La lutte contre l’urbanisme honteux de la municipalité et notamment contre le PLU calamiteux, voté par le conseil municipal du 9 février, se poursuit*.
Ainsi, l ’Association « Bagnolet Écologie, l’Écologie à Bagnolet » vient de déposer, le 24 mai (dans les délais légaux), un Recours gracieux en annulation pour excès de pouvoir de la délibération n° 1 du Conseil municipal de Bagnolet du 10 février 2011 « Approbation du Plan Local d’Urbanisme (PLU)».
Voici ce recours :
« Monsieur le Maire,
Nous vous demandons l’annulation pour excès de pouvoir de la délibération n°1 du Conseil municipal de Bagnolet du 10 février 2011 « Approbation du Plan Local d’Urbanisme (PLU) » mis en application par vos services à compter du 24 mars 2011.
Cette délibération est en effet entachée d’illégalité en particulier, mais non seulement pour non respect des règles de procédure :
L’enquête publique qui s’est déroulée du 25 octobre au 3 décembre 2010 sur le projet de PLU ne l’a pas été sur la base du projet voté au conseil municipal du 30 juin 2010
(La délibération a d’ailleurs fait l’objet d’un recours gracieux de notre part, resté sans réponse de votre part, puis d’un recours au Tribunal administratif qui suit son cours)
La modification qui figurait dans la note, concernant le secteur de la Briqueterie (distribuée sur table et remplaçant le texte envoyé aux conseillers municipaux) n’a pas été intégrée dans le projet.
De même les amendements faits oralement par le 2ème adjoint-au-maire et considérés comme adoptés n’ont pas non plus été intégrés au projet de PLU.
Une composante de la majorité municipale sous la signature du maire adjoint Daniel Bernard, indique dans une tribune libre du bulletin municipal « à Bagnolet » de septembre 2010 : « Plan local d’urbanisme (Plu), une étape a été franchie par la décision du conseil municipal du 30 juin. En ce qui nous concerne, l’adoption ne vaut que par celle conjointe des amendements que nous avons proposés en séance, qui ont été retenus et dont voici quelques exemples. Ainsi les hauteurs seront limitées à 8 niveaux (23 m) y compris dans les zones où l’objectif était fixé à 45 m. Dans les zones « pavillonnaires » dont le nombre augmente, les nouvelles constructions ne devront pas dépasser 9 m. Places de stationnement pour les vélos et les deux-roues motorisées dans les futurs parkings, organisation de la voirie au bénéfice des circulations douces, augmentation des terrains naturels sont également à retenir. Enfin le site de la Briqueterie sera gelé ».
Cela est confirmé par un courrier que vous avez adressé aux conseillers municipaux le 20 octobre :
« Le Conseil municipal lors sa séance du 30 juin 2010 a arrêté le projet de Plan local d’urbanisme. Lors de cette séance, un certain nombre d’observations ont été formulées, notamment par M. Daniel Bernard. Ces observations reprenaient en effet celles déjà formulées lors du Bureau municipal du 14 juin 2010 et avaient recueilli mon accord.
(…) L’ensemble des remarques a bien été repris dans les documents du PLU juridiquement opposables aux tiers : le règlement et le plan de zonage.
Ne subsistent que des erreurs matérielles dans le rapport de présentation concernant les « justifications », qui seront rectifiées à l’issue de l’enquête publique.
Le règlement et les documents graphiques font clairement apparaître les modifications dont nous avions convenu : hauteur des constructions, emprises au sol et pourcentages d’espaces libres, règles de stationnement, locaux pour la collecte sélective des déchets domestiques, définition des zones pavillonnaires (UP), protection des espaces verts, protection du patrimoine, règle applicable au site de la Briqueterie ».
Contrairement à votre écrtit, ces modifications n’ont pas été intégrées, ni dans le dossier transmis au Préfet, ni dans le dossier adressé aux personnes associées, ni dans le dossier soumis à enquête publique qui s’est déroulée du 25 octobre au 3 décembre 2010.
Vous avez, dans le conseil municipal du 6 octobre, déclaré –publiquement- qu’en conséquence, vous alliez déposer un nouveau dossier en préfecture et que cela allait retarder de plusieurs mois l’enquête publique.
Le PLU issu d’une enquête publique, qui s’est déroulée avec un projet de PLU différent dans son contenu de celui qui avait été arrêté par le conseil municipal du 30 juin 2010 est donc illégal.
Le PADD n’est pas un PADD. Il est en contradiction avec les autres documents du PLU
Le projet de PLU est contradictoire avec le Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD).
Le Projet d’Aménagement et de Développement Durable dont il est fait mention n’est pas un PADD mais un assemblage d’éléments de « verbatim » issus d’une opération de communication et de quelques orientations très vagues d’aménagement. Rien ne figure au titre du développement durable, alors que ce texte est censé être un Projet d’Aménagement et de Développement Durable.
Par ailleurs, la délibération du 21 décembre 2009, prenant acte du débat concernant les orientations du PADD, n’a pas fait l’objet d’un vote.
Absence de concertation sur le projet de PLU
Aucune concertation n’a eu lieu spécifiquement sur le projet de PLU, si l’on excepte 4 réunions qui se sont tenues fin 2006, à un moment où on n’en était qu’aux prémices de l’élaboration du PLU.
Règles d’urbanisme instaurées par le PLU incompatibles avec des exigences minimum en matière de cadre de vie
Dans certains quartiers les hauteurs maximum autorisées, qui peuvent être illimitées, sont aggravés par des règles extrêmement permissives du règlement et tout particulièrement en matière d’emprise. Cela ne manquera pas d’avoir des conséquences en matière de cadre de vie et induit des contradictions,entre les intentions affichées et les dispositions adoptées, dans les documents du PLU et les
Inadéquation entre les besoins et les équipements
Le PLU, qui prévoit un important développement démographique et qui indique faire du développement des espaces verts et du bien être des Bagnoletais des priorités, ne prévoit pas des équipements suffisants correspondant à cet accroissement de population. Il prévoit au contraire la disparition d’équipements scolaires et sportifs, non compensées et la disparition importante d’espaces verts.
Oublis graves en matière de classement d’espaces boisés classés (parc du château de l’étang …) et de bâtiments remarquables (par exemple la maison du Cardinal du Perron, Château de l’étang …).
Le projet de PLU est contradictoire avec le contenu de la délibération de lancement de l’élaboration du PLU du 28 octobre 2004.
Les documents du dossier sont en contradiction les uns avec les autres en de multiples endroits : entre le rapport de présentation, le PADD, les orientations particulières d’aménagement, le règlement et certaines annexes ; il y a également des contradictions et des incohérences entre les différentes parties du rapport de présentation : diagnostic, état initial de l’environnement, justifications, évaluations environnementales.
De plus, les documents du PLU sont en contradiction avec le Schéma Directeur de 1994 comme avec celui de 2008.
Nous vous demandons donc, notamment mais non exclusivement, pour toutes ces raisons, Monsieur le maire l’annulation pour excès de pouvoir de la délibération n°1 du Conseil municipal de Bagnolet approuvant le Plan Local d’Urbanisme (PLU).
Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de recevoir, Monsieur le Maire, mes salutations distinguées ».
Contre le béton et pour un urbanisme partagé, à Bagnolet, la lutte continue.
Pierre Mathon
* La lutte pour passe aussi par le conseil municipal du 17 juin au cours duquel le maire veut faire passer en force pas moins de 10 projets immobiliers extrêmement graves pour Bagnolet http://www.bagnoletenvert.com/article-conseil-municipal-le-17-juin-dix-operations-immobilieres-au-programme-76395050.html
Pour mémoire, autres articles de notre blog sur le PLU de Bagnolet
http://www.bagnoletenvert.com/categorie-11713156.html