jpg                                                           

Ce blog «Bagnolet en Vert» est le blog d’Hélène Zanier, de Pierre Mathon et de leurs amiEs. Aujourd’hui militantEs associati -fs –ves (à « Bagnolet Ecologie » et Environnement 93, Jardins partagés, « l’Association des Bagnoletais contre la Dette », Romeurope, RESF, Russie-Libertés, Murs-À-Pêches, etc.), après avoir été élus (régionaux, municipaux) et responsables du parti Les Verts, nous entendons contribuer à l’avancée des idées et des projets écologistes.

Penser et agir, globalement et localement, telle est la devise de notre blog écolo,  Vert et ouvert, militant et d’éducation populaire, libre, bagnoletais, intercommunal et planétaire.

Hélène Zanier et Pierre Mathon

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En Vert et avec tous !

Vous pouvez compter sur 

Pierre MATHON
et toute l'équipe de
BAGNOLET EN VERT


* pour l’environnement et le développement durable, 
* pour la démocratie, la citoyenneté et la laïcité,
 
* pour la solidarité et l’égalité des droits, 
* pour l’école, l’éducation et la culture, 
* pour un urbanisme de qualité

 
En Vert et avec tous                                            

Archives

AGENDA

BONNE ANNEE 2015 !

 

Mardi 3 février à 20h30 conseil de quartier de la Dhuys à l'école Joliot-Curie

 

Mercredi 4 février à 19h atelier participatif sur la ZAC Benoit Hure : les espaces extérieurs  et l'occupation de la mairie historique

 

Jeudi 5 février 19h30 salle P et M Curie conseil de quartier des Malassis

 

PETITIONS

Réaction aux propos intégristes d'un élu de la majorité municipale de Bagnolet : pour le droit des femmes à disposer de leur corps

https://secure.avaaz.org/fr/petition/Le_maire_de_Bagnolet_defense_du_droit_des_femmes_a_disposer_de_leur_corps/?sMpnibb

 

« Monsieur le Maire de Bagnolet: Nous vous appelons à créer une maison de quartier et citoyenne dans le quartier de la Dhuys»

http://www.avaaz.org/fr/petition/Monsieur_le_Maire_de_Bagnolet_Nous_vous_appelons_a_creer_une_maison_de_quartier_et_citoyenne/?tUmsDgb

 

Pour que cesse l'acharnement juridique contre la confédération paysanne
 
http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/stop-acharnement-conf-865.html

 



 

 

 

 

 

 

 


 

1 mars 2015 7 01 /03 /mars /2015 19:47
Boris Nemtsov : « Russie Libertés » a manifesté ce dimanche à Paris



Plusieurs dizaines de personnes ont manifesté aujourd’hui dimanche 1er mars à Paris pour demander une enquête internationale indépendante sur l'assassinat de l'opposant russe Boris Nemtsov.

À l'appel de l'association Russie Libertés, qui revendique une centaine de membres, les manifestants se sont en effet rassemblés devant la fontaine des Innocents, dans le centre de Paris, pour rendre hommage à l'opposant et ancien vice-Premier ministre russe tué vendredi près du Kremlin à Moscou. Un assassinat « odieux et sauvage », a déclaré Alexis Prokopiev, président de Russie Libertés qui a demandé une enquête internationale indépendante pour retrouver les "responsables" et les "commanditaires" de l'assassinat de Boris Nemtsov et des autres crimes politiques en Russie.

Cette exigence d’une enquête publique internationale et indépendante part du constat que ni « justice indépendante », ni « État de droit » n'
existent en Russie.

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4 mars 2014 2 04 /03 /mars /2014 11:09

Poutine-Crimee-mars-14.jpg

 

Daniel Cohn-Bendit propose de menacer Poutine de boycotter la coupe du monde de football de 2018 en Russie.

 
foot-copie-1.jpg
 

La plus mauvaise réponse à l’annexion militaire de l’Ukraine serait de ne rien faire. Sur France Inter, Dany a déclaré : « Il y a une chose qui peut toucher profondément Poutine : dire que les Européens et tous ceux qu'on pourra entraîner n'iront pas à la coupe du monde (La coupe du Monde 2018 de football pour laquelle la Russie a été choisie. Ndlr) dans quatre ans s'il n'arrête pas. Vous l'avez vu à Sotchi ? Il pérorait ! Si on lui dit : mon pote, si tu continues comme ça, tu seras seul dans tes stades et la Coupe du monde aura lieu sans les Européens... »

Il est en effet devenu nécessaire et urgent d’isoler politiquement Poutine. 

 

Pierre Mathon

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30 décembre 2013 1 30 /12 /décembre /2013 22:03

staline.jpg

 

Il y a 80 ans en 1932-1933,  la famine oubliée d’Ukraine (dans l’URSS de Staline) faisait plus de 4 millions de morts

Un article d’Anne Dastakan, paru dans Marianne du 28 décembre 2013, rappelle quelques vérités :

famine-ukraine-victims.jpg

« Holodomor, un génocide oublié

Orchestrée par le régime soviétique, la grande famine d'Ukraine fit plus de 4 millions de morts. Un crime dont on commémore, aujourd'hui, les 80 ans.

Quatre-vingts ans après la grande famine qui a frappé l'Ukraine soviétique en 1932-1933, coûtant la vie à plus de 4 millions de paysans, les documents historiques attestant que ce crime stalinien fut en réalité un génocide se multiplient. 
Un colloque historique international consacré à l'Holodomor (« extermination par la faim », en ukrainien), organisé fin novembre à l'Institut des langues et civilisations orientales (Inalco), à Paris, ainsi que la publication d'une prophétique correspondance diplomatique*, compilée par l'historienne italienne Andrea Graziosi, devraient contribuer à dissiper ce qui demeure, en France, un tabou hérité de la guerre froide. 
Qualifiée de génocide par le Parlement ukrainien, en 2006, la grande famine de 1932-1933 a depuis été reconnue comme tel par 24 pays - dont les Etats-Unis, le Canada et l'Australie, trois pays à fortes diasporas ukrainiennes, mais aussi par l'Espagne, les pays baltes et d'Europe centrale, et la Géorgie. 
Mais ni la France, pourtant si friande de lois historiques, ni la Grande-Bretagne ou l'Allemagne n'ont franchi ce pas, un silence que l'historien Nicolas Werth n'hésite pas à attribuer, en ce qui concerne l'Hexagone, à l'«effet Stalingrad» - autrement dit, à la réticence à critiquer l'allié soviétique grâce auquel la bête nazie fut terrassée. 
Pourtant, ce crime méticuleusement organisé par Staline, pour la première fois publiquement évoqué sous la perestroïka de Gorbatchev, est étayé par de nombreux documents : les résolutions secrètes du Politburo, la correspondance de Staline avec Kaganovitch et Molotov, chargés de collectiviser l'agriculture en Ukraine, ne laissent aucun doute sur l'intentionnalité et la cible de ce crime, deux conditions de la qualification de génocide. Raphael Lemkin lui-même, inventeur du terme, avait qualifié en 1953 la famine de «génocide soviétique» contre la nation et la culture ukrainiennes. 
Briser la résistance idéologique 
Pourquoi, dans ces conditions, les trois pays les plus importants de l'Union s'obstinent-ils à rester silencieux ? Craignent-ils de déplaire à Moscou, où une majorité de politiciens et d'historiens persistent à considérer la grande famine comme, sinon un simple dommage collatéral, du moins une tragédie parmi tant d'autres, dépourvue de spécificité ethnique ? 
A l'époque où des millions de paysans périssaient, en Ukraine et dans le Kouban russe voisin, majoritairement peuplé d'Ukrainiens, condamnés à mort par un régime qui voulait briser leur résistance idéologique, «les diplomates français n'ont pas brillé par leur perspicacité», note Werth, contrairement à leurs confrères italiens. 
Ces derniers, déployés par un Etat fasciste peu suspect de sympathie à l'égard de Moscou, et implantés dans une demi-douzaine de villes, dressent un tableau et une analyse étonnamment lucides de la situation dans la région de Kharkov, aujourd'hui majoritairement peuplée de «russophones» - ces descendants de colons justement envoyés sur place pour combler la saignée démographique causée par la famine. 
* Lettres de Kharkov, la famine en Ukraine, 1932-1933, éd. Noir sur blanc, 280 p., 22 €. 
» 

 

Pierre Mathon

 

 

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25 décembre 2013 3 25 /12 /décembre /2013 10:32

Free Pussy Riot Amnesty International

 

Même si l’amnistie de Poutine n’est là que pour lui permettre de faire meilleure figure aux jeux olympiques d’hiver de Sotchi http://www.bagnoletenvert.com/article-jo-de-sotchi-poutine-et-kasparov-121275982.html , malgré la loi anti-gays, les atteintes criminelles à l’environnement, la corruption et les gaspillages, réjouissons-nous : Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova http://www.bagnoletenvert.com/article-qu-est-devenue-nadejda-tolokonnikova-pussy-riot-120925031.html, les deux Pussy Riot  http://www.bagnoletenvert.com/article-le-texte-de-la-priere-punk-des-pussy-riot-109202509.html, encore emprisonnées par le régime de Poutine viennent d’être libérées !

Le Monde du 23 décembre retrace leur parcours, de la « prière punk dans la cathédrale de Moscou » à l'amnistie de Poutine
« Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova ont été libérées lundi 23 décembre de leurs centres de détention respectifs après avoir été amnistiées. Elles purgeaient une peine de deux ans pour « hooliganisme », pour avoir chanté en février 2012 une « prière punk » contre le président Vladimir Poutine.

La chronologie des événements depuis la « prière punk » des Pussy Riot :

21 février 2012 : la « prière punk » déclamée dans une église moscovite

Cinq membres de Pussy Riot, un collectif punk, féministe et écologiste russe, pénètrent masquées dans la cathédrale moscovite du Christ-Sauveur, haut lieu des retrouvailles rituelles entre le Kremlin et le patriarcat orthodoxe, pour y déclamer, en musique et devant l'autel, un Te Deum revisité à la façon punk et demandant à la Vierge Marie de chasser Poutine (« Vierge Marie, mère de Dieu, chasse Poutine, chasse Poutine, chasse Poutine »).

Elles encourent une peine de sept années d'emprisonnement.

17 août 2012 : condamnées à deux ans de camp

Nadejda Tolokonnikova, 22 ans, Ekaterina Samoutsevitch, 30 ans, et Maria Alekhina, 24 ans, sont condamnées par un tribunal de Moscou à deux ans de camp pour « hooliganisme » et « incitation à la haine religieuse », après six mois de détention provisoire, qui seront décomptés de leur peine.

Pour la juge Marina Syrova, elles ont « violé l'ordre public » et « offensé les sentiments des croyants », motivées « par la haine religieuse », et elles n'ont exprimé aucun repentir. 

Dans une interview publiée peu avant la lecture du jugement, les Pussy Riot déclarent qu'elles ne demanderont pas à Vladimir Poutine de les gracier. « C'est à lui de nous demander (...) de le gracier », affirme notamment Nadejda Tolokonnikova.

La sévérité du verdict provoque l'indignation en Russie et dans le monde entier.Des manifestations de soutien aux jeunes femmes sont organisées.

12 / 13

: 26 août 2012 : la police traque les autres membres du collectif

La police russe recherche les autres membres du groupe contestataire. Deux d'entre elles réussissent à quitter le pays« Elle travaillent à recruter des féministes à l'étranger en vue de nouvelles actions », indique le groupe sur son compte Twitter.

3 septembre 2012 : incarcérée, Nadejda Tolokonnikova accorde une interview au Spiegel

De sa prison, Nadejda Tolokonnikova accorde à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel une interview dans laquelle elle déclare notamment qu'« elle aime laRussie mais hait Poutine ». Considérée comme la leader du groupe, celle qui veut« une révolution en Russie », répond par écrit aux questions du magazine allemand par l'entremise de l'un de ses avocats. « Le système Poutine (...) n'appartient pas au XXIe siècle, il rappelle beaucoup plus les sociétés primitives ou les régimes dictatoriaux du passé », déclare-t-elle.

Assurant ne rien regretter, Nadejda Tolokonnikova affirme également : « Au bout du compte, je pense que le procès contre nous était important car il a montré le vrai visage du système Poutine. »

5 septembre 2012 : Le cri d'Elfrie de Jelinek

« Si ces Pussy Riot devaient vraiment être enfermées, alors c'est la Russie tout entière qui s'enferme. Alors la piste de danse, où qu'elle se trouve — et elle peut se trouver partout, elle le doit d'ailleurs ! — est fermée »écrit Elfriede Jelinek dans une tribune publiée dans Libération.

L'Autrichienne, Prix Nobel de littérature 2004, ajoute que « l'incarcération de ces trois jeunes femmes (et leurs conditions de détention qui tiennent manifestement de la torture...) représente une sorte de nœud temporel ».

Pendant ce temps, les membres libres du collectif poursuivent leur action anti-Poutine.

15 septembre 2012 : des milliers de Russes manifestent contre Poutine à Moscou

L'opposition russe rassemble quelque quarante mille personnes contre le pouvoir de Vladimir Poutine. Parmi elles, des manifestants portent des bannières ou pancartes exigeant la libération des Pussy Riot.

Quelques jours plus tôt, le premier ministre, Dimitri Medvedev, a confié que « les Pussy Riot lui donnaient “la nausée” », même s'il a jugé « inutile » et « sévère » de maintenir en prison les trois jeunes femme.

10 octobre 2012 : une Pussy Riot libérée

À l'issue de leur procès en appel, une des trois condamnées, Ekaterina Samoutsevitch, est relâchée. Sa peine est commuée en condamnation avec sursis.

Les peines des deux autres jeunes femmes, Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina sont « maintenues sans changement »»

 

 

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13 décembre 2013 5 13 /12 /décembre /2013 18:30

Ukraine-Kiev-30nov13.jpg

 

Nous publions ci-dessous « Les leçons de Kiev », une tribune de José Bové (Eurodéputé EELV) et Rebecca Harms(Co-présidente du Groupe Verts-ALE au Parlement Européen), publiée le 11 décembre 2013 dans Le Monde :

« Dimanche 1er décembre, plus de 350 000 personnes ont manifesté dans les rues de Kiev contre la décision du président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, de renoncer à un accord d’association avec l’Union européenne. L’occupation de la place Maïdan, légendaire place de l’indépendance au centre de Kiev et cœur de la Révolution Orange de 2004, rebaptisée Euro Maidan a provoqué une violente réaction policière, faisant au moins 190 blessés parmi les manifestants. Dix jours plus tard elle ne désemplit pas et l’opposition pro-européenne ne désespère toujours pas de faire revenir son président sur sa position.

L’explication officielle à l’échec de ces négociations est la condition posée par les Européens du transfert en Allemagne pour raisons de santé de l’ex-premier ministre Ioulia Timochenko, condamnée en 2011 à une peine de sept ans d’emprisonnement pour abus de pouvoir. Derrière cet étrange équation entre la situation d’une personnalité et le destin collectif d’une nation se profile l’ombre du nouveau tsar. Depuis la révolution orange, la Russie de Poutine n’a de cesse d’œuvrer au retour de l’Ukraine dans sa sphère d’influence. Les victoires électorales de Ianoukovitch en 2006 (parlement) puis 2010 (présidentielle) portaient déjà en grande partie sa marque, mais le rejet de cet accord avec l’UE couronne le succès de sa diplomatie régionale, à coup de dollar et de gaz.

Voilà la première leçon de Kiev : aussi à l’aise dans les brodequins des tsars que dans les bottes de Staline, Poutine continue de diviser l’Europe. Et depuis 20 ans, les Etats membres privilégient leurs relations bilatérales et ne parviennent toujours pas à parler d’une seule voix et avoir une position cohérente face à la Russie. L’Union Européenne doit maintenant tenir la porte ouverte pour l’Ukraine et soutenir ce nouveau mouvement porté par des jeunes et des étudiants. Il faut apporter du soutien à ceux qui lèvent la voix contre Ianoukovitch et sa politique. Pour cette raison, nous demandons non pas seulement un débat au Parlement Européen sur la situation en Ukraine, mais aussi une délégation parlementaire à Kiev pour montrer sur place que nous ne les abandonnons pas, que l’Union Européenne s’oppose aussi aux pressions exercées par Poutine.

La deuxième leçon de Kiev s’adresse aux Européens désenchantés que nous sommes : à l’heure où la fièvre identitaire et souverainiste précipite nos sociétés dans un euroscepticisme ordinaire, au point de remettre en cause la construction européenne et l’ensemble de ses acquis, voilà qu’à nos portes des centaines de milliers de manifestants clament leur appartenance à l’Europe et veulent rejoindre ce bateau que certains chez nous se réjouissent de voir sombrer.

Pas de cynisme déplacé : si les Ukrainiens ne pensaient qu’aux subsides européens, ils accepteraient l’offre russe, tout aussi généreuse, et débarrassée du fardeau bureaucratique, qui plus est. Ne nous y trompons pas : il s’agit d’un choix entre deux modèles, entre deux systèmes de valeurs. Il s’agit de choisir entre retourner dans le giron russe et la « démocrature » autoritaire du président Poutine ou rejoindre malgré la terrible crise qui la secoue, une communauté de droits et de valeurs, où règne l’état de droit, garantissant ses citoyens contre l’arbitraire du pouvoir.

À l’heure de la désespérance sociale généralisée qui nourrit la tentation du repli sur soi et le rejet de l’idée européenne par de plus en plus de citoyennes et de citoyens occidentaux, levons un peu le nez de nos propres malheurs. Entendons aussi ces messages d’espérance. La grande leçon de Kiev, c’est que pour bon nombre de peuples un peu partout sur la planète, et notamment au Sud comme à l’Est des frontières de l’espace Schengen, l’Europe reste un idéal, un horizon à rejoindre, une extraordinaire zone d’attraction, porteuse d’espoir et d’un avenir meilleur. Si ce n’était pas le cas, tous ces gens ne braveraient pas l’hiver ukrainien et la brutalité des forces de police ; ou bien ils ne se risqueraient pas sur des radeaux de fortune pour traverser par milliers la Méditerranée dans des conditions inhumaines afin de pouvoir vivre leur « rêve européen ».

Cessons de nous comporter sans cesse comme des enfants gâtés de la démocratie et d’avoir l’Europe timide. Aujourd’hui, nous sommes tous des manifestants ukrainiens, nous sommes tous des Européens.

José Bové (Eurodéputé EELV, membre du Groupe Verts-ALE)
Rebecca Harms (Co-présidente du Groupe Verts-ALE au Parlement Européen) 
»

 

 

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24 novembre 2013 7 24 /11 /novembre /2013 18:09

Kasparov-arrete.jpg

 

Nous publions ci-dessous un texte de Garry Kasparov contre les J.O. de Sotchi. Garry Kasparov (photo : arrêté lors du procès des Pussy Riots le 17 août 2012), ancien champion du monde d’échecs, est aujourd’hui un des leaders du mouvement d’opposition à Poutine.

Ce texte a été écrit en août 2012. Nous reviendrons naturellement sur le scandale démocratique et écologique (etc.) que constitue l’organisation des Jeux Olympiques d’Hiver à Sotchi.

« POUTINE, INDIGNE DES J.O. ?

Aujourd’hui (C’était pendant les JO de Londres. Ndlr), Vladimir Poutine sera accueilli à Londres à titre d’hôte des Jeux olympiques d’hiver de 2014. En Russie, pourtant, le président Poutine joue un tout autre jeu. Depuis son retour au Kremlin, les manifestants encourent des amendes plus lourdes, les membres de l’opposition font l’objet de procédures judiciaires accélérées et la société civile est soumise à un contrôle renforcé.

Tandis que la cérémonie d’ouverture des J.O. rendait hommage aux Sex Pistols, le groupe punk russe Pussy Riot était incarcéré depuis cinq mois pour avoir manifesté leur opposition à Poutine dans une cathédrale de Moscou. Ces trois jeunes femmes, dont deux sont mères d’enfants en bas âge, ne sortiront peut-être pas de prison avant les Jeux olympiques de 2020. Cette répression odieuse vous paraît trahir l’esprit olympique ? Un petit rappel historique devrait vous détromper.

Le 23 juin dernier, Manchester célèbre le centenaire du mathématicien anglais Alain Turing, pionnier de l’informatique et de l’intelligence artificielle dans les années 1930-1940. Devant un parterre d’éminents scientifiques venus du monde entier, j’ai évoqué la fascination de Turing pour le jeu d’échecs qui, selon lui, pouvait servir à tester l’intelligence artificielle. Pendant ce temps, une foule en liesse se pressait dans les rues de Manchester, non pour rendre hommage à celui qui a décrypté les codes nazis et sauvé des milliers de vies, mais pour saluer le passage de la torche olympique. Le relais de la flamme est une bien jolie tradition mais, comme d’autres éléments des J.O., il est difficile de fermer les yeux sur ses origines.

Pourquoi le Comité international olympique (CIO) a-t-il choisi de perpétuer une tradition instaurée par Goebbels à l’occasion des J.O. de Berlin en 1936 ? On évoque rarement la face obscure de Pierre de Coubertin, père des Jeux olympiques modernes. On prétend que son seul souci était l’esprit sportif ; au pire, on le taxe de naïveté pour avoir admiré Hitler et l’athlétisme nazi. Or Coubertin était également curieux de voir comme la Tokyo impériale et la Rome fasciste orchestraient les Jeux. De son propre aveu, il n’était pas plus répréhensible d’utiliser les J.O. pour promouvoir un parti politique que pour vanter les agréments touristiques de la Californie.

L’Américain Avery Brundage, président du CIO de 1952 à 1972, était lui aussi un fervent admirateur des Jeux olympiques nazis. Ayant invité la muse de Hitler, Leni Riefenstahl, à venir aux États-Unis, il avait organisé des projections privées de son documentaire Olympia parce que, disait-il, « les propriétaires de théâtres et de cinéma sont tous juifs ».

Ces ombres ne se sont guère dissipées sous la présidence de Juan Antonio Samaranch (1980-2001). Fonctionnaire dévoué de Franco, ambassadeur espagnol en URSS, celui-ci n’a pas hésité à mobiliser son réseau soviétique pour se faire élire au CIO. La Russie communiste considérait alors le sport comme un formidable outil de propagande ; je reconnais avoir moi-même bénéficié de cette volonté de démontrer par le jeu d’échecs la supériorité intellectuelle de l’Union soviétique.

Quand l’actuel président du CIO, Jacques Rogge, a refusé de faire respecter une minute de silence à la mémoire des athlètes israéliens assassinés aux J.O. de Munich en 1972, les familles des victimes ont dénoncé une « atteinte aux idéaux olympiques ». Cette décision était évidemment abjecte mais, si ces idéaux avaient le moindre sens, jamais les Jeux n’auraient été organisés dans l’Allemagne de Hitler ou la Russie de Poutine.

M. Poutine lui non  plus ne s’embarrasse pas d’idéaux. Son unique souci est d’imposer son pouvoir personnel et de remplir les poches de ses acolytes. Il veut régner comme Staline et vivre Roman Abramovitch (Roman Abramovitch est une figure représentative des nouveaux riches russes. Multi-milliardaire, il est, entre autres, propriétaire du club de football anglais  de Chelsea. Ndlr). Tous les dictateurs aiment jouer au démiurge, et quel meilleur moyen que d’organiser les Jeux olympiques d’hiver dans une station balnéaire ? La candidature de Sotchi devrait déclencher une avalanche d’investissements. D’après les estimations officielles, la facture s’élèvera à 10 milliards de dollars ; d’après la BBC, elle avoisinera plutôt les 20 milliards et rivalisera avec les dépenses extravagantes de Pékin en 2008. Mais la corruption est telle que l’on ne connaîtra sans doute jamais le montant réel des investissements, dans la mesure où la plupart des contrats profitent aux alliés de Poutine.

Station balnéaire au bord de la mer Noire, Sotchi est un lieu de villégiature cher à M. Poutine et à son entourage. On pourrait penser que son climat subtropical suffit à disqualifier les prétentions de cette petite ville à accueillir les J.O. d’hiver. Le comité international olympique ne s’en est pas formalisé pas plus que de l’absence totale d’infrastructures, du potentiel désastre écologique et de l’expropriation illégale de nombreux riverains. Les inspecteurs du CIO ne se sont pas davantage inquiétés du fait que le village olympique se situerait à quelques kilomètres de la Géorgie, occupée par l’armée russe depuis quatre ans.

À Londres, M. Poutine n’aura pas le plaisir de rencontrer son voisin Alexandre Loukachenko. Le dictateur biélorusse est en effet interdit de séjour dans l’Union européenne pour fraude électorale, répression brutale de manifestants et emprisonnement de dirigeants de l’opposition. Une litanie de crimes que reconnaîtront hélas ceux qui se tiennent informés de l’actualité en Russie. La politique de deux poids deux mesures appliquée par le Parlement européen n’a jamais été aussi flagrante.

Il y a quelques jours, une enquête a été rouverte contre le militant et blogueur Alexeï Navalny, accusé d’avoir fait perdre de l’argent à une entreprise publique. L’affaire avait été classée mais, depuis que des centaines de milliers de Russes sont descendus dans la rue en décembre dernier pour demander le départ de Poutine, il semblerait que de nouvelles preuves aient opportunément fait surface. En s’en prenant à son opposant le plus virulent, M. Poutine rejoint décidément la catégorie de M. Loukachenko.

Depuis la tribune d’honneur aux Jeux olympiques, M. Poutine aura tout loisir d’observer la réaction de la communauté internationale à son dernier coup de force. Mais quelle victoire contre l’hypocrisie olympique, s’il était obligé de regarder les J.O. depuis son salon ! Il est grand temps que la flamme olympique embrasse les idéaux humanistes et cesse de se compromettre avec les dictateurs.

2 août 2012 »

À suivre.

Hélène Zanier

 

 

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3 novembre 2013 7 03 /11 /novembre /2013 08:32

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Qu’est devenue Nadejda Tolokonnikova, emprisonnée par Poutine dans le camp n°14 de Mordovie,  du groupe punk contestataire russe Pussy Riot ? Ses proches sont sans nouvelle depuis treize jours et l'annonce de son transfert vers un nouveau centre d'internement. La jeune femme a quitté le 22 octobre le camp de travail n° 14 de Mordovie, à 600 kilomètres à l'est de Moscou. Cette décision de la transférer avait été prise après qu'elle eut repris une grève de la faim, se disant menacée de mort en raison de la publication d'une lettre où elle dénonçait les conditions de détention dans son camp, rappelant le goulag soviétique.

Nadejda Tolokonnikova purge, avec une autre jeune femme du groupe Pussy Riot, une peine de deux ans de camp pour avoir chanté début 2012

une « prière punk » contre le président russe Vladimir Poutine et le patriarche orthodoxe Kirill (ex-KGB tous deux) dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou. Sa peine est censée se terminer en mars 2014.


Le 30 octobre, sur France Culture et Médiapart,
Jeanne Moreau, en solidarité avec les Pussy Riots, a lu la «Lettre du camp 14 de Mordovie» de Nadejda Tolokonnikova. Jeanne Moreau : « Je suis révoltée par ce qui  arrive à cette jeune femme dont la vie est en danger. Malheureusement, elle n’est pas la seule. À mon âge, je ne peux plus monter sur les barricades. Je  prends la parole sur  France Culture et Médiapart pour  exprimer ma révolte. Je veux toucher le plus de monde possible pour dénoncer  la condition des hommes et des femmes dans le monde.  Il faut que les Français fassent attention au Front National et à l’extrême-droite internationale ».

Un extrait de la lettre de Nadedja Tolokonnikova :

« Dans le meilleur des cas il reste 4h de sommeil. Personne n’ose désobéir et quand le médecin dispense l’une d’entre nous, ce sont les autres détenus qui lui tombent dessus. Pour maintenir la discipline il existe tout un système de punitions informelles comme l’interdiction d’accéder aux douches et aux toilettes ou aux celliers. »

« Les femmes prennent des coups, les reins, le visage, la tête. Dans la colonie, il n’y a pas de passage à tabac par les détenues sans l’autorisation de l’administration. »

La « Lettre du camp 14 » dévoile les conditions de détention dans les prisons russes (800 000 prisonniers), dans la droite ligne du Goulag sur fond d'impunité de l'administration des camps et de travail obligatoire.

Bagnolet en Vert n’oublie pas les Pussy Riots.

Pierre Mathon

Sur les Pussy Riots, lire quelques articles de notre blog :

http://www.bagnoletenvert.com/article-liberez-pussy-riot-108753376.html

http://www.bagnoletenvert.com/article-vendredi-17-aout-place-igor-stravinsky-pour-les-pussy-riot-109062280.html

http://www.bagnoletenvert.com/article-manifestation-a-beaubourg-pour-les-pussy-riot-109184689.html

http://www.bagnoletenvert.com/article-le-texte-de-la-priere-punk-des-pussy-riot-109202509.html

http://www.bagnoletenvert.com/article-pussy-riot-l-interview-video-de-pierre-mathon-a-beaubourg-109277802.html

http://www.bagnoletenvert.com/article-les-aventures-de-mireille-mathieu-au-pays-des-soviets-109897335.html

http://www.bagnoletenvert.com/article-les-pussy-riot-re-oivent-prix-lennon-ono-110340409.html

http://www.bagnoletenvert.com/article-deux-pussy-riot-restent-en-camp-111145516.html

http://www.bagnoletenvert.com/article-reponse-a-poutine-depardieu-faire-des-pussy-riot-des-citoyennes-d-honneur-de-paris-114060410.html

http://www.bagnoletenvert.com/article-maria-alekhina-une-des-pussy-riot-en-greve-de-la-faim-117983066.html

 

 

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4 septembre 2013 3 04 /09 /septembre /2013 18:24

Poutine-Medvedev.jpg

 

L’association « Russie Libertés » organise ce vendredi 6 septembre  une soirée à la Maison d’Europe et d’Orient (3 passage Hennel à Paris 12ème) pour dire « OUI aux libertés en Russie ! »

« Lors de la réunion des dirigeants des pays du G-20 à Saint-Pétersbourg le 5 et 6 septembre en Russie, nous espérons entendre des questions sur la situation des droits de l’Homme dans ce pays.

En effet, le retour au gouvernement, après des élections largement truquées, de Vladimir Poutine et de son équipe a entraîné une nette dégradation des relations entre le pouvoir et la société civile. De nombreuses lois visant à limiter les libertés fondamentales des citoyens ont été adoptées. La liberté d’expression est de plus en plus menacée, ainsi que la possibilité d’être simplement « différent », comme dans le cas des LGBT. Considérés comme une menace pour les « valeurs traditionnelles » russes, ces derniers sont de plus en plus souvent victimes d’agressions à cause de leur différence.

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Cette photo a fait le tour du monde. Que les jeunes sportives russes aient voulu ou non défier les disciminations anti-homosexuelles, c'était réussi !

Pour dire « OUI aux libertés en Russie ! » nous vous invitons à la soirée organisée à la Maison d’Europe et d’Orient ce vendredi, le 6 septembre.

Il y a une semaine, la vie de Konstantin Altounine a basculé. Après la fermeture de son exposition à Saint-Pétersbourg il y a une semaine, il a dû quitter d’urgence le pays pour éviter les conséquences d’une inculpation pour « extrémisme ». Tout cela à cause d’un tableau représentant Poutine et Medvedev en nuisette et soutien-gorge. (photo du haut) Maintenant Konstantin est à Paris. Sa femme et sa fille sont encore en Russie et subissent des menaces.

Artiste avant tout, Konstantin continue à travailler dans ces conditions difficiles. Grâce aux réseaux de solidarité il a trouvé son atelier à la Maison d’Europe et d’Orient : Konstantin Altounine Paris - Rus-Lib

Il va présenter ces nouveaux tableaux à la Maison d’Europe et d’Orient et raconter son histoire et ses projets pendant la soirée du 6 septembre.

Il y a également une semaine que Roman Sorokine, transsexuel, a dû lui aussi fuir la Russie, poursuivi sur la base de chefs d’inculpation fabriqués de toute pièce. Nous invitons aussi des experts dans la sphère des droits des LGBT pour parler de la pression grandissante que de plus en plus de couches de la société civile subissent en Russie.

La soirée commencera à 19h à la Maison d’Europe et d’Orient, 3 passage Hennel, Paris 75012. Elle sera accompagnée d’un apéro. La somme récoltée contribuera à l’aide aux réfugiés politique en Russie.

Merci de bien vouloir vous inscrire sur
russie.libertes@gmail.com »

 

N Estemirova 15juil13-2

Manifestation en juillet à Beaubourg contre les crimes politiques du régime de Poutine

Pierre Mathon

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15 juillet 2013 1 15 /07 /juillet /2013 20:46

N-Estemirova-15juil13-1---Copie---Copie.JPG

 

En hommage à Natalia Estemirova, journaliste russe indépendante assassinée en Tchétchénie il y a exactement 4 ans, je me suis joint ce lundi 15 juillet 2013 à la petite centaine de personnes qui se sont rassemblées place Igor Stravinsky à Beaubourg.

N Estemirova 15juil13-4

La Russie de Poutine n’est pas qu’un partenaire économique. On y assassine en toute impunité des journalistes indépendants.

N-Estemirova-15juil13-2.JPG

Parmi eux, Natalia Estemirova emmenée de force dans une Lada blanche à Grozny par quatre hommes le 15 août 2009.

« Rassemblement en mémoire de Natalia Estemirova
 
L’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la torture (ACAT), Amnesty International France, le Comité Tchétchénie, le Convoi Syndical pour la Tchétchénie, la Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme (FIDH), la Ligue des droits de l’homme, Reporters sans frontières, Russie Libertés organisent lundi 15 juillet 2013 un rassemblement à Paris en mémoire de Natalia Estemirova afin de dénoncer l’impunité qui entoure son assassinat et les répressions que subissent de plus en plus les militants, les journalistes et les défenseurs des droits humains en Russie.

Natalia Estemirova a été enlevée devant son domicile à Grozny en Tchétchénie le 15 juillet 2009. Son corps a été retrouvé le même jour, portant des blessures par balles à la tête et dans la poitrine, près de Nazran, en Ingouchie.

Elle a été assassinée en raison de ses activités de défense des droits humains au sein de l’ONG Memorial et de son travail journalistique au sein de Novaïa Gazeta. Ses recherches sur les violences, disparitions forcées et assassinats en Tchétchénie impliquaient de hauts fonctionnaires de l’Etat.

Quatre ans après sa mort, l’enquête n’avance pas. Les coupables et les réels commanditaires de cet assassinat demeurent inconnus et impunis. D’autres assassinats de journalistes et défenseurs des droits humains sont toujours impunis, à l’instar de ceux d’Igor Domnikov et d’Anna Politkovskaïa, assassinés respectivement en 2000 et 2006. 

Les défenseurs des droits humains et les journalistes indépendants dans le Caucase du Nord et partout en Russie font régulièrement face à des menaces et agressions, dans la plus grande impunité. 

Les organisations de la société civile subissent pressions, intimidations, actes de harcèlement et campagnes de dénigrement de la part des autorités. La survie de beaucoup d'entre elles est en jeu depuis l’adoption et la mise en application en Russie de lois extrêmement contraignantes et contraires aux libertés d’association et d’expression.

Dans ce cadre, l’ONG Memorial où Natalia a travaillé, risque actuellement des sanctions, voire la fermeture, tout comme des dizaines d’autres organisations.

Les associations signataires réclament la justice pour Natalia Estemirova et l'arrêt des pressions contre la société civile et les journalistes en Russie 
»

 

Pierre Mathon

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22 mai 2013 3 22 /05 /mai /2013 18:11

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Nous reproduisons ci-dessous un article publié dans Le monde.fr le 22 mai 2013 :

« Une Pussy Riot entame une grève de la faim en Russie

Maria Alekhina, une des deux jeunes femmes du groupe contestataire russe Pussy Riot emprisonnées dans une prison de l'Oural, a annoncé mercredi 22 mai entamer une grève de la faim, après s'être vu refuser d'être présente à une audience sur sa demande de libération anticipée.

« Je déclare une grève de la faim et j'insiste sur ma participation [à l'audience]. J'interdis à mes avocats de participer aux débats jusqu'à ce qu'on m'amène au tribunal », a-t-elle déclaré au tribunal depuis sa colonie pénitentiaire, par liaison vidéo.

« VIOLATION DES DROITS »

A la suite de ces déclarations, le tribunal de Berezniki (Oural) a ajourné les débats jusqu'à jeudi. L'avocate de la défense Irina Khrounova s'est indignée que le tribunal refuse la présence à l'audience de sa cliente. « D'habitude, les intéressés participent aux audiences examinant les demandes de libération anticipée, je ne sais pas pourquoi le tribunal a pris une telle décision [contre Alekhina] », a déclaré l'avocate à l'AFP. « Sa présence est nécessaire pour entendre son point de vue, ce qui n'est pas garanti avec un lien vidéo », a-t-elle ajouté.

Dénonçant une "violation" de ses droits, Alekhina a demandé la révocation du juge Mikhaïl Chagalov, qui présidait l'audience. Par la suite, elle a aussi demandé la révocation du procureur. Ses deux requêtes ont été rejetées.

Fin avril, Nadejda Tolokonnikova, la deuxième jeune femme des Pussy Riot qui purge une peine de deux ans de camp, s'était vu refuser une demande de libération anticipée. Un tribunal de Mordovie, région à 640 km à l'est de Moscou où elle purge sa peine, avait estimé que Tolokonnikova ne s'était pas repentie et qu'elle avait eu des réprimandes pendant sa détention.

MONTÉE EN PUISSANCE DE L'ÉGLISE ORTHODOXE

Les deux jeunes femmes, ainsi qu'une troisième, Ekaterina Saoutsevitch, avaient été arrêtées en février 2012 dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou, où elles avaient dansé et chanté une « prière punk » demandant à la Sainte-Vierge de « chasser Poutine », pour dénoncer une collusion entre l'Eglise orthodoxe et le pouvoir.

Pussy-Riot-4

En août dernier, elles avaient été condamnées à deux ans de camp pour « hooliganisme » et « incitation à la haine religieuse ». A l'issue du procès en appel en octobre 2012, Ekaterina Samoutsevitch avait vu sa peine commuée en sursis et avait été libérée.

L'été dernier, la star de la pop américaine Madonna avait apporté son soutien aux membres des Pussy Riot lors de concerts à Moscou et Saint-Pétersbourg. Les jeunes femmes ont obtenu le soutien d'autres artistes, comme Yoko Uno, et un documentaire sur leur procès a gagné un prix spécial du jury au festival du film indépendant américain Sundance.

L'affaire des Pussy Riot a profondément divisé la société en Russie, et le groupe est devenu depuis un symbole de la protestation contre le régime du président Vladimir Poutine, revenu au Kremlin en mai 2012 pour un troisième mandat de président et accusé par l'opposition d'atteintes aux libertés.

Plus de la moitié des Russes (56 %) estiment que la peine de deux ans de camp infligée aux jeunes femmes des Pussy Riot est "appropriée", contre 26 % qui la jugent « excessive », selon un sondage publié mercredi par Levada, un centre analytique indépendant des recherches d'opinion publique.

Cette affaire a amené les députés russes à voter, en deuxième lecture, mardi, un texte de loi réprimant toute « offense aux sentiments religieux des croyants ». Les contrevenants seront passibles d'une peine allant jusqu'à trois ans de prison et d'une amende pouvant atteindre 300 000 roubles (7 400 euros). Réprimée à l'époque soviétique, l'Eglise orthodoxe russe est devenue en deux décennies, et en particulier depuis l'arrivée de M. Poutine au pouvoir il y a treize ans, une institution de plus en plus puissante... »

Sur les Pussy Riot, lire :

http://www.bagnoletenvert.com/article-liberez-pussy-riot-108753376.html

http://www.bagnoletenvert.com/article-vendredi-17-aout-place-igor-stravinsky-pour-les-pussy-riot-109062280.html

http://www.bagnoletenvert.com/article-manifestation-a-beaubourg-pour-les-pussy-riot-109184689.html

http://www.bagnoletenvert.com/article-le-texte-de-la-priere-punk-des-pussy-riot-109202509.html

pussy riot interview

http://www.bagnoletenvert.com/article-pussy-riot-l-interview-video-de-pierre-mathon-a-beaubourg-109277802.html

http://www.bagnoletenvert.com/article-les-aventures-de-mireille-mathieu-au-pays-des-soviets-109897335.html

http://www.bagnoletenvert.com/article-les-pussy-riot-re-oivent-prix-lennon-ono-110340409.html

http://www.bagnoletenvert.com/article-deux-pussy-riot-restent-en-camp-111145516.html

http://www.bagnoletenvert.com/article-reponse-a-poutine-depardieu-faire-des-pussy-riot-des-citoyennes-d-honneur-de-paris-114060410.html

Pierre Mathon

 

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